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Producteurs, réveillez-vous !
Dossiers agricoles
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 09 - 2011

Les céréaliers se sont vu imposer le prix d'achat de leurs céréales, leur principale source de revenus, sinon la seule, par les ministères de l'Agriculture et des Finances, sans considération pour la nécessité de rééquilibrage de ce prix par rapport au coût de production.
Comme à leur habitude, les deux ministères ont préféré le passage en force, sans argumentation ni justification annoncées, livrant, en prime, les agriculteurs à des collecteurs de plus en plus à l'affût du moindre défaut au niveau de la qualité pour appliquer des pénalités à travers des baisses sur le prix d'achat des céréales. Et ce, conformément à un barème de paiement à la «qualité» conçu en son temps par le ministère de l'Agriculture, avec la bénédiction des minotiers et autres industriels fabricants de pâtes et de couscous. Tout ceci avec l'arbitrage des laboratoires d'analyse, dont le rôle est d'apprécier cette qualité, mais qui dépendent directement des collecteurs.
Cette mission de collecte, véritable interface entre les agriculteurs et l'amont de la filière, à savoir les minotiers, était assurée à l'origine par l'Office des céréales, puis par les Coopératives de services, censées être des regroupements d'agriculteurs, mais qui sont en réalité contrôlées par cet Office et qui sont perçues à juste titre comme des structures étatiques par le milieu agricole.
Plus récemment, ces toutes dernières années, la collecte s'est vu confiée à des organismes totalement privés, qui ont assuré pas moins de la moitié de la collecte nationale durant la dernière campagne. Or l'appréciation de la qualité, et donc la fixation du prix des céréales, demeure assurée par des laboratoires d'analyse intégrés aux collecteurs.
Rappelons, de plus, que ces collecteurs relèvent, dans la filière, de l'industrie de transformation des céréales et que ce sont eux-mêmes les futurs acheteurs du produit de cette collecte, pour laquelle ils appliquent… le même barème.
Il est donc aisé de supposer que les industriels de l'agroalimentaire cherchent à se placer aux premières loges pour «optimiser» leur approvisionnement, se substituant progressivement aux pouvoirs publics dans la collecte des céréales et cherchent, quoi de plus naturel, à augmenter leur profit face à des agriculteurs atomisés, désunis et sans aucune organisation digne de ce nom qui soit au fait des enjeux actuels.
Quand arrivera l'époque de laboratoires indépendants ?
Quand les pouvoirs publics mettront-ils en œuvre les mécanismes nécessaires en vue de faire participer les agriculteurs à la collecte ou pour leur donner les moyens de l'assurer eux-mêmes, les faisant profiter ainsi de l'opération de coupage des différentes qualités, qui est laissée aujourd'hui au seul bénéfice du collecteur ?
Après les céréaliers, voici les éleveurs d'ovins et de bovins, qui ne voient pas venir les industriels du secteur privé de la viande rouge. Ces derniers viennent d'obtenir, pour la première fois, l'autorisation d'être associés à l'importation de viande réfrigérée : comprenez par là la viande destinée au consommateur ordinaire ( et non aux hôteliers et collectivités locales), mise en vente à travers les circuits normaux de distribution, c'est-à-dire sans aucune traçabilité et donc noyée dans la production locale.
Ce qui est nouveau, c'est que les éleveurs n'ont pas été associés à cette décision qui, cette fois, a été prise par le ministère du Commerce avec la bénédiction du ministère de l'Agriculture sous la pression des industriels de la viande rouge, qui se sont improvisés défenseurs du pouvoir d'achat du consommateur, pour lui éviter les désagréments d'une hausse probable ou constatée des cours de la viande rouge.
Mais il faut le savoir : les industriels de la viande rouge défendent leurs profits, les éleveurs, leur survie ! C'est une nuance de taille.
Du côté de l'Utap, l'organisation syndicale agricole, c'est le silence radio. L'organisation est agonisante, en phase finale, atteinte du virus RCD, jugé mortel en ces temps. Et le fait de l'inviter à participer aux débats n'exonère pas l'administration, laquelle reste comptable de ses choix auprès de la profession.
Les éleveurs ne peuvent comprendre ce choix, ouvrant la porte à la libre importation de la viande rouge sans mise en place de mesures d'accompagnement assurant la pérennité de l'élevage dans notre pays. Nous faisons remarquer que tout un chacun a pu observer la hausse de certaines denrées, largement relatée par tous les médias. Cette hausse a concerné aussi les viandes blanches, considérées comme la protéine par excellence des classes moyennes et des classes les moins favorisées, or il n'y a pas eu recours à l'importation.
Ceci est dû essentiellement à la structure même du secteur, fortement industrialisé, où le producteur se confond avec le transformateur, sur le modèle d'une structure type Poulina. Dans ce cas, il n'est dans l'intérêt de personne de faire pression sur l'administration pour libérer l'importation, bien au contraire, même si ce secteur pratique une politique de stock stratégique à travers le Gipac depuis plus de 10 ans.
Pourquoi cet empressement à prendre de telles décisions pour le secteur des viandes rouges, quand on sait que le marché intérieur a toujours fini par s'équilibrer, sans consulter les milliers d'éleveurs qui peuplent nos campagnes (et nos villes…)? Est-ce pour satisfaire une vingtaine—tout au plus— d'industriels désireux de s'approvisionner auprès des marchés extérieurs ?


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