17 décembre 1994-12 novembre 2011 : dix-sept ans après, l'Espérance de Tunis repart à la conquête de la couronne continentale Comme en 1994, la finale retour survient après un nul (0-0) ramené de l'extérieur. L'adversaire était alors le prestigieux Ezzamalek du Caire. Nous avons cherché à remonter le fil de l'histoire en établissant une comparaison entre les deux formations. Nous nous sommes amusés à le faire. Pour les jeunes qui n'étaient pas là en 1994, mais aussi dans une tentative de faire le lien entre les générations. Voici, poste par poste, à partir de la formation alignée lors de la finale retour de 1994 et de celle, probable, de samedi prochain, le délicat et inévitable subjectif jeu des comparaisons : 1/ Chokri El Ouaer-Moëz Ben Chérifia : le parallèle peut s'avérer injuste pour le plus jeune joueur de la finale 2011 si l'on considère qu'il fait toujours ses premiers pas. Même s'il aligne en ce début d'hiver sa deuxième finale continentale d'affilée. Le premier a eu une grande carrière aussi bien avec son club qu'en sélection. Le second, doté de qualités étonnantes par rapport à son âge, a tout à prouver. Un dénominateur commun : dans les bois, aussi bien El Ouaer que Ben Charifa présentent une garantie tous risques. 2/ Tarak Thabet-Samah Derbali : l'actuel entraîneur de l'Espérance de Zarzis était le meilleur latéral droit tunisien de son époque. Son registre complet lui permettait de se montrer aussi percutant dans ses montées offensives que solide dans sa fonction de base, la couverture de sa zone. Derbali, lui, s'il sait se montrer efficace sur le plan offensif, n'en accuse pas moins beaucoup de lacunes dans le registre du placement, de la couverture et des duels homme à homme. 3/ Hakim Nouira-Khalil Chammam: le fils de l'ancienne gloire de l'Avenir de La Marsa des années 1960-70 passe pour être un pion indispensable dans l'échiquier espérantiste : rigueur et sobriété derrière, qualité de débordement et de centrage devant, frappe précise et puissante sur balle arrêtée… Du latéral gauche des années 1990, on ne peut pas bien évidemment en dire autant. L'analogie peut se révéler cruelle pour Nouira, un joueur que nous aimons bien. 4/ Mohamed Ali Mahjoubi-Walid Hicheri : deux solides remparts, deux forces de la nature, deux arrières centraux attirés également par le but adverse, le premier grâce à ses boulets de canon (quatre buts marqués en aller et retour à Choubeir, le keeper égyptien de l'époque), le deuxième par le biais de ses jaillissements de la tête, aidé, il est vrai, par sa taille. Rugueux sur l'adversaire, l'ancien clubiste africain pèche néanmoins par une certaine lenteur. 5)Noureddine Bousnina-Yaya Banana : deux mastodontes aux qualités dissemblables. Déjà au bout de ses vingt printemps, l'international camerounais junior représente une valeur sûre du foot continental. Et ce n'est pas un hasard si le jeune Lion indomptable, qui sort d'une belle campagne au Mondial junior,a été retenu par la CAF sur la liste d'une dizaine de joueurs nominés pour le titre de meilleur footballeur africain 2011 (évoluant sur le continent). L'ancien défenseur axial venu du CSHammam-Lif ne peut prétendre avoir eu tout ce talent, tout ce rayonnement. 6) Ali Ben Néji-Khaled Korbi : le premier savait assurer les deux fonctions de latéral gauche ou de demi défensif. Cette petite polyvalence ne lui assurait pourtant pas autant de rayonnement et de présence que l'actuel milieu récupérateur du onze national, devenu une carte maîtresse dans l'équilibre de la zone médiane et plus généralement du jeu «sang et or». 7)Sirajeddine Chihi-Mejdi Traoui : deux demis relayeurs à forte vocation défensive certes, mais devenus indispensables aussi bien pour l'équipe de Faouzi Benzarti que celle de Nabil Maâloul. Pourtant, la dimension, forcément remarquable, prise par l'ancien Etoilé en fait, de l'aveu même de son coach, un maillon vraiment indispensable de la chaîne. Traoui est aujourd'hui la plaque tournante de l'EST, son cœur battant et son âme. 8)Hédi Berrkhissa-Youssef Msakni: le regretté «Balha» a fait pratiquement toute sa courte carrière sur le flanc gauche de la défense. Il se trouve pourtant, qu'en finale, il a dû jouer un peu plus en avant, ce qui lui a offert l'opportunité de peser sur la défense égyptienne et de signer un joli doublé. Quant à Msakni, il passe pour être le dépositaire du jeu et, en même temps, l'homme-orchestre et le finisseur, comme le prouve le précieux but inscrit à Oum Dormane contre Al Hilal. 9)Ayadi Hamrouni-Oussama Darragi : deux virtuoses dans des registres peut-être différents. Soliste inégalable au pied gauche magique, l'enfant de Gabès était sans doute passé à côté d'une carrière «monumentale». Darragi possède toutes les qualités pour mériter son surnom de Picasso, même s'il se trouve actuellement un peu au creux de la vague. 10) Abdelkader Belhassen-Wajdi Bouazzi : les deux lutins possèdent beaucoup de traits communs dont l'efficacité, la vivacité et la qualité de la percussion sur les côtés. 11)Kenneth Malitoli-Yannick N'djeng : en son temps, l'international zambien faisait figure de terreur des gardiens de but, ce qui l'autorisa à terminer meilleur buteur du championnat de Tunisie. Le Camerounais, malgré quelques coups d'éclat, n'a pas toujours donné la pleine mesure de son talent. Cette finale pourrait lui donner la scène idéale pour faire exploser ses dons d'artificier qui avaient établi sa réputation à la JSM Béjaïa. Faouzi Benzarti-Nabil Maâloul Tout rapprochement entre le maître et son élève peut paraître risqué et hasardeux. L'enfant de Monastir, au palmarès pharaonique, ressemble aujourd'hui à un personnage mythique ayant marqué le foot national. L'ancien adjoint de Roger Lemerre en sélection nationale en est à ses premiers pas sur le banc «sang et or» (moins d'une année). Mais il peut, d'ores et déjà, brandir un triplé historique et inédit si ses hommes parviennent samedi à boucler la boucle.