• Chute des recettes touristiques de 43,4% et fermeture de 24 unités hôtelières • Plus de 1.000 hectares de forêts ravagés par les incendies du 1er juillet au 26 août 2011 • Une solution définitive en octobre prochain relative au centre de Jradou pour le traitement des déchets industriels et domestiques Les chiffres fournis, hier, par M. Habib Ammar, directeur général de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), lors du point de presse bi-hebdomadaire organisé par la cellule de communication relevant du Premier ministère, sont révélateurs quant à «la chute généralisée des entrées, des nuitées et des recettes enregistrées par le secteur touristique durant la période allant du 1er janvier au 20 août 2011». Ainsi, les entrées touristiques ont-elles atteint 2,771 millions de touristes contre 4,539 millions de touristes à la même période de 2010, soit une baisse de 38,9%. Quant aux nuitées globales, on relève que la fréquentation hôtelière a baissé de 46,3%, passant de 23,260 millions de nuitées en 2010 à 13,260 millions de nuitées, soit une baisse de quelque 10 millions de nuitées en 2011. Pour ce qui est des recette touristiques, elles ont chuté de 43,4% durant la période du 1er janvier au 20 août 2011. Elles ont atteint 1.210,3 millions de dinars contre 2.155 millions de dinars en 2010, ce qui équivaut à un manque à gagner de près de 928,1 millions de dinars. Quant aux emplois perdus suite aux événements de la révolution du 14 janvier 2011 et à la baisse de l'activité touristique, M. Habib Ammar a relevé que 24 unités hôtelières ont fermé, ce qui correspond à une perte d'emplois directs de l'ordre de 3.019. Les campagnes de promotion du tourisme intérieur ont-elles réussi à pallier le manque à gagner prévu pour ce qui est des entrées des touristes étrangers ? Malheureusement, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes malgré toutes les formes d'incitation et les baisses des prix puisque les nuitées des résidents ont accusé une baisse de 46,3% en totalisant 1,125 million de nuitées en 2011 contre 2,093 millions en 2010, soit une baisse de 969.000 nuitées. Quelles perspectives pour les prochains mois de la saison touristique considérés comme la basse saison ? M. Ammar estime que les réservations de dernière minute pourraient relancer la saison touristique et contribuer à faire baisser les taux de baisse prévus au plan des nuitées et des recettes. «De nouveaux produits seront valorisés au cours des mois restants de 2011, à l'instar du tourisme culturel, du tourisme saharien et de la thalassothérapie», a encore précisé M. Ammar. 1.000 hectares de forêts brûlés Le commandant Mongi El Khadhi, représentant de la Protection civile, a axé, pour sa part, son intervention sur les incendies de forêts enregistrés durant la période allant du 1er juillet au 26 août 2011. «100 incendies ont éclaté durant cette période, causant la destruction de plus de 1.000 hectares de nos forêts». Ainsi, la forêt de Takrouna (Le Kef) a-t-elle subi un incendie qui s'est poursuivi durant 13 jours, causant la perte de 400 hectares. Dans la forêt de Dar Chichou, les pertes sont estimées à 414 hectares. Le commandant Mongi El Khadhi a précisé que d'autres incendies ont été à l'origine de la destruction de près de 135 ha dans la forêt de Bouchiha à Béja (100 ha) et à Djebel Ghar El Melh à Bizerte (35 ha). Des enquêtes ont été ouvertes en vue de déterminer si ces incendies sont d'origine criminelle ou s'ils constituent des catastrophes qui surviennent en cette période de grandes chaleurs. Le commandant n'a pas manqué d'appeler à la sensibilisation des citoyens à la nécessité de préserver les forêts qui «représentent une richesse nationale d'une valeur inestimable». «Il est facile de détruire des centaines d'hectares de forêts en quelques heures, mais la réimplantation de ces forêts demande des années», a-t-il ajouté. 32.000 opérations de contrôle sanitaire «En prévision du mois saint de Ramadan et de l'Aïd El Fitr, des groupes de contrôle sanitaire ont investi tous les marchés, les espaces commerciaux et les restaurants. Les résultats enregistrés jusqu'au 20 août 2011 se présentent comme suit : 32.000 opérations d'inspection, 2.500 échantillons relevés pour analyse, 962 avertissements écrits, proposition de fermeture de huit établissements de commerce, saisie et destruction de 10,5 tonnes de produits alimentaires périmés», a notamment précisé M. Mabrouk Nadhif, directeur de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement au ministère de la Santé publique. Il a indiqué, d'autre part, que le contrôle sanitaire se focalisera au cours des derniers jours de Ramadan sur les établissements de vente et de confection des gâteaux et confiseries traditionnels. Il est revenu au communiqué publié par le ministère de la Santé publique le mercredi 24 août appelant les citoyens à s'abstenir de consommer les différents produits commercialisés sur les trottoirs (plus particulièrement les boissons gazeuses d'origine inconnue) qui sont exposés des heures durant au soleil et à la pollution, ce qui est préjudiciable à la santé du consommateur. «Des équipes d'inspection sanitaire ont été constituées en vue de lutter contre ce phénomène et de saisir les produits alimentaires exposés à la vente dans des conditions qui font fi des règles élémentaires de la propreté et de la protection de la santé du citoyen», a-t-il relevé, précisant que «jusquà 'aujourd'hui (vendredi 26 août) les services du ministère de la Santé n'ont enregistré aucun cas d'intoxication alimentaire due à la consommation de ces produits». Centre de Jradou, une solution en perspective Dans son intervention, M. Yassine Bouselmi, directeur de la gestion des déchets industriels à l'Agence nationale de la gestion des déchets (Anged), a, notamment, traité de l'affaire du centre de Jradou (Zaghouan) pour le traitement des déchets industriels et domestiques, fermé depuis le 28 février dernier, à la suite d'une action de protestation des habitants de la région. «En dépit des rapports des experts qui ont montré qu'il n'y a point d'effets néfastes sur la santé des citoyens de Jradou ou sur l'environnement, les habitants campent sur leur position et empêchent les techniciens et les ouvriers du centre d'y accéder pour effectuer les opérations d'entretien nécessaires. Cette situation menace d'une vraie catastrophe du fait du stockage dans les bassins du centre de produits qui peuvent entrer en interactivité et causer des dégâts dont personne ne peut mesurer l'ampleur», a-t-il souligné. En attendant une solution définitive à cette affaire prévue pour octobre prochain, M. Bouselmi appelle les habitants de Jradou à faire prévaloir la voix de la raison et du dialogue en vue de dépasser «ce malentendu qui a trop duré et dont les répercussions sont néfastes pour toutes les parties concernées».