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Méfiez-vous, la bête (dictatoriale) n'est pas morte
Courrier d'été : Lettre ouverte à mes amis tunisiens
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 08 - 2011

La récente révolte des Tunisiens est trop belle, trop exemplaire pour qu'elle ne réussise pas. Ce serait une injustice tellement criante pour le peuple et pourtant...
Quelques signes d'impatience glanés çà et là me font craindre pour l'avenir de cette révolte, mais j'ai confiance malgré tout parce que :
- Il y a une différence fondamentale énorme entre cette révolte et toutes les autres de par le monde.
-La révolution française, qu'on cite en exemple dans le monde pour expliquer qu'elle est issue du peuple...Foutaises, cette révolution était générée par la grande bourgeoisie contre les privilèges de la noblesse et le petit peuple s'est laissé manipuler.
- Les privilèges sont revenus, quelques années plus tard et s'ils n'étaient plus issus de la noblesse ancienne ils étaient tout aussi indécents (Louis-Philippe, Napoléon).
- La révolution espagnole ... quelle révolution ? La seule valable était celle des Républicains du Fronte Popular contre Franco. Plus de 600.000 morts, et mort aussi de la liberté.
Pendant 39 ans ( de 1936 à 1975 ) Franco règne sans partage. Cela veut dire que pendant ces presque 40 ans il ne se passe rien.
En 1975, les Espagnols ne se révoltent pas. IIs accèdent à une sorte de liberté par le fait de la restauration de la monarchie. Ils ont droit à des élections démocratiques.
- Pareil au Portugal avec, malgré tout, une nuance respectable :
La révolution est, elle, véritablement populaire et se passe sans effusion de sang. II faut toutefois remarquer que c'est seulement après la mort du dictateur Salazar que les mouvements révolutionnaires apparaissent.
- C'est parce que c'est le seul vrai exemple de révolte du vivant du dictateur que la Tunisie restera à la fois un exemple et un modèle.
- Parce que le peuple ( dans le vrai sens noble du terme ) tunisien a osé, la révolte a inondé le Maghreb et le Proche-Orient.
- Je parle à dessein de révolte en Tunisie et non pas de révolution. Car l'âme même de cette révolte a puisé sa force dans le sens profond d'une réaction aux exactions, injustices, abus et privilèges éhontés du pouvoir incarné par Ben Ali et la clique des Trabelsi. Trop, c'est trop et le courage des Tunisiens a fait le reste.
Car il en a fallu du courage à ces jeunes maltraités, désespérés pour s'attaquer à mains nues aux forces armées du pouvoir.
Ce qui force l'admiration, a posteriori, c'est leur détermination tranquille, c'est leur mépris des balles, c'est leur admirable certitude d'avoir raison ;c'est leur mâle assurance qui bannissait le doute dans leurs pensées !
II y a dans cette révolte des accents de Budapest et de Tien Almen (orthographe non garantie)
- Parce que tout ceci, je ne dis pas qu'il ne faudrait pas que l'impatience des révoltés ( absolument légitime au demeurant ) porte préjudice à leur intérêts. Bien sûr qu'ils ont le droit, le devoir même, d'exiger qu'on prenne en compte leurs revendications qui n'ont rien d'exorbitant : du pain, du travail, de l'éducation pour tous !
Mais, amis Tunisiens, méfiez-vous ; vous devez rester d'une extrême vigilance. La bête ( dictatoriale ) n'est pas morte. Même en exil, elle reste tapie dans l'ombre, arrogante guettant vos éventuelles baisses de garde. Regardez avec quelle audace la Trabelsi se pose en victime : elle n'a rien fait de mal ; l'argent et les bijoux retrouvés dans leurs palais, c'est pas à eux ; ils n'ont rien volé.
C'est une sale manie chez tous ces dictateurs de s'inventer une virginité : voyez Pinochet, Kadhafi, Viola, Videla et tant d'autres : ils sont blancs comme neige (ils n'ont pas lu Sartre pour qui même la neige était sale ).
Je me permettrais seulement de vous conseiller " une patiente impatience ".
Oh, je sais, on va vous conseiller d'attendre parce que " l'après-révolte " est difficile à gérer, que patati et patata.. Méfiez-vous des discours manipulateurs, des promesses vagues. C'est votre révolte, c'est à vous qu'elle doit profiter et non aux profiteurs professionnels
Souvenez-vous de l'Espagne. A la mort de Franco, le régime a changé, la démocratie s'est installée. Ce que l'on ne dit pas c'est que plus de 80% des structures sociales sont restées aux mains des franquistes : administration,armée, services publics. " Morte la bête ...pas forcément mort le venin".
Assurez-vous que vos futurs dirigeants seront avant tout d'honnêtes citoyens, sans quantité de diplômes, mais serviteurs de l'Etat, c'est- à-dire vous, peuple tunisien.
Et que, sans prôner pour autant l'intégrisme religieux,ils soient inspirés des valeurs élémentaires de l'Islam. Ce qui semble avoir cruellement fait défaut à leurs prédécesseurs, sans que personne ne s'en inquiète pour autant.
Les hautes valeurs morales dont vous avez fait preuve lors de votre révolte, n'ayez pas peur de les exiger de vos futurs dirigeants.
Faites preuve d'un peu de patience..mais pas trop.
Ne vous laissez pas "voler " votre révolte.
J'ai confiance toutefois. Tout ce que vous avez montré avant et pendant, je sais que vous saurez aussi le montrer après, c'est-à-dire maintenant.
  Mais restez fermes et conscients. N'hésitez pas à montrer que ce que vous avez si bien fait un jour, vous pouvez, si nécessaire, le refaire.
Et on serait bien inspiré de vous croire.Et puis vous avez la chance d'avoir de grands Hommes dans votre pays.
J'en citerai un, que je trouve admirable : le professeur Saïd Mestiri.Faites connaissance avec son œuvre : elle ne peut que vous être bénéfique.


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