• Plus d'un millier de nouvelles arrestations et d'importantes saisies en ce début du mois d'octobre. Les Libyens font désormais partie du tableau de chasse de nos forces de sécurité intérieure… Plus d'un millier de personnes ont été arrêtées depuis le début du mois courant. 471 le furent rien que dans la nuit du 1er au 2 octobre, le plus gros du «gibier» a été cueilli dans le Grand-Tunis, connu pour être évidemment la région la plus peuplée du pays. Ce premier bilan reflète une hausse sensible par rapport à la même période du mois écoulé au bout duquel on a recensé, souvenez-vous, quelque 1.700 arrestations. «Sur notre rythme actuel d'une rare efficacité, nous nous acheminons allègrement vers un record sans précédent», lance, radieux, le chef d'une unité de police qui indique, d'un ton encore plus euphorique, que «l'intensification des rafles et des descentes y a été pour beaucoup dans l'amélioration continue de notre tableau de chasse». Un exemple édifiant : plus de 15.000 opérations de contrôle de papiers ont été effectuées en l'espace de 48 heures. Deux contrôles sur trois ont été sanctionnés par l'arrestation de personnes, qui en situation irrégulière (port d'objets prohibés, infractions routières, etc.) qui recherchées pour moult délits. Mais, c'est incontestablement dans la catégorie des «wanted» que les coups de filet sont plus pléthoriques et sans doute plus louables, dans la mesure où les personnes arrêtées sont les plus dangereuses, les fichiers de la police ayant, en effet, révélé qu'elles étaient recherchées pour divers délits généralement graves : évasion de prison, trafic de stupéfiants, violences, vols à l'arraché et avec effraction, escroquerie, homicide volontaire, tentative de meurtre, détournement de mineurs et… d'argent, trafic d'armes et de billets de banque, affaires de mœurs, etc. La chasse a été également fatale pour de dangereux délinquants sans foi ni loi, connus par la police pour être une «menace publique», allusion faite à la terreur qu'ils s'amusaient à semer parmi les habitants, à coups de vols, d'actes de violence et d'usage d'armes blanches (couteaux, bâtons, barres de fer et… épées). A remarquer aussi que des arrestations de bandits ont nécessité des opérations de chasse à l'homme dans les ruelles de certains quartiers populaires qui constituent une traditionnelle base arrière des gangs du banditisme et un terrain fertile pour le développement de la criminalité. Que de saisies… Volet saisies, le constat est non moins frappant. En effet, outre les habituelles quantités de boissons alcoolisées, d'armes blanches, de stupéfiants et de produits alimentaires divers, nos braves flics, flanqués d'unités de l'armée en renfort, ont réussi à saisir d'importantes quantités de maâssel (120 kilos, rien qu'à Gafsa) et de véhicules et des motos volés (20 voitures et 12 motos, rien qu'à Nabeul). Mais, le fait nouveau dans le palmarès des saisies policières en Tunisie se rapporte aux armes à feu. Sans aller jusqu'à parler de phénomène, il faut reconnaître l'existence de cette réalité issue exclusivement du conflit armé qui ravage la Libye. Un conflit qui a entraîné la fuite, par milliers, de nos frères libyens vers nos terres pour y trouver refuge. Or, il est malheureux de constater que certains de ces fugitifs réussissent à faire entrer en Tunisie des armes (mitrailleuses, revolvers, kalachnikov, bombes à retardement, munitions, etc.). Arsenal qui, Dieu merci, a fait long feu, comme en atteste la fréquence des saisies réalisées jusqu'ici et particulièrement dans les villes du Sud tunisien (Sfax, Médenine, Djerba, Zarzis, Ben Guerdane, Gafsa) et dans les régions sahariennes situées à nos frontières avec l'Algérie et la Libye. Tous les accusés, ainsi arrêtés en flagrant délit de port d'armes, attendent encore d'être jugés devant les tribunaux tunisiens. Des saisies de cette importance et d'une ampleur sans précédent méritent assurément d'être saluées, non seulement pour avoir démontré de nouveau que notre appareil sécuritaire a retrouvé efficacité, allant et verve, mais aussi pour avoir mis du baume au cœur de tous ceux qui étaient obnubilés par ce qu'ils appellent, non sans angoisse, «la menace armée libyenne dans nos murs».