• 1.350.000 Tunisiens se sont inscrits sur les listes électorales, soit 16% des citoyens ayant droit à l'inscription • La société civile compte beaucoup de compétences expérimentées dans le domaine des élections • Les Tunisiens à l'étranger en vacances peuvent s'inscrire dans les bureaux ouverts en Tunisie Les journalistes tunisiens et étrangers ainsi que les représentants des associations et organisations de la société civile qui ont assisté, hier, à la conférence de presse donnée par M. Kamel Jendoubi, président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), sont restés sur leur faim quant aux principales questions qui préoccupent à l'heure actuelle l'opinion publique. La possibilité de prolonger les délais d'inscription sur les listes électorales expirant le 2 août prochain, les critères à la base desquels vont être accrédités les observateurs nationaux et internationaux qui se chargeront du suivi de l'opération électorale (un code de conduite des observateurs mis en place par l'Instance semble ne pas satisfaire tout le monde) de la campagne de sensibilisation des retardataires dans l'objectif de les pousser à rattraper le temps perdu au cours des quatre derniers jours ont constitué les principales interrogations évoquées par les présents. Malheureusement, les réponses fournies par M. Jendoubi et ses principaux collaborateurs n'ont pas été à la mesure des attentes. Ainsi, on ne saura pas si les délais d'inscription seront prolongés au cas où d'ici le 2 août prochain, le nombre des inscrits demeurerait insignifiant. «Jusqu'au 27 juillet, ils ont été un million trois cent cinquante mille Tunisiens à s'être inscrits sur les listes électorales, soit 16% du nombre total des citoyens en droit de s'inscrire», s'est contenté de relever M.Kamel Jendoubi évitant de répondre clairement à la question de la prorogation des délais d'inscription pour affirmer que «rien n'a été décidé jusqu'à maintenant» et que l'Isie se réunira prochainement pour examiner la question. Il est revenu sur les facilités accordées aux citoyens pour s'inscrire sur les listes électorales dans les bureaux de leur choix, à la mise en place de bureaux itinérants qui se déplaceront dans les régions les plus éloignées du pays pour toucher les citoyens ciblés et à la possibilité pour les Tunisiens à l'étranger en vacances en Tunisie de s'inscrire dans les bureaux de leur choix, même dans les villes et régions dont ils ne relèvent pas au cas où ils s'y trouveraient pour passer leurs vacances. Tout en reconnaissant que l'affluence vers les 950 bureaux d'inscription n'a pas été à la hauteur des attentes, M. Jendoubi précise que «l'Instance a respecté scrupuleusement le calendrier qu'elle a mis en place bien que plusieurs parties aient mis en doute notre capacité à être au rendez-vous. En dépit de toutes les difficultés de parcours, nous sommes déterminés à répondre présents le 23 octobre prochain, afin que la Tunisie puisse vivre, dans les meilleures conditions possibles, ses premières élections démocratiques, libres, transparentes et répondant aux normes internationales depuis l'indépendance». Priorité aux compétences de la société civile Comment les observateurs nationaux seront-ils accrédités et quels sont ceux qui répondent aux conditions «de l'expérience, de l'impartialité, de l'indépendance et de l'honnêteté» exigées par «le code de comportement des observateurs» élaboré par l'Instance et publié dans les journaux à l'intention de ceux qui désirent être choisis par l'Isie? «La concertation a été ouverte avec les associations et les organisations de la société civile. Il se trouve que plusieurs parmi ces dernières n'ont pas soumis de dossiers répondant aux conditions exigées. Nous avons besoin d'observateurs nationaux qui disposent d'une expérience avérée dans le domaines des élections, ce qui ne veut nullement dire que nous aurons recours aux observateurs du régime déchu», a précisé Mme Monia Abed, membre de l'Instance et responsable de l'équipe juridique. Et d'ajouter : «La société civile comptes plusieurs compétences expérimentées dans le domaine électoral. Les organisations de la société civile, à l'instar de la Ligue de défense des droits de l'Homme ou l'Association tunisienne des femmes démocrates conduisaient des opérations électorales dans la clarté et la transparence, conformément aux normes internationales». La sensibilisation des citoyens à l'importance de l'inscription sur les listes électorales et l'information des électeurs sur les opportunités qui leur sont offertes en vue d'exercer ne sont pas du ressort exclusif de l'Isie. Pour M. Kamel Jendoubi, «toutes les composantes de la société civile doivent s'y impliquer et elles fournissent actuellement des efforts méritoires qu'il importe de valoriser. Le citoyen demeure, toutefois, le premier responsable de la réussite de l'opération électorale durant toutes ses phases depuis l'inscription sur les listes électorales jusqu'au dépouillement des bulletins de vote et la proclamation des résultats». Volet inscription des Tunisiens à l'étranger sur les listes électorales, M. Ridha Torkhani, membre de l'Isie, a relevé que «la Tunisie est le premier pays dans le monde qui offre à ses ressortissants établis à l'étranger la chance de participer à l'élection d'une Assemblée constituante». Aussi, 471 centres de vote seront installés dans les pays d'Europe, d'Afrique, d'Amérique et du monde arabe pour accueillir les quelque 840.000 Tunisiens résidant à l'étranger en droit de s'inscrire sur les listes électorales et de prendre part au vote qui se déroulera les 20, 21 et 22 octobre prochain. Il est à préciser que la représentante du centre Carter pour l'observation des élection est intervenue pour démentir la déclaration publiée par un hebdomadaire tunisien selon laquelle le centre aurait mis en doute la transparence financière et organisationnelle de l'Isie. «Nous n'avons exprimé aucune critique à l'égard de l'Instance et nous avons demandé au journal en question de publier un démenti», a-t-elle tenu à souligner.