• Les résultats de l'opération d'inscription sur les listes électorales sont positifs et honorables. • Prochaine opération sur l'agenda de l'Isie : publication et affichage des listes électorales. • Il n'y a pas de démocratie gratuite sauf en dictature et le coût de notre processus électoral s'élèverait à 40 millions de dinars. Des résultats positifs enregistrés à la clôture de l'opération des inscription sur les listes électorales qui aura duré un mois et trois jours, un calendrier assuré des prochaines étapes du processus électoral… Voilà qui permet à l'Instance supérieure indépendante pour les Elections de s'engager, sans attendre, sur sa dernière ligne droite et de mettre le cap sur les premières élections tunisiennes libres. Discours de la méthode de son président et quelques-uns de ses membres lors d'une conférence de presse tenue hier matin au siège du Conseil économique et social. Du côté de l'Isie, un premier cap est passé. Une étape à double dimension matérielle et symbolique vient d'être franchie dans un temps record, un climat pas très serein, voire quelques campagnes de dénigrement… Réunis hier matin dans une rencontre avec la presse, son président Kamel Jendoubi, sa vice-présidente Souad Triki et quelques-uns de ses membres n'ont pas caché leur soulagement et un certain optimisme à entamer les grands chantiers à venir. Objectif : réussir des élections libres, transparentes et crédibles et marquer une réelle rupture avec une tradition électorale fondée sur l'opacité et la falsification. Le calendrier rempli de l'Isie « Relativement au temps record qu'ont pris les inscriptions, au climat général régnant dans le pays et aux campagnes de dénigrement dont a été objet l'Isie, en comparaison de ce qui s'est passé dans d'autres régions du monde, voire dans l'absolu, les résultats des opérations d'inscription sur les listes électorales est honorable et positif », affirme le président de l'Isie avant de s'adonner à l'analyse de ces résultats. Au nombre de 3.882.727, les inscrits représentent 55% des électeurs potentiels estimés à 7 millions. Par région, par âge (voir encadré) ou par sexe, les statistiques avancées ne révèlent pas de surprises ni de grandes disparités. Mais on apprendra tout de même que les hommes sont à quelques unités près plus nombreux que les femmes à s'inscrire (54,3 contre 45,6%) sauf à Tozeur et Kébili où les femmes ont enregistré des taux d'inscription respectifs de 50,9% et de 51,1. On apprendra aussi que la catégorie d'âge des 21- 30 ans est la plus présente avec 21,7% contre 3,6% des 18 - 20 ans et 16,8 des 51 – 60 ans. Du côté des circonscriptions Sfax 2, Tunis1, Nabeul, Tozeur et Ben Arous viennent en tête, respectivement avec 71%, 67%, 64%, 62% et 60%. Tandis que les plus faibles taux auront été enregistrés par Sfax1, Mahdia, Tataouine, Jendouda et Kairouan. Calculés sur la base du total des inscrits, et non en rapport avec le nombre potentiel des électeurs, ces taux ne tiennent pas compte, toutefois, des données démographiques. En tout état de cause, on ne s'attardera pas plus longtemps sur les chiffres, et avec à son actif une étape franchie et réussie, l'Isie annonce son agenda à venir. Il commence par la publication et l'affichage des listes électorales dans les instances régionales, les municipalités et les délégations ainsi que sur le site internet de l'Instance. Il y consignera les inscrits volontaires et tous les détenteurs de la carte d'identité nationale ayant le droit de voter. La consultation de ces listes permet aux citoyens de faire les recours nécessaires en cas d'anomalie (absence de son nom ou constat de la présence sur la liste d'une personne non habilitée à voter). Cette opération s'étale du 20 au 26 août et les recours se font auprès des instances régionales. Par ailleurs, l'Isie ouvre la voie à tous les citoyens qui n'ont pas participé aux inscriptions volontaires et qui désirent aller voter de choisir un bureau de vote à leur convenance, à la condition qu'il se situe à l'intérieur de la circonscription où leurs noms ont été affichés. A ces demandes, l'Instance répondra par SMS et mettra à disposition des citoyens un centre d'appels 1814. Efforts, ordre et sécurité… pour un processus électoral réussi Dans l'agenda de l'Isie figurent aussi une rencontre avec les partis politiques le 19 août, une série de réunions avec les membres des instances régionales, une journée pour l'examen des recours et des rencontres périodiques avec le gouvernement. Au 1er octobre, démarrera la campagne électorale. Du 1er au 7 octobre, aura lieu le dépôt des candidatures Le 13 octobre sera fixée la liste définitive des électeurs. Le vote des Tunisiens à l'étranger se déroulera les 20, 21 et 22 octobre et sur le territoire tunisien le 23 octobre. Voilà pour l'Isie une dernière ligne droite dans le processus électoral qui, comme l'étape précédente, requiert efforts, travail et surtout ordre et sécurité. Répondant aux questions des journalistes, le président de l'Isie évoque la réussite des épreuves nationales du baccalauréat à la faveur d'une stratégie intégrée de nature à assurer le processus et souhaite qu'il en soit ainsi de nos premières élections libres. A propos des observateurs, l'Isie aura accrédité la Fondation américaine Carter et signé un protocole d'accord avec l'Union européenne en attendant l'accréditation des observateurs locaux dont elle se charge de coordonner la mission. La médiatisation du processus électoral, de la vie des partis et de la campagne électorale, voilà une question qui suscite un intérêt tout particulier. Entre une campagne dans les normes et une grossière propagande partisane servie avant l'heure par des chaînes de télévision privées et autres médias, il y a beaucoup à dire. Monitoring des médias, suivi de la campagne, et de la couverture des élections, égalité du temps et du traitement de la matière imparti aux partis, respect des règles déontologiques, coordination entre l'Isie et l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication constituent autant de réponses aux dérives si faciles de l'information au temps des élections et autant de moyens d'action de l'instance. A la question relative au coût de l'opération électorale, il est répondu qu'il est provisoirement estimé à 40 millions de dinars calculés sur des normes internationales plaçant entre 3 et 30 dollars le coût des élections par électeur. Représentant moins de 1% du budget de l'Etat et moins du 1 millième du PIB, cette enveloppe est à relativiser en ce qu'elle représente le prix inestimable de la démocratie car, conclut le président de l'Isie, il n'y a pas de démocratie gratuite qu'en dictature… Les taux d'inscription selon les tranches d'âge Tranche d'âge Nombre d'inscrits Taux 18-20 ans 142.280 3,6% 21-30 ans 844.179 21,7% 31-40 ans 829.078 21,3% 41-50 ans 809.269 20,8% 51-60 ans 655.661 16,8% 61-70 ans 340.514 8,7% 71-80 ans 202.832 5,2% 81-90 ans 55.053 1,4% 91 et plus 3.861 0,09%