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«Je suis favorable à un Etat palestinien»
Interview : Ségolène Royal
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 09 - 2011

C'est une battante, Ségolène Royal. En 2007, les Tunisiens, qui vivaient à ce moment-là une vie politique pluraliste par procuration, ont bien suivi sa campagne aux présidentielles françaises menée tambour battant et son fameux face à face avec Sarkozy. Inébranlable, adepte du volontarisme appris sur François Mitterrand, son maître à penser, fine communicante, Ségolène ne prête pas trop attention aux sondages, qui la favorisent très peu, ni à ses rivaux directs, François Hollande, son ex-compagnon, et Martine Aubry, l'amie de vingt ans.
Au lendemain de la victoire du Parti socialiste aux élections sénatoriales, à deux semaines du premier tour de la primaire socialiste et à sept mois des présidentielles françaises, l'ex-candidate à l'Elysée a bien voulu répondre aux questions de La Presse sur ses idées, ses principes, ses engagements et son «désir d'avenir» toujours renouvelé.
Vous venez de présenter à Montreuil, en France, votre «Contrat avec la nation», une charte en dix points que vous vous engagez à tenir si vous êtes élue à la tête de la République française en 2012. Ségolène Royal, version 2012, a-t-elle choisi la fidélité à ses idées de campagne de 2007 ou plutôt de se renouveler selon les nouveaux enjeux socio-politiques?
Je suis à la fois dans la constance par rapport aux valeurs que je défends depuis toujours, la morale publique, le respect du travail, l'éducation, la sécurité, la protection de l'environnement, et la nouveauté des solutions que je propose pour répondre à la crise. Depuis 2007, j'ai beaucoup travaillé, je me suis déplacée sur la scène internationale. Je propose aujourd'hui dans mon livre un projet cohérent, et des solutions précises, efficaces et justes. Le Contrat pour la nation formalise mes engagements de façon solennelle. Les citoyens sont fatigués des promesses non tenues. C'est pourquoi j'ai voulu par ce contrat m'engager, pas seulement pour les primaires ou la campagne présidentielle, mais pour la durée du quinquennat si les Français me choisissent.
Quelle place faites-vous à la population émigrée dans ce contrat républicain avec la nation ?
Je m'adresse de façon égale à tous nos compatriotes, à tous ceux qui vivent en France. Je veux bâtir une République du respect. J'ai toujours dit – certains me l'ont d'ailleurs reproché – que la France doit être fière d'être une société métissée, qui s'est enrichie par tous les apports humains, culturels, économiques, de l'immigration. Dans ce contrat, je m'engage en ce qui concerne l'égalité des droits et pour une lutte résolue contre les discriminations. Je veux remettre de la fraternité là où la droite a favorisé un climat de suspicion. Et en même temps, je prône, concernant les nouveaux flux migratoires, une politique ferme et humaine de lutte contre l'immigration clandestine.
A un mois du premier tour de la primaire socialiste et à près de sept mois de la présidentielle, les sondages ne vous présentent pas comme la favorite de ces deux élections. Jusqu'où pourriez-vous «forcer la victoire», selon les propos de François Mitterrand que vous aimez beaucoup citer dans les meetings ?
Vous savez ces sondages sont une «bulle», comme il y a des bulles spéculatives. Les mêmes sondages avaient prévu la victoire de Balladur en 1995 et celle de Lionel Jospin en 2002 alors... Je me déplace beaucoup, je rencontre énormément de citoyens qui m'apportent leur soutien et leurs encouragements dans cette campagne. Je vois par exemple la façon si chaleureuse dont je suis accueillie dans les banlieues et les quartiers populaires. Cela me rend très confiante. Ce sont les citoyens qui décideront avec leur bulletin de vote.
Votre candidature face à François Hollande fait couler beaucoup d'encre. Et si l'évolution de la campagne de la primaire socialiste voulait que vous l'affrontiez en duel politique, comment envisageriez-vous une telle «rencontre» ?
Je l'envisage très bien. Cette question n'a pas lieu d'être puisque nous sommes d'ores et déjà en compétition, comme avec les autres candidats !
Pensez-vous que la France de 2012 serait prête à accueillir une femme à la tête de la République ?
Oui bien sûr. Je suis la première femme d'Etat à avoir été présente au second tour de l'élection présidentielle en France. Peut-être fallait-il cette première étape. Je pense que les Français sont désormais prêts.
François Hollande a fait, il y a quelques semaines, une brève visite officielle en Tunisie . Le pays où s'est déclenchée la première révolution arabe serait-il devenu le lieu où il faut être pour les candidats aux prochaines élections présidentielles françaises ?
Ce qui est sûr, c'est qu'il faut saluer le courage de la population tunisienne qui, en se débarrassant du joug de la dictature, a envoyé un formidable message d'espoir à de nombreux peuples qui se battent pour leur liberté.
La France a soutenu auparavant le régime autoritaire de Ben Ali, en occultant les revendications de la société civile. Sur quelles bases, à votre avis, devraient se construire les nouvelles relations tuniso-françaises après la Révolution du 14 janvier 2011 ?
Elles devront reposer sur la fraternité, la franchise et le respect mutuel, et ce, dans l'intérêt des deux pays. La Révolution tunisienne a permis de mettre à nu l'existence de connivences graves entre des responsables politiques français et certains milieux d'affaires tunisiens, et je peux vous dire que ces pratiques, avec moi, ne seront pas tolérées, ni pour la Tunisie, ni pour aucun pays.
Les Tunisiens, qui ont reçu à bras ouverts chez eux 500.000 réfugiés libyens et autres, ne comprennent pas que l'Europe s'affole de l'arrivée chez elle de quelques milliers de réfugiés tunisiens. Où est passée la France humaniste ?
En effet, je ne peux souscrire à la façon dont la droite essaie d'exploiter les problèmes posés par les nouveaux flux migratoires et organise des mises en scène médiatiques sur le dos des immigrés. Mais je défends une politique d'immigration ferme et humaine. La France fait face à de sérieux problèmes d'intégration et de ségrégation ethnique. Nous ne pouvons pas accepter l'immigration clandestine. Les demandes d'asile politique ne peuvent être approuvées de façon massive ; elles doivent être traitées au cas par cas, suivant des règles transparentes et claires.
Le dernier sommet du G8, qui s'est tenu en France, a pris des engagements financiers très conséquents pour soutenir «le printemps arabe». La saison automnale est à nos portes et on ne voit rien venir. Qu'en pensez-vous ?
Je fais un lien direct et très concret entre votre question et la précédente. Car si la France ne veut pas accueillir les migrations de la misère, il faut qu'elle aide tous les peuples qui marchent vers la démocratie pour les aider à réussir. Là encore beaucoup de promesses ont été faites. Avec moi la crédibilité de la parole politique sera rétablie, et je prendrai des initiatives très concrètes pour favoriser les coopérations décentralisées, et aussi les relations directes entre les entreprises de nos deux pays.
La Palestine a entamé à partir de cette semaine une vaste action diplomatique visant sa reconnaissance en tant que 194e Etat membre à part entière de l'ONU. Les Etats-Unis agitent déjà la menace d'un veto. Comment auriez-vous agi, en étant par hypothèse présidente de la République française ?
Ma position c'est que la France doit clairement dire qu'elle votera pour la reconnaissance de l'Etat palestinien au Conseil de sécurité. J'attends de l'actuel président de la République qu'il clarifie vite sa position. Je suis depuis toujours favorable à un Etat palestinien, aux côtés d'Israël en sécurité. Cette reconnaissance doit être une étape pour sortir du blocage et avancer vers une paix juste et durable dans cette région.


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