Les jours passent et les instituteurs n'arrivent pas. Deuxième semaine après la rentrée scolaire et plusieurs écoles primaires sont encore privées d'enseignants pour certains niveaux. La raison principale invoquée est que le ministère n'a pas encore affecté les nouvelles promotions. De plus, il y a des enseignants qui ont fait leur reprise et qui ont aussitôt envoyé des certificats de maladie. Les parents vont et viennent pour prendre des nouvelles mais les directeurs ne peuvent rien assurer. Eux-mêmes sont dans l'expectative. Dans certaines institutions, on a eu recours à quelques suppléants. Dans d'autres, les élèves sont encore en vacances. Les responsables ne disposent d'aucune information, ce qui rend, quelquefois, les rapports un peu tendus entre l'administration des écoles et les parents d'élèves. Ces derniers ont peur que l'absence des instituteurs ne se prolonge et que leurs enfants en pâtissent. Autre inquiétude : les parents ne savent pas si les futurs instituteurs seront des stagiaires ou non. Dans le cas affirmatif, ils s'interrogent sur l'impact que cela pourrait avoir sur l'apprentissage des petits en première année primaire. Mais ce qui agace beaucoup, c'est l'absence totale d'information. Quand on interroge des responsables d'écoles, les rares qui veuillent répondre avouent leur impuissance. D'autres disent qu'ils ne veulent pas trop presser le commissariat régional dont ils dépendent pour qu'il ne leur envoie pas «n'importe qui». Ils tiennent, disent-ils, à préserver le bon niveau que leur école a su garantir. Le ministère a beau annoncer que les 2.000 instituteurs sont prêts mais on ne voit rien venir. On ne comprend pas, non plus, la « disparition » de quelques enseignants anciens. Car les congés ont des limites et le parent a droit à ce qu'on lui dise clairement ce que sera le sort de son enfant dans les tout prochains jours. Cela devrait leur permettre de prendre les mesures qui s'imposent. La solution de changer d'école, justement, est déjà envisagée par certains.