"Le Monde" - Proche-Orient : l'aveu d'échec de Barack Obama « (…) Au premier bras de fer avec le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, M. Obama a baissé les bras. A la première difficulté soulevée par les Palestiniens, il a tourné la tête. Il se rabat aujourd'hui sur ce constat : la paix ne saurait venir que d'une négociation directe entre les intéressés. Rien n'est plus faux. Cela fait dix-huit ans — depuis les accords d'Oslo en 1993 — que les Israéliens et les Palestiniens sont supposés négocier ; dix-huit ans qu'ils ont fait la preuve que, laissés à eux-mêmes, ils n'arrivent à rien. Il y avait 230.000 Israéliens vivant à Jérusalem-Est et en Cisjordanie en 1993 ; il y a en plus de 500.000 aujourd'hui. Et il faudrait encore attendre dix-huit ans de négociations directes ! La paix, si elle doit venir, sera très largement imposée de l'extérieur. Sans l'intervention pressante des présidents Jimmy Carter et George Bush senior, il n'y aurait eu ni paix israélo-égyptienne, ni reconnaissance par Israël des droits des Palestiniens. Cette idée que seuls les intéressés arriveront à la paix est une faribole que l'histoire dément, au Proche-Orient et ailleurs. S'y rallier est une faute politique et morale, qui ne sert ni les uns ni les autres. Nicolas Sarkozy a raison quand, à l'ONU, il propose un calendrier autoritaire, imposé par une coalition de pays, pour relancer une négociation. Il est temps de changer de méthode, sauf à se résoudre à une tragédie toujours recommencée». "the new york times" - Proche-Orient : un conflit d'un autre âge « (…) La perspective de l'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU a redonné depuis quelques semaines le moral aux milieux palestiniens. Pour la première fois, l'initiative revient à la Palestine et le reste du monde se bouscule pour prendre le train en marche. Après avoir avalé tant de couleuvres, en vain, les Palestiniens demandent qu'un objectif clair soit fixé, malgré les divisions entre Israël, les Etats-Unis et l'Europe sur cette question. La reconnaissance de leur Etat par certains pays d'Amérique latine et d'Asie augure bien de l'avenir, d'autant que la proposition bénéficie aussi du soutien de la Ligue arabe et de nombreux autres pays. Un Etat palestinien construit sur les frontières de 1967 a longtemps été considéré comme un compromis insupportable — qui revenait à accepter un territoire ne représentant guère plus de 22% de la Palestine historique, perdue en 1948. Beaucoup estimaient qu'abandonner 78% d'un pays revenait à reconnaître la défaite. Mais la démarche devant les Nations unies fait de ce compromis et de cette défaite une victoire. Elle sort les négociations de l'impasse et imprime chez les Palestiniens une envie positive d'autonomie qui devrait accompagner les évolutions de la région. Tout le monde en sort gagnant».