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Pour un céréaliculteur associé à la décision stratégique
Lettre céréalière à Monsieur le ministre de l'Agriculture
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 07 - 2011

On l'attendait à Béja, capitale céréalière de Tunisie, pour le lancement de la campagne des moissons, il est apparu à… La Manouba! Toutefois, M. le Ministre a quand même fait le déplacement à Béja, deux semaines plus tard, sans se faire annoncer. Il était accompagné de tout son staff et a été reçu par l'état-major de l'administration agricole locale, y compris quelques figures qui ranimaient le souvenir de l'ancien régime. Tous ces gens-là avaient été invités par le gouverneur, qui avait pris soin de maintenir à l'écart les agriculteurs dont le discours aurait pu faire fausse note.
Sachez, M. le Ministre, que les céréaliers tunisiens, bien que peu organisés, on vous l'accorde, sont présents et bien présents. Et, après 23 années de portes fermées, ils attendent beaucoup de leur ministère, en termes d'écoute surtout. Certes, votre staff nous a bien reçus, mais uniquement pour nous entendre avec la même attitude : cause toujours! Comme s'il s'agissait d'un exercice purement thérapeutique. Mais certainement pas d'une discussion sérieuse qui pourrait déboucher sur des mesures. Oui, M. le Ministre, de véritables discussions dont nous sortirions d'accord sur un constat et sur des remèdes. Or, tout ce que nous avons obtenu, c'est une décision unilatérale, dictée par des considérations extérieures, type cours mondiaux, disponibilité de certaines céréales, équilibres budgétaires. Rien, en revanche, sur la réalité des agriculteurs qui ne demandent que l'actualisation des prix des céréales par rapport au coût de production, si on veut préserver le peu de marge qu'on a bien voulu nous accorder et qui nous permet de survivre?
Messieurs et mesdames les décideurs, faites un tour du côté de la pompe à mazout, vous verrez l'évolution des prix. Jetez un coup d'œil sur le matériel agricole, qui devient inaccessible. Regardez de plus près la hausse vertigineuse du prix des intrants, ammonitrates, mais aussi produits phosphatés dont notre pays est pourtant producteur, ainsi que les produits phytosanitaires.
M. Le Ministre, il est urgentissime de revoir les prix des céréales dans le sens d'une actualisation par rapport à l'évolution du coût de production, c'est-à-dire par un relèvement d'environ 11% : ce qui représente une hausse de 4 à 5 dinars suivant le type de céréale et non de 2 dinars comme annoncé par vos services et que nous refusons énergiquement car elle ne correspond pas à l'inflation observée depuis la dernière fixation des prix, à savoir depuis la campagne 2009. Toutes les études diligentées sur l'évolution des coûts convergent, y compris celle conduite par votre ministère. Elles font état d'une augmentation des coûts qui est loin d'être couverte par les deux dinars d'augmentation. Cette évolution englobe toutes les céréales y compris le blé tendre que votre mesure ne concerne pas pour des raisons qui restent incompréhensibles aux agriculteurs bien qu'étayée par l'évolution des cours mondiaux.
En revanche, le céréalier a eu droit à un prélèvement qui est passé de 280 à 430 millimes par quintal, au titre du financement de l'Institut national des grandes cultures : une mesure d'autant plus surprenante, bien que le céréalier finance cet organisme, il en est maintenu à l'écart au niveau du pouvoir de décision.
M. Le Ministre, le sens de notre révolution, c'est de remettre de l'ordre dans la gestion de nos affaires. Nous ne pouvons plus accepter de pareilles pratiques. En effet, comment laisser siéger dans le Conseil d'administration de cet Institut, organe assurant son contrôle, une majorité de fonctionnaires de l'administration, alors qu'il est financé pour l'essentiel par le céréalier? Est-ce que l'on continue de considérer l'agriculteur comme mineur, incapable de conduire sa destinée, devant être placé sous la tutelle d'un ministère?
Concernant le barème, à savoir l'outil permettant le payement des céréales à la qualité, et dont sont exonérés d'autres produits agricoles tout aussi stratégiques, tel que le lait ou les viandes rouges, le problème est beaucoup plus complexe, et nécessite la réunion de tous les acteurs de la filière, y compris nos amis les minotiers, corporation, au demeurant, beaucoup plus organisée que la nôtre, et que l'on ne peut affronter dans l'état actuel des choses.
En l'absence d'une représentation digne de ce nom qui nous aurait permis de faire valoir nos arguments, nous demandons à l'Office des céréales de faire preuve de beaucoup de clémence dans l'application des critères, surtout pour la réfaction liée au mitadinage pour le blé dur et de germination sur épi pour le blé tendre. Nous proposons de réduire de moitié ces réfactions, comme cela s'est déjà pratiqué dans le passé, surtout que l'agriculteur ne peut contrôler que partiellement cet aspect de la qualité.
Mais, pour le futur, nous souhaitons vivement discuter de ce barème dès le début de la prochaine campagne afin de nous donner le temps d'apporter des solutions plus appropriées. Pour ce faire, nous aurions besoin du concours de l'Institut national des grandes cultures, dont nous sommes en droit d'attendre qu'il se rallie à notre cause et qui cessera, nous l'espérons, d'être l'instrument de la subordination des céréaliers aux décideurs, qui ont suffisamment d'organismes et de bureaux d'études à leur service, dont le CNEA, l'Office des céréales, etc.


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