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Plus compliqué que prévu
Election de l'Assemblée nationale constituante: inscription des électeurs
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 07 - 2011

• Nous avons réussi à résoudre 95 % des problèmes qui ont surgi, déclare M. Kamel Jendoubi, président de l'Isie
Le démarrage tant attendu des inscriptions sur les lites électorales en vue des prochaines élections de l'Assemblée nationale constituante, prévues le 23 octobre, ne s'est pas fait dans les conditions souhaitées. Les 402 centres d'inscription ouverts au public du 11 juillet au 2 août dans les circonscriptions municipales (383), les sièges des délégations (19) et 135 collèges n'ont pas connu de grande affluence lors des deux premières journées en raison d'abord de la canicule qui sévit en ce mois de juillet, mais aussi pour des raisons d'ordre technique et logistique.
«L'opération d'inscription comporte trois composantes essentielles : l'application informatique, les centres et le personnel», explique M.Kamel Jendoubi, le président de l'Isie, qui ajoute que «le système mis en place est assez complexe, et il faut un peu plus de temps pour que les jeunes opérateurs s'y habituent». L'application informatique a été réalisée par le Centre national d'informatique bien avant la création de l'Instance supérieure indépendante des élections. Car, au départ, il était question d'organiser des élections présidentielles anticipées au mois de mars avant de s'orienter vers l'élection d'une Constituante le 24 juillet. Où est le problème alors ? «Faute de temps, la fiabilité du système n'a pas été testée et l'on s'attendait à ce genre de problèmes qui sont tout à fait gérables», répond le président de l'Isie. Mais peut-être bien que la formation du personnel recruté parmi les jeunes diplômés bénéficiaires du programme Amel n'a pas été suffisante pour permettre une meilleure utilisation du système ? «Nous avons formé environ 4.000 jeunes dont 2.100 sont déjà opérationnels, les autres constituent une réserve qui pourrait être utilisée à tout moment. Ces jeunes qui sont recrutés pour une période de quatre mois percevront, en plus de l'indemnité de 200 dinars servie dans le cadre du programme Amel, une indemnité supplémentaire de 200 dinars également», indique notre interlocuteur. Concernant la dernière composante, à savoir les centres d'inscription, le président de l'Isie déplore les mauvaises conditions de travail dans certains locaux et «trop exigus, non climatisés. Mais grâce à la compréhension des différents partenaires, nous avons réussi à résoudre au monis 95% des problèmes qui se sont posés».
Abordant la question des 27 instances régionales M.Jendoubi précise que «les 378 membres ont été choisis par l'Isie parmi 4.500 candidats, selon des critères objectifs dont notamment l'indépendance et la crédibilité». Mais certains noms parmi ces heureux «élus» ont été contestés et toute une liste (celle de Gafsa) par exemple a été récusée. «Effectivement, admet le président de l'Isie, certaines listes ont été globalement ou partiellement contestées pour des raisons d'appartenance partisane ou de non-représentativité locale. Nous avons vérifié puis revu certaines désignations mais nous avons expliqué que l'Instance et ses représentations régionales ont une mission exécutive et non représentative et par conséquent le choix des membres s'est fait indépendamment des délégations auxquelles ils appartiennent. Jusque-là 95% des membres n'ont fait l'objet d'aucune protestation ou d'un quelconque refus à l'échelle de leurs régions respectives. De toute façon, nous assumons notre choix».
Tunisiens à l'étranger ou le véritable casse-tête
L'autre problème, le plus épineux, est celui de l'établissement des listes des électeurs à l'étranger. On compte actuellement 940.446 Tunisiens à travers les cinq continents dont 706.547 électeurs potentiels. Plus de la moitié, soit 547.176, se trouvent en France . Comment faire alors pour les sensibiliser, les motiver et les amener à s'inscrire, volontairement, sur les listes électorales ? M.Jendoubi convient que «c'est le point le plus difficile.» Dix-huit sièges dans la prochaine Assemblée nationale constituante sont réservés aux Tunisiens à l'étranger : 5 pour la France, 3 pour l'Italie, 1 pour l'Allemagne, les 9 autres sont répartis entre le reste du monde, y compris le monde arabe. Pour le moment, on se concentre sur les inscriptions dans les listes des électeurs, opération loin d'être une sinécure, notamment en cette période de vacances au cours de laquelle la plupart de nos compatriotes rentrent au pays. L'inscription doit, obligatoirement, se faire dans les représentations diplomatiques tunisiennes à l'étranger sur présentation soit de la carte d'identité nationale et de la carte consulaire, soit sur présentation du passeport et de la carte consulaire. Et comme la possibilité de s'inscrire à distance n'a pas été prévue par la loi, l'opération risque d'être compliquée. La carte des représentations diplomatiques tunisiennes à l'étranger ne couvre pas toutes les villes où se trouve une communauté tunisienne. Avec les distances qu'il y a entre les régions, surtout celles des deux Amériques, qui sont parfois énormes, et tout déplacement nécessite beaucoup de temps et de moyens, l'on se demande réellement s'il va y avoir un engouement particulier pour cette opération d'inscription. Ceux qui ont concocté la loi électorale n'ont pas prévu ce cas de figure. Myopie ou simple inadvertance ? «L'Isie a pensé à réserver dans chaque centre d'inscription en Tunisie un bureau pour les Tunisiens de l'étranger qui se trouvent actuellement en vacances parmi nous. Une application informatique spéciale sera établie à partir d'un fichier unique des cartes consulaires, fichier qui devrait être élaboré par les services compétents du ministère des Affaires étrangères, ce qui permettra à un grand nombre d'entre eux de s'inscrire sur place. Sinon, ils doivent se déplacer jusqu'aux lieux prévus pour les représentations de l'Isie à l'étranger», explique M. Jendoubi. Ces six représentations seront bientôt installées dans les locaux qui seront mis à leur disposition par les ambassades. Quatre en Europe avec 8 membres chacune : Paris et Marseille pour la France, Rome pour l'Italie, Berlin pour l'Allemagne, une en Amérique avec 14 membres et qui sera installée à Ottawa au Canada et la dernière avec 14 membres également aux Emirats Arabes Unis. Ottawa avec un seul siège pour les Tunisiens des deux Amérique en plus de ceux résidents au Portugal et en Espagne. Faites le calcul en nombre de kilomètres qui seront parcourus par nos compatriotes désireux de s'inscrire, de voter ou de se présenter aux élections. Véritable casse-tête. D'ailleurs, le fait que l'article 3 du code électoral qui stipule que le vote se fait par la carte d'identité nationale, omettant d'ajouter ou par le passeport pour les Tunisiens à l'étranger au cas où ils n'auraient pas renouvelé leurs CIN, a créé un problème que l'Isie a tenté de résoudre en proposant son amendement, lequel amendement a été adopté par le Conseil des ministres dans sa réunion d'hier. Pour le vote, environ 470 bureaux sont prévus. Les lieux seront choisis en commun accord avec les mairies des pays d'accueil.  Mais leur nombre pourrait varier selon le contexte ou plutôt les circonstances.
L'opération électorale s'avère, dès le départ, plus compliquée que prévue. Elle requiert, outre la bonne volonté affichée de la part de l'Instance qui en a la charge, l'implication de toutes les parties concernées et notamment les électeurs eux-mêmes. Rien ne doit être laissé au hasard et il faut réunir tous les ingrédients du succès pour faire des prochaines élections une véritable joute démocratique. L'enjeu est de taille, tellement les difficultés sont énormes et les embûches ne sont pas des moindres. Car l'opération électorale n'est pas uniquement d'ordre technique, les compétences ne manquent pas pour résoudre ce genre de détails, mais elle est surtout d'ordre politique. La multitude des partis, plus d'une centaine jusque-là, cachent leur jeu et certains parmi eux «jouent aux malins». La culture citoyenne a-t-elle pris en cette Tunisie post-révolution ? Les médias sauront-ils se hisser au diapason de ce rendez-vous historique et participer à l'ancrage d'une nouvelle culture démocratique chez les Tunisiens ? Et la société civile qui commence à s'activer pourra-t-elle jouer le rôle qui est le sien dans la sensibilisation des citoyens et le contrôle des élections ?
On ose vraiment espérer que l'échéance du 23 octobre prochain marquera le passage vers cette nouvelle Tunisie, faite de liberté, de dignité, de démocratie et de respect des droits des citoyens. Une Tunisie où il n'y aura pas de place pour la haine et la rancœur. Une Tunisie, enfin libre, ouverte à tous ses enfants et où le pardon sera érigé en principe intangible.


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