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La Tunisie a besoin de gouvernants clairvoyants et non de revanchards entêtés


Par Mustapha ZGHAL
Il y a quelques jours un quotidien en langue arabe titrait en première page : des politiciens se préparent pour gouverner la Tunisie… Ils ont été torturés et emprisonnés, est-ce qu'ils vont alors gouverner ou se venger ? Le journal fait sûrement allusion aux responsables d'Ennahdha et d'autres partis d'opposition du temps de Ben Ali. Nous leur reconnaissons le mérite d'avoir découvert, les premiers, la vraie nature du régime de Ben Ali, et de l'avoir combattu dès le début, et sans trop tarder. D'ailleurs, Ben Ali les a utilisés comme tremplin pour accéder au pouvoir suprême. Faisant croire au président Bourguiba qu'il est le mieux placé pour combattre les intégristes musulmans, il s'est rendu indispensable à ses yeux, et finit par gagner sa confiance. Après son coup d'Etat réussi du 7 novembre 1987, il s'est transformé en véritable tortionnaire des intégristes et de tous ceux qui osent la moindre critique contre sa politique. A travers les élections du 23 octobre, le peuple a confié avec d'autres partenaires politiques la charge de rédiger une nouvelle Constitution pour la Tunisie de demain et de gérer les affaires du pays en attendant la promulgation du nouveau texte constitutionnel. Parmi ces nouveaux élus, ou plus exactement les partis qu'ils représentent, on rencontre certains responsables qui prônent la réconciliation nationale, alors que d'autres brandissent haut et fort leur volonté de vengeance à travers des programmes de «purification» d'un certain nombre de secteurs, et particulièrement celui de l'intérieur et celui de la justice. Disons-le d'emblée que la justice doit être appliquée à toute personne ayant commis des actes punissables par la loi, cela veut dire que les tueurs, les voleurs, et tous ceux qui se sont enrichis aux dépens des intérêts de la nation doivent être jugés conformément aux procédures légales. Mais de là à incriminer tout, et tout le monde, c'est excessif et même injuste et offensant. Il est faux et injuste de dire que la justice est peuplée de juges et d'avocats malhonnêtes et corrompus. Il est faux et injuste d'affirmer que le secteur de la sécurité nationale est infesté d'une majorité d'éléments méchants et antipatriotes. Ce qu'il y a dans les deux cas, et dans beaucoup d'autres domaines, ce sont quelques éléments qui ont failli à leur véritable mission et transgressé les normes de la morale ou les règles déontologiques. Il s'agit sûrement d'une infime minorité qui mérite certainement d'être jugée et condamnée. C'est que le peuple tunisien est, dans sa large majorité, sain, avide de liberté, de justice et de démocratie. Je dis bien le peuple tunisien, tout le peuple, dans sa totalité, à l'exception de la famille du président déchu et de son entourage, s'est comporté normalement dignement en soutenant la Révolution. Les jeunes, partis de Sidi Bouzid, scandant : «Le peuple veut abattre le régime», ont été suivis par les populations des autres gouvernorats les uns après les autres, toutes catégories sociales confondues : avocats, juges, enseignants, médecins, pharmaciens, commerçants, artisans, travailleurs du public ou du privé et chômeurs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes. A ce niveau, il y a lieu de saluer l'attitude patriotique et courageuse de notre Armée nationale qui s'est rangée du côté du peuple. Imaginons un instant la situation du pays si les chefs ont agi autrement, c'est-à-dire en donnant l'ordre de tirer sur le peuple en révolte. Le pays aurait sombré dans le chaos et dans la guerre civile. Louange à Dieu que tout cela a été évité. Bref, c'est tout un peuple qui s'est révolté pour recouvrer sa dignité et instaurer la démocratie. Qu'en est-il des gens du RCD ? Est-ce qu'ils faisaient partie de ce peuple qui s'est révolté comme un seul homme contre le régime mafieux de Ben Ali, contre l'injustice et la corruption ? Je pense que oui, à part, bien entendu, la famille élargie du président déchu et son entourage. Certains ont participé à des manifestations avec le slogan révolutionnaire «Dégage», alors que d'autres ont prié pour que le régime tombe sans grands dégâts. Si Ben Ali a réussi parfaitement une chose, c'est bien celle de créer une unanimité contre lui, voilà ce qui explique que les gens du RCD, réellement affiliés ou considérés comme tels, n'ont manifesté aucune volonté d'opposition à la marche révolutionnaire. Ils étaient à coup sûr solidaires des jeunes manifestants de Sidi Bouzid et d'ailleurs et aspiraient à un régime de libertés et de démocratie. Cela étant, on peut affirmer sans contestation aucune, que le peuple tunisien s'est trouvé uni derrière les principes de la Révolution. Aucune personne, aucun groupe n'a manifesté contre la Révolution. Le peuple tunisien est bel et bien homogène, sain de corps et d'esprit, et s'est galvanisé pour défendre les principes de sa Révolution. Dans ces conditions, de qui va-t-on se venger ? Les membres de la famille de Ben Ali sont entre les mains de la justice, et le terme vengeance doit être banni du langage des responsables des partis gagnants lors des dernières élections. Il est de même inopportun de parler de programmes de «purification» à l'endroit de certains secteurs stratégiques du pays alors qu'il s'agit de secteurs sains, dans la plus grande majorité de leurs éléments, et s'il y a encore quelques mauvaises graines, elles vont être rapidement démasquées et éjectées du circuit.
La Tunisie, au lendemain des élections libres et transparentes du 23 octobre, va vivre une nouvelle période transitoire, sous l'œil vigilant de l'Assemblée constituante; elle a besoin de calme, de sérénité et de paix sociale. Celui qui brandira l'action de vengeance ou de programme de «purification» ne fait que perturber la quiétude de la société dans son ensemble et sera considéré par le peuple comme opportuniste, voulant rester seul à la barre, en éliminant tous les autres. Voilà pourquoi nous disons fermement qu'après les élections du 23 octobre 2011, la Tunisie a besoin de gouvernants clairvoyants et non de revanchards entêtés. Dans les conditions actuelles du pays, le fait de penser à prendre une revanche ou appliquer un programme de «purification» est contre-productif. Que les partis gagnants aujourd'hui n'oublient surtout pas qu'en régime démocratique les élections se renouvellent périodiquement et le peuple peut sanctionner les «vengeurs-purificateurs».


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