Parmi les dossiers d'actualité qui ne cessent de faire l'objet d'une polémique, jusqu'à aujourd'hui, celui de l'approvisionnement du marché local en certains produits alimentaires dont le lait, les œufs, l'eau minérale. La pénurie de certains produits alimentaires observée ces jours-ci dans les grandes surfaces et les échoppes due aux pratiques illicites de certains commerçants a généré un déséquilibre au niveau de l'approvisionnement du marché local. Durant plus d'une semaine, le comportement du citoyen tunisien a frôlé la démesure, l'excès de zèle…tout en restant mécontent de la hausse des prix de certains produits. Les questions de l'approvisionnement du marché local en produits alimentaires, de l'activité du contrôle économique, des préparatifs de l'Aïd El Kébir, et des indices du commerce extérieur, ont été examinées, hier, au sein du ministère du Commerce lors d'une conférence de presse où les responsables ont donné d'amples détails et éclaircissements sur ces thèmes d'actualité brûlante. De prime abord, M. Habib Dimassi, directeur général du commerce intérieur, a indiqué que le ministère de l'Agriculture fournit cette année environ 900.000 têtes de moutons contre 830.000 en 2010. «Les prix varient selon les prévisions du ministère entre 6 et 7 dinars le kilo», précise M. Dimassi. Pour ce qui est de la question de l'approvisionnement du marché local en produits laitiers, M. Dimassi a dû rappeler que suite aux multiples plaintes des citoyens mentionnant la pénurie de ce produit dans la plupart des grandes surfaces, le ministère du Commerce ne cesse de consentir des efforts considérables, avec l'appui des autres structures et acteurs concernés, pour veiller à un bon approvisionnement des marchés en lait, au contrôle des prix et de la qualité. Le directeur général du commerce intérieur a souligné qu'en 2011, toutes les centrales de production laitière sont pleines, ayant permis le stockage stratégique de 13 millions de litres de lait. Mieux, durant le mois de Ramadan, l'approvisionnement était normal. «Mais, cette période, qui est une période de basse lactation, le ministère fournit depuis samedi dernier environ 1.620.000 litres de lait qui sont distribués quotidiennement. L'on prévoit également l'importation de 3 millions de litres de lait. La pénurie observée est due également à la fermeture d'une unité de production de lait depuis le début du mois d'octobre et qui a eu un impact négatif sur l'opération d'approvisionnement du marché local et un déséquilibre de l'offre et de la demande». «Il faut dire en ce sens, que les commerçants ont exploité la situation en Libye pour exporter illégalement certains produits alimentaires, essentiellement le lait et l'eau minérale. Ces opérations d'exportation illicite et de spéculation et sans autorisation ont nécessité des interventions urgentes de contrôle de certains circuits», ajoute M. Dimassi. Dans le même ordre d'idées, M. Féthi Fadhli, directeur général de la compétitivité et des enquêtes économiques, a insisté sur les opérations d'exportation qui doivent tenir en considération les besoins du marché local en produits alimentaires. Le conférencier a mis en exergue les valeurs comportementales des consommateurs qui doivent prôner la sobriété, la juste mesure et la modération, «car le consommateur tout comme le commerçant s'emploie depuis quelques jours au stockage de plusieurs quantités d'eau minérale, de lait, d'œufs dans son foyer, et ce, en prévision de la prochaine période. Il est à signaler que les quantités sont suffisantes conformément à la demande, mais les pratiques illicites de spéculation et les actions d'acheminement illégale de certains produits alimentaires vers la Libye sont à l'origine de ce déséquilibre», souligne M. Fadhli. L'orateur précise, également, que le ministère du Commerce a mobilisé 18 équipes de contrôle spécialisées pour veiller à la lutte contre ces phénomènes. Pour ce qui est des œufs, le problème est un problème de prix et non d'approvisionnement. Actuellement, tous les acteurs sont en train d'examiner cette question en vue de fixer des prix qui soient raisonnables aussi bien pour le citoyen que pour le producteur. S'agissant du développement de l'indice des prix durant les neuf premiers mois de 2011, il a enregistré une évolution de l'ordre de +0,6% contre +0,3% durant la même période de l'année dernière. De son côté, M. Lotfi Khdhir, directeur de l'observatoire du commerce extérieur, a donné un aperçu sur les résultats préliminaires du commerce extérieur durant les neuf premiers mois de l'année 2011. En effet, en ce qui concerne les exportations, elles ont enregistré une stabilité de l'ordre de 9,3%, une augmentation au niveau des importations, à raison de 4,9%, et une amélioration du taux de couverture avec 3,1 points, à raison de 76,1%. Quant aux transactions commerciales extérieures au cours du mois de septembre 2011, elles ont évolué, passant de 2,9% à 9,3%. Idem pour les importations, dont le taux d'évolution est passé de 9,9% à 12,9%.