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Pour que la Constituante ne soit pas sous la tutelle de l'argent
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 10 - 2011


Par Mohamed SASSI
Nous sommes en pleine campagne électorale, campagne qui débouchera, le 23 octobre 2011, sur l'élection d'une Assemblée nationale constituante revendiquée par les citoyens et en particulier par les jeunes.
Or, malgré les efforts colossaux déployés par la Haute Instance indépendante pour les élections, seuls 6% des jeunes, 20% des femmes et 50% de l'ensemble des électeurs ont pris la peine de s'inscrire sur les listes électorales.
C'est inquiétant et cela mérite que l'on y réfléchisse et que l'on essaye d'en tirer les conclusions.
D'aucuns se contentent de mettre tout sur le dos de l'électeur qui serait apathique voire irresponsable. Nous croyons, au contraire, que l'électeur est aujourd'hui vigilant et sait parfaitement ce qu'il veut. Ce qu'il veut, c'est rompre totalement et définitivement avec l'ancien régime, redonner au peuple sa souveraineté et au citoyen sa dignité.
Déçu, il a exprimé son manque de confiance en le pouvoir provisoire, en les hautes instances et en les partis et continue de le faire pendant la campagne électorale.
En effet, il y a de quoi être déçu et inquiet quant à l'instauration d'une véritable démocratie en Tunisie.
1/ Les grands dossiers de corruption, de spoliation des biens publics et privés, d'abus de pouvoir, de torture et d'assassinat ne semblent pas constituer une priorité pour le pouvoir provisoire. Tout indique qu'au lieu de commencer à rompre avec l'ancien régime, on prend toutes les précautions pour ne pas inquiéter ses symboles.
2/ Le RCD, support de la dictature dont la dissolution a été exigée par le peuple, a, certes, été sorti par la grande porte dans les règles de l'art. Il est, cependant, vite revenu par la fenêtre par essaimage assisté. Les présidents de ces partis dérivés du RCD sont souvent des symboles de l'ancien régime. Le ridicule ne tuant plus, ils sont reçus avec tous les égards par le pouvoir provisoire et chouchoutés par les médias, tout en étant interdits de se porter candidats et parfois de quitter le territoire.
3/ Les 3 commissions créées par Ben Ali, juste avant son départ, avec pour but d'enterrer les problèmes de la corruption et d'abus de pouvoir ont été installées et consolidées par le pouvoir provisoire.
4/ Sous la pression de la rue, le pouvoir provisoire a été obligé d'accepter l'organisation de l'élection d'une Assemblée nationale constituante. Pour parer au coup, il a élevé la commission des réformes politiques à la dignité de Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Il a pris soin de nommer son président et tous ses membres et l'a chargé, entre autres, de lui proposer un mode de scrutin pour élire la Constituante. Il a ensuite, et à plusieurs reprises, introduit sur sa composition des modifications intéressées.
5/ La Haute Instance a fini, après plusieurs mois de dur labeur, par réinventer le mode de scrutin sur listes par gouvernorat. Elle l'a imposé, en refusant tout référendum sur le mode de scrutin à adopter (sur listes ou uninominal).
Cette négation pure et simple de la souveraineté du peuple et ce blocage de la transition démocratique constituent une allégeance à la dictature de Ben Ali et à ses méthodes.
6/ le comportement des partis, sauf exception, a été lamentable et continue de l'être:
Les 12 partis représentés au sein de la Haute Instance ont voté en faveur du mode de scrutin sur listes par gouvernorat et refusé tout référendum sur le mode de scrutin ; les autres partis, sauf exception, ont observé un silence complice. Ce mode scélérat a pour but de rendre peu crédible et peu représentative la Constituante, en essayant d'écarter de la compétition les indépendants et en encourageant la corruption par l'argent.
En l'absence de tout contrôle réel, l'argent distribué, sans compter, à certains partis, non seulement pollue les élections, mais vise à contrôler la Constituante par partis interposés.
Se prenant déjà pour les représentants de la nation, ces fameux 12 partis se sont réunis pour se mettre d'accord sur les prérogatives et le fonctionnement de la Constituante à élire.
Les tractations entre certains de ces partis pour se partager les postes n'est plus un secret pour personne, des noms circulent déjà. On ose même conseiller aux électeurs de réserver leurs voix uniquement pour quelques partis que l'on prend soin de nommer explicitement. Tout semble indiquer que la dictature d'une coalition de partis se prépare.
7/ Sur ce tableau sombre, une lueur d'espoir pointe, matérialisée par la présence de certaines listes indépendantes. Nous tenons, ici, à saluer le courage des personnalités indépendantes qui, malgré tous les handicaps qui leur ont été imposés par la Haute Instance et par les partis, ont formé des listes et entrent en compétition avec pour seul bagage leur foi en la révolution et en la démocratie à construire.
8/ L'argent, dit politique, pour ne pas dire autre chose, n'est pas le seul pollueur des élections, les médias et même la Haute Instance indépendante pour les élections ne sont pas en reste:
Le parti pris des télévisions et des radios pour une poignée de partis est flagrant et frise l'indécence. Elles leur ont réservé leurs faveurs; les indépendants étant le plus souvent purement et simplement ignorés. La presse écrite, à l'exception de quelques journaux, a gardé un standing moins décevant.
La Haute Instance indépendante pour les élections contribue à handicaper les listes indépendantes. Entre autres, l'allocation étatique dont elles ont grandement besoin, tarde à venir alors que la campagne électorale a commencé.
En résumé
Tout semble indiquer que l'écrasante majorité des partis sont, au plus bas mot, prêts à tout accepter pour quelques sièges à l'Assemblée constituante.
Une poignée de partis abondamment arrosés par l'argent politique et bien soutenus par les médias (radios et télévision en tête) font tout pour rafler le maximum de sièges à l'Assemblée constituante; leur coalition très probable pourrait muter en une dictature des partis. Ils pourraient, en vue des élections à venir, être amenés à renvoyer l'ascenseur à leurs généreux donateurs.
En conséquence, pour éviter que la Constituante ne soit sous la tutelle de l'argent, il s'avère que le seul moyen est de ne pas s'abstenir et de voter massivement pour les seules listes indépendantes. L'abnégation, la droiture, l'esprit d'ouverture et l'adhésion aux objectifs de la révolution des têtes de liste guideront nos choix.


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