Jour «J -1» : la campagne électorale a atteint son paroxysme à l'Ariana. Le coup d'accélérateur du compte à rebours est à son comble. L'effervescence populaire, jusque-là tiède, redouble d'intensité. Dans les rues et les cafés de la cité des Roses, connus traditionnellement pour être très animés et «bavards», on ne parle que d'élections, en rivalisant d'arguments, en avançant, souvent à haute voix, des pronostics quant aux chances des candidats en lice. Mais, de certitudes, point… N'en déplaise à…Gueddafi ! Jeudi 20 octobre: cette animation populaire a perdu subitement de sa ferveur, because la mort de Gueddafi. Un événement sensationnel qui a, du coup, remis aux calendes grecques le ballet électoral. Mais, ce n'était que partie remise, puisque «l'ambiance de la Constituante» a tôt fait de retrouver hier ses droits, aidée en cela par la…résistance des candidats et leurs hommes de propagande qui tenaient, coûte que coûte, à éclipser le «scoop» du colonel libyen. Et cela en sillonnant rues, cafés et établissements commerciaux de la ville qu'ils investissaient à coups de tracts et autres opérations de séduction. «De grâce, oubliez ce dictateur et pensez à ce qui vous attend en ce 23 octobre», lança l'un des candidats en lice à l'adresse d'une poignée de clients attablés dans un café populaire de la ville. Message reçu 5 sur 5, ces derniers ayant vite remis leurs pendules à l'heure des élections. Suspense haletant Venons-en maintenant aux urnes. Et là, c'est à un suspense haletant que nous avons droit. En effet, faute de sondages disponibles, on peut dire que deux Arianais sur trois sont encore indécis quant au choix de leurs candidats. «Il me reste encore deux jours pour faire mon choix», nous confie un vieil Arianais qui avoue «être encore pris en tenailles entre deux partis». Pour un autre électeur de la ville «le choix sera vraiment difficile, étant donné le nombre impressionnant de partis et listes en course». Entreprenants et, pour certains, «envahissants», les candidats ont, il est vrai, ajouté à l'indécision des Arianais, en rivalisant d'offensives de charme, en dépit de ces coups bas tramés contre «l'adversaire», à coups de slogans accusateurs et d'affiches déchirées ! Non, pour l'Ariana, nul ne peut prévoir l'issue finale du scrutin de ce dimanche.