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Sauvons l'Espace Kèn!
Patrimoine
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 09 - 2011

Pendant plus de deux décennies, l'Espace Kèn, installé au bord de la route principale n° 1, à une dizaine de kilomètres de Bouficha en direction de Sousse, a accueilli des créateurs de toutes disciplines artistiques qui se retiraient là, soit pour créer soit pour livrer au public le produit de leur création. C'est que les promoteurs de l'endroit, le couple Slah et Noura Smaoui, ont investi dans cette réalisation le fruit d'une vie de travail afin d'offrir à la culture tunisienne un cadre dans lequel elle peut s'épanouir.
Pour faire court, ils ont aménagé un "village" qui peut accueillir jusqu'à une trentaine de pensionnaires et qui comporte résidences, ateliers, galerie d'arts, espace d'exposition du savoir-faire faire tunisien en matière d'artisanat traditionnel et commodités pour un séjour prolongé. Le tout dans le plus pur style tunisien revisité à l'aune des exigences de la vie moderne. Ils y ont investi toutes leurs ressources, leurs biens qu'ils ont revendus pour disposer d'un apport propre et les prêts qu'ils ont contractés auprès des banques.
Des évènements (expositions d'arts plastiques, journées musicales et théâtrales, rencontres littéraires, etc.), généralement de très haute facture, y étaient organisés à espaces plus ou moins réguliers, le plus souvent à l'issue d'ateliers plus ou moins prolongés mis au point et pris en charge par les promoteurs.
Une telle réalisation était-elle viable? Oui, en toute logique. Pas tant parce que les créateurs sont nantis et dépensiers, mais parce que la nature du projet aurait dû lui valoir les encouragements des pouvoirs publics autant sous forme des subventions prévues par la loi pour l'encouragement à la création artistique et culturelle que par la mise à profit de cette structure pour promouvoir la formation et le perfectionnement dans les métiers d'art et d'artisanat. La culture n'ayant pas été la préoccupation première du régime déchu et les maigres ressources qu'il lui accordait ayant le plus souvent été consacrées aux oeuvres vouées à sa glorification, les Smaoui se sont rapidement retrouvés empêtrés dans des démêlés avec leurs créanciers. Non pas tant que le prêt était particulièrement élevé ou mal utilisé (il s'élève à peine au coût de construction d'une "villa de maître"!) mais parce que les intérêts cumulés avec les arriérés l'ont porté à deux ou trois fois la mise initiale.
Aujourd'hui, l'Espace Kèn est menacé dans son existence. La banque créditrice menace de saisir l'établissement et de le revendre. Ce faisant, elle commettrait une incommensurable injustice car elle étouffera à tout jamais la vocation de l'endroit, un incomparable réceptacle pour la conservation des savoir-faire traditionnels dans les domaines du tissage, de la poterie, de la céramique, de la menuiserie (entre autres) et un creuset de création dans divers domaines artistiques.
Etat, banque t société civile
L'argent, on le sait, n'a pas d'odeur, ni de sentiments non plus, pourrait-on ajouter. Certes. Mais la conjoncture est aujourd'hui autre. La Tunisie a besoin de toutes ses ressources pour retrouver un rayonnement qui l'a accompagnée tout au long de son histoire. Le plus bel avenir se dessine devant elle si toutes les parties s'engagent dans ce sens. Les banques, en particulier, doivent se départir de leurs instincts d'apothicaires et acquérir une dimension citoyenne en se transformant en véritables partenaires sur la voie du progrès. L'Etat, pour sa part, doit assumer pleinement son rôle de régulateur et de garant de la pérennité des initiatives engagées dans le sens de la sauvegarde et de la promotion du patrimoine matériel et immatériel du pays. Et la société civile?
La société civile est désormais appelée à jouer un rôle décisif dans bien des domaines. Dans le cas d'espèce, un certain nombre d'universitaires et de créateurs de diverses disciplines viennent de se constituer en groupe de réflexion autour d'un projet culturel alternatif qui puisse autoriser l'Etat, c'est-à-dire le ministère des Affaires culturelles, à se porter garant d'une reconversion de l'Espace Kèn auprès de la banque créditrice en vue d'une issue satisfaisante au contentieux ; et à lui porter une assistance directe en contrepartie des services qu'il lui fournira.
Il s'agit d'un programme qui s'articule autour de trois axes : formation, recherche et production.
Le premier volet se propose d'agir sur le durable et de s'inscrire dans une logique de "cité des arts" dans laquelle seront organisés des ateliers de formation technique dans tous les métiers artistiques : théâtre, cinéma, scénographie, musique, arts plastiques, arts artisanaux, etc. Il s'agira d'une formation intégrée, c'est-à- dire interdisciplinaire, à la fois fondamentale et appliquée, favorisée par l'infrastructure en place et assurée par des cadres de toutes provenances, ouverte aux étudiants et aux professionnels.
Cette formation sera alimentée en amont et en aval par un travail de réflexion et de prospection, destiné à réinvestir l'imaginaire collectif des Tunisiens et à répondre à une demande immédiate.
Dernier axe : la production. Un calendrier d'événements avec des rendez-vous artistiques et culturels annuels fixes et des manifestations ponctuelles sera mis au point pour présenter au public des œuvres issues de l'espace même ou importées et compléter ainsi le triptyque qui réinsérera l'Espace Kèn dans sa vocation d'origine et contribuera au renouveau de la production artistique et culturelle du pays et à la sauvegarde de son identité.


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