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La révolution sur l'autre rive
Tunisiens à l'étranger
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 08 - 2011

Il est clair que la révolution du 14 janvier a réveillé tous les démons et en particulier ceux que la dictature a étouffés dans l'œuf comme cette forte disposition des Tunisiens, jusque-là cachée, à participer à la vie publique et à contribuer à la construction de l'avenir de leur pays. Après le 14 janvier, les Tunisiens ont pris conscience pour la première fois de leur citoyenneté et chacun a tenté de l'exercer, de l'exprimer, à sa manière, parfois dans la violence, il faut l'avouer, voire dans le non-respect des règles citoyennes. Mais les révolutions sont ainsi faites, que même les débordements ont leur légitimité.
L'onde de conscience qui s'est propagée à l'échelle du pays a été si forte qu'elle a traversé la Méditerranée pour atteindre les compatriotes vivant en terre d'accueil à travers toute l'Europe. Et ceux qui, hier, vivaient dans la peur, le silence, le désintérêt et l'isolement par rapport à l'actualité nationale et surtout aux événements politiques, revendiquent aujourd'hui avec force leur droit et leur détermination à prendre leur destin en main et à ne plus vivre en marge de la société tunisienne, même en terre d'émigration.
C'est dans l'action associative qu'ils ont décidé d'agir et de se faire entendre. Depuis le 14 janvier 2011, pas moins de 250 associations tunisiennes ont vu le jour à l'étranger, dont une centaine en France. Et pour la première fois, des personnalités indépendantes, socialement bien installées, sont sorties de leur mutisme et se sont engagées concrètement sur le terrain pour contribuer à la construction de la Tunisie post-révolution.
Un collectif pour une dynamique citoyenne
Pour donner du poids à leurs actions et élargir le champ de leurs interventions, les adhérents de 21 associations de France, quelques centaines de Tunisiens et de Franco-tunisiens, ont décidé de se rassembler en un collectif qu'ils ont baptisé Dynamique citoyenne des Tunisiens à l'etranger (Dcte). Un front qui a l'intention de se donner les moyens pour, d'une part, aider la communauté tunisienne de France à sortir de l'impasse, trouver des réponses aux problèmes récurrents des sans-papiers, de l'émigration clandestine et de la précarité et, d'autre part, contribuer au développement économique, social et politique de la Tunisie. Pour cela, «le collectif s'est tracé une stratégie à trois axes», comme l'indique M. Hédi Saïdi, historien, enseignant, chercheur et militant associatif, vivant en France depuis une trentaine d'années.
Le premier axe porte sur la réhabilitation de la citoyenneté des Tunisiens résidant à l'étranger «longtemps marginalisés et exclus», selon l'historien, président de l'association «Jisr», créée à Lille en 1993. Première action déjà engagée, la sensibilisation de la communauté tunisienne à l'importance de l'élection de l'Assemblée nationale constituante et à la nécessité de s'inscrire sur les listes électorales. La nouvelle loi électorale a réservé 19 sièges pour les Tunisiens résidant à l'étranger dont 8 pour la France où la concentration des Tunisiens est la plus forte : 660.000 à Paris seulement sans compter les sans-papiers. Pour cela, «Les bénévoles tunisiens ont assuré des permanences au sein des consulats afin de renforcer leurs capacités humaines et veiller au bon déroulement de l'opération d'inscription. Pour le Dcte, dont une délégation comptant M. Hédi Saïdi a rencontré récemment M. Mohamed Ennacer, ministre des Affaires sociales, l'heure est à la construction donc aux propositions concrètes. Ainsi, il a été proposé au ministre que soit créé un haut conseil des Tunisiens à l'étranger. Une proposition qui sera examinée en conseil des ministres, aurait promis M. Mohamed Ennacer.
Remédier aux erreurs du passé
Le deuxième axe de la stratégie s'intéresse, quant à lui, à la culture et à la mémoire longtemps occultée et trahie, estime l'historien, auteur de plusieurs publications portant sur ces deux thèmes et dont l'objectif principal consiste à revivifier l'Histoire de la Tunisie et surtout à la replacer dans son contexte, notamment celui lié à l'époque coloniale. Il s'agit selon lui d'encourager la production culturelle et de multiplier les expositions publiques pour mieux faire connaître la Tunisie et «la faire aimer». Dans ce volet, le collectif s'est également assigné la mission d'œuvrer pour la création d'instituts culturels tunisiens dans les principales villes européennes et remédier ainsi à un manquement inacceptable : «La Tunisie est le seul pays qui n'a pas de représentations culturelles à l'étranger», assure-t-il.
Le troisième axe est lui aussi porteur de promesses et de nouveautés et s'intéresse pour sa part au chapitre de la solidarité économique. Celle-ci se traduit essentiellement par le renforcement des transferts de devises par les Tunisiens résidant à l'étranger vers la Tunisie, notamment par le biais des investissements. A ce titre, M. Hédi Saïdi explique qu'afin d'optimiser ces apports financiers, il est nécessaire de les articuler avec les véritables besoins du pays en terme de développement. Pour cela, le collectif a proposé au ministre des Affaires sociales d'étudier l'opportunité de créer une agence pour le développement économique qui serait financée par des investisseurs tunisiens résidant à l'étranger. Il y en aurait pas mal, semble-t-il.
Mais que compte faire le collectif pour les Tunisiens qui vivent dans la précarité et/ou la clandestinité? «Pour les émigrés clandestins, nous avons sensibilisé les politiques, les mairies, les militants des droits de l'Homme, pour une éventuelle régularisation de leur situation, c'est tout ce que nous pouvons faire. Par ailleurs, nous prêtons main-forte aux compatriotes qui sont dans le besoin autant que possible, selon les moyens dont nous disposons», assure M. Hédi Saïdi, personnage notoire dans son pays d'accueil, la France, puisqu'il s'apprête à vivre prochainement un événement exceptionnel : la cérémonie solennelle au cours de laquelle lui sera remise la légion d'honneur.


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