Par Mongi jemmali* A-t-on besoin de passer en boucle à chaque journal télévisé pendant 3 jours les justiciables menottés et hagards débarquant dans des camions à bestiaux. Les Tunisiens ne sont pas à ce point assoiffés de vengeance et obscurantistes. Certes les accusés doivent répondre et payer pour les crimes qu'ils ont commis. Où est passée la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, travaille-t-elle en sens unique? Ce corps constitué indépendant qui a tout l'appui et la sympathie de l'opinion publique devrait veiller à tout ce qui relève des droits humains, nous ne sommes pas à l'ère de la guillotine. La Ltdh doit expliquer que la justice doit s'exercer dans la sérénité selon des règles bien établies. La justice réac de Zaba à deux vitesses est à proscrire à tout jamais. Les magistrats honnêtes sont soumis à une telle pression qu'ils ne peuvent dévier de leur mission et intime conviction. A signaler que notre système judiciaire est différent de celui des Egyptiens qui est anglophone. Le monde extérieur nous scrute, nous admire, nous respecte, nous ne pouvons l'ignorer et le décevoir. Ne soyons pas impatients et irresponsables. Faut-il, pour satisfaire une petite minorité de l'opinion publique, condamner les yeux fermés? C'est une période à jamais révolue. La démocratie s'installe lentement, aidons-la à se concrétiser. Mes parents m'ont enseigné quelques principes humanitaires : la bienveillance et le partage, le pardon et l'oubli, être sûr de soi sans être agressif et mauvais. L'islam prône la justice et la compassion. C'est le point de vue d'un indépendant bourguibiste de la première heure qui n'a adhéré jusqu'à ce jour à aucun parti. Seuls l'enseignement et la recherche sont ses sacerdoces et sa marotte est la vie associative (président fondateur de trois associations de jeunes et directeurd'un journal médico-scientifique).