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La Constituante doit incarner les valeurs de la révolution
M. Mohamed Harmel, président d'honneur du Mouvement Ettajdid
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 04 - 2011

Ennahdha doit devenir un parti comme les autres non religieux qui a son programme, ses idées, sans représenter l'Islam
Figure emblématique du mouvement de libération nationale, militant communiste de la première heure et politicien ayant accompagné Bourguiba, Ben Ali et la révolution, Mohamed Harmel représente à lui seul un pan entier de la mémoire nationale.
Quel regard porte le “sage” des communistes façon “Ettajdid” sur le passé, le présent et l'avenir ? Propos de militant humaniste modéré.
Interview.
Vous êtes dépositaire d'un legs historique en tant qu'accompagnateur de l'ère Bourguiba, l'ère Ben Ali et de la révolution. Quelles leçons tirez-vous de ce long parcours historique ?
Je suis maintenant président d'honneur par une décision unanime du congrès du Mouvement «Ettajdid» à la suite de ma propre volonté de me retirer de toute responsabilité d'organisation et de direction. Personne ne m'a obligé, mais j'ai senti que je devais partir tout en restant, car je suis fondateur.
Le congrès n'a pas précisé la nature de cette fonction, certains ont laissé un flou artistique, ça me choque vis-à-vis de ceux qui étaient mes camarades de lutte, mais ça ne me dérange pas.
Car j'ai fait ce choix en mon âme et conscience et il est normal que d'autres personnes prennent la relève. Le Mouvement Ettajdid a tenu un congrès en 2007, qui n'était pas ordinaire. Nous l'avons préparé avec des indépendants. Avant le congrès, on a créé l'initiative progressiste et démocratique, une alliance avec des indépendants et j'ai bien spécifié que ce congrès sera celui de tous. Un congrès d'alliance avec ceux qui avaient les mêmes options et analyses que nous. Je voulais introduire la diversité et la pluralité au sein même du parti et pas seulement dans la société.
Malheureusement, nous n'avons pas réussi à faire valoir cette direction fondamentale et historique, nous n'avons réussi que partiellement ce changement. Nous avons continué malgré les défauts, j'ai toujours été pour la voie de l'ouverture, de la pluralité et de la diversité.
Vous évoquiez le legs historique, je viens du mouvement national, mais je n'ai jamais été destourien, j'ai commencé à militer dans le mouvement national sans jamais adhérer à aucun parti, puis j'ai entendu parler du parti communiste, j'ai lu Marx et j'ai adhéré, en 1948, corps et âme, au parti communiste qui a participé au mouvement national.
Le parti était un mélange hétéroclite de juifs, de français, etc. J'ai milité, j'ai été arrêté en 1949 pendant quelques mois à la prison civile de Tunis, puis à Téboursouk en 1952 et encore une fois en 1954 où je suis passé devant le tribunal militaire.
J'étais passible d'une condamnation à mort et figurez-vous c'était durant la période où Mendès-France avait proposé l'autonomie interne, ce qui m'a sauvé de l'échafaud.
Avec l'indépendance, j'ai endossé une responsabilité au sein du parti, dès 1957, quand j'ai été élu lors du congrès du parti communiste.
Après le départ des Français et des juifs du parti, il a été tunisifié, voire «arabisé». Donc le parti m'a demandé de prendre les rênes et j'ai renoncé à toute fonction administrative pour militer dans un parti désargenté. Ce qui a poussé ma femme à travailler. J'ai commencé à réfléchir sur le parcours du parti qui comprenait des gens dévoués, depuis Mohamed Ali Hammi, dans les années 20.
Déjà en 1948, j'ai été choqué par l'exclusion de Ali Jrad pour divergence, ce qui m'a fait prendre conscience que le parti communiste a perdu sa fibre syndicale, subissant l'influence du parti communiste français. J'ai remarqué que la société tunisienne n'était pas mûre pour un parti qui prônait des idées futuristes telle la laïcité. Nous avons alors décidé de rénover le parti et de l'ancrer dans le terroir en réaffirmant l'identité arabo-musulmane pour que le parti puisse s'intégrer davantage dans l'histoire et dans ce legs historique dont vous parliez.
En 1955, nous avions soutenu l'autonomie interne, mais lors du complot de 1962 contre Bourguiba, ce dernier en a profité pour interdire le parti communiste en 1963 et je me suis donc retrouvé emprisonné dans la prison civile de Tunis, jeté dans une cellule totalement isolé, j'y suis resté quelques mois avant d'être relâché.
Le parti communiste a été interdit pendant 18 ans. Dans ses discours, Bourguiba nous reprochait d'avoir favorisé le complot de 1962 alors qu'on était tout à fait contre.
18 ans d'interdiction, c'est beaucoup, j'ai alors voyagé en France, Moscou, Prague pour gagner ma vie, alors que ma famille est restée à Tunis.
Avant le retour du parti, j'avais demandé une autorisation pour un journal, j'ai pensé au titre Ettarik Al Jadid (la voie nouvelle) en remplacement de l'ancien titre Ettaliaâ (l'avant-garde). Bref, en 1980, M. Mohamed Mzali, alors Premier ministre, a déclaré que Bourguiba a accepté d'autoriser le journal Ettarik Al Jadid.
En 1981, Bourguiba a demandé à me voir, on en a discuté au bureau politique, il n'y a pas vu d'inconvénient. Il m'a reçu le 18 juillet 1981 à Skanès-Monastir. Mme Wassila Bourguiba m'avait accueilli et j'ai trouvé Bourguiba préoccupé par le problème intégriste. Il était impressionné par la rencontre et m'a avoué que les communistes étaient des militants et des combattants valeureux qui avaient lutté contre le colonialisme.
Je n'ai pas hésité à lui dire que s'il continue à interdire le parti communiste, d'autres vont occuper l'espace. Il a eu alors ce coup de génie en me disant que «le parti communiste n'est pas interdit, mais suspendu et je lève la suspension». Au moment de le quitter, il m'a serré la main et m'a dit «j'espère que tu ne vas pas te rebiffer contre moi!»
C'était la surprise faite à tous par Bourguiba. Nul n'était au courant, ni Wassila ni Mzali. C'est qu'il voulait réinjecter une once de pluralisme dans le paysage politique. A partir de ce moment, il fallait pour nous autres recomposer le parti, lui donner un nouveau nom, j'ai pensé à l'appeler «Ettajdid» (le renouveau). Je suis devenu le secrétaire général d'un mouvement, pas d'un parti.
J'ai changé la sémantique et proposé une réflexion tournée vers le futur. Le parti n'a pas renoncé à ses origines, mais a emprunté la voie de l'évolution.
Avec Ben Ali, nous avons connu des hauts et des bas dans une opposition d'idées tantôt totale, tantôt moins sévère.
Est-ce qu'on peut dire qu'il y avait une opposition totale du temps de Ben Ali ?
C'était un effort quotidien. Ben Ali nous harcelait, nous avions obtenu quelques acquis : nous avions des députés à l'Assemblée nationale, nous avons obtenu le financement des partis politiques. Il a essayé de nous empêcher de travailler, le journal a été suspendu à maintes reprises. Je me suis présenté en tant que député en 1999, puis en 2004.
En 2004, Ben Ali a tout fait pour faire tomber notre liste. Il a envoyé des policiers, on a même voulu soudoyer un de nos candidats en lui proposant un chèque en blanc. J'ai mené la campagne en tant que secrétaire général et candidat.
J'ai dirigé une manifestation pour contester la non-autorisation de notre programme électoral de Mohamed Ali Halwani. La réaction a été violente et j'étais tête de liste et je ne suis pas passé, seuls trois candidats ont été alors élus. J'ai alors compris qu'il soufflait le chaud et le froid, moi aussi j'ai joué, je ne suis pas un gauchiste de la dernière heure. Nous avions effectivement un patrimoine contradictoire où il y a du bon et du moins bon avec des succès et des échecs. Tout cela demeure intéressant pour l'avenir. Puis est advenue la révolution qui n'avait ni leader, ni direction, une révolution de la jeunesse qui a offert au pays un cadeau de liberté et de dignité. Parce qu'elle a éliminé un régime difficilement détrônable qui nous a laissé un pays en friche. S'en sont suivies l'euphorie et une joie immense car nous étions débarrassés d'un régime dictatorial et corrompu.
Que pensez-vous de l'Instance supérieure de la protection de la révolution ?
Je ne sais pas ce que cela veut dire. La révolution a fait ce qu'elle avait à faire, elle a éliminé l'obstacle principal à l'évolution démocratique du pays tant souhaitée. Maintenant nous sommes dans une situation post-révolutionnaire. Après l'euphorie des premiers jours, nous sommes actuellement saisis par une inquiétude généralisée. La joie a laissé la place au pessimisme. Mais quelles sont les tâches à accomplir ? C'est une situation inédite, il n'y a pas d'exemples à copier, nous sommes des fondateurs mais aussi des héritiers.
Comment concilier les fondateurs et l'héritage ? Nous sommes sommés de trouver des solutions nouvelles. Je remarque que l'inquiétude est focalisée sur le mouvement Ennahdha. Elle est légitime, car ce parti avait, il y a 20 ans, un programme archaïque, depuis ils ont mis de l'eau dans leur vin.
De leur côté, les laïcs sont sceptiques, car ils craignent un retournement de situation et de discours. J'ai rencontré Rached Ghannouchi et Jebali à qui je disais que l'Islam politique n'existe pas dans notre histoire et si vous mélangez Islam et politique, vous allez pervertir les deux. Nous sommes en terre d'Islam et nul n'est prophète, vous n'allez pas m'apprendre ma religion, je la connais parfaitement, même mieux que vous.
Ils étaient conciliants, mais aussi sur la défensive. De notre côté, nous les avions défendus contre la répression. Nous sommes contre l'enracinement de l'Islam politique dans nos traditions politiques.
Jadis, il y avait l'école de la Zitouna, les cheikhs et les ulémas, il ne s'agissait pas d'Islam politique.
Que faire ? Il y a des dangers qui peuvent surgir en dehors d'Ennahdha, des forces politiques habituées à une rhétorique de type sectaire qui croit détenir la vérité absolue. Nous allons vers la Constituante, or il ne s'agit pas d'une loterie ou une arène de gladiateurs ou un combat de coqs. Elle doit refléter l'après-révolution et incarner les valeurs de la révolution.
D'aucuns disent que vous avez cautionné et joui du système Ben Ali?
J'ai «joui» du système en faisant fonctionner un parti. Nous avons eu des députés à l'Assemblée nationale. Mais nous avons toujours essayé de ne pas cautionner le système. Nous avons résisté en votant contre toutes les lois négatives et à travers notre journal qui a été censuré à plusieurs reprises.
Très tôt après la révolution, il y a eu la proposition de Mestiri-Filali et Ben Salah pour un conseil de la protection de la révolution qui est resté sans lendemain. Est-ce qu'on aurait gagné en efficacité politique s'il avait été accepté ?
Il est vrai que je n'ai pas été sollicité pour donner mon avis, mais je n'ai pas trouvé cette initiative pertinente. Elle s'est manifestée au moment où il y avait un gouvernement provisoire. Je ne sais pas à quoi elle aurait abouti. Mais je trouve la formule de l'Instance supérieure de la réforme politique plus intéressante. Mais, à mon avis, M. Béji Caïd Essebsi, en tant que Premier ministre, a sauvé le pays, il a calmé le jeu. Je le trouve convaincant, courageux, donc je le soutiens et je lui souhaite bonne chance.
Pensez-vous que les trois commissions de l'après-révolution font du bon travail ?
L'Instance supérieure présidée par M. Iadh Ben Achour a fait du bon travail et je salue les efforts qu'il a déployés et Mme Latifa Lahdhar, vice-présidente. S'il y a eu des frictions, elles sont positives, mais j'aurais préféré le scrutin uninominal, plus conforme à la situation du pays.
Concernant la mise en quarantaine politique des responsables du RCD pendant dix ans, M. Caïd Essebsi a bien expliqué qu'il y avait prescription. Je souscris à ce qu'a dit le Premier ministre, je suis pour une inéligibilité des anciens responsables du RCD qui ont endossé une responsabilité durant les dix dernières années. 23 ans c'est trop.
Je ne fais pas la chasse aux sorcières, j'ai connu des destouriens patriotes dans les prisons du pays. Pourquoi mettre tout le monde dans le même sac. En plus, la période la plus détestable du régime de Ben Ali remonte à dix ans, quand sont apparus sa femme et son clan. Il y a une morale, une éthique révolutionnaire à conserver, à sauvegarder sans tomber dans la vengeance et la rancune. Libérons le pays de la rancune, il y a un aspect civilisationnel. Je porte en moi tout le poids de notre histoire. La Tunisie est un pays civilisé même lors du règne des beys. Il y a eu l'école Kheireddine, Sadiki, l'armée tunisienne. Sans compter Ibn Khaldoun, Tahar Haddad. C'est ça ma tunisianité, pas dans le sens étroit de nation, mais d'un pays riche qui porte sa dignité qu'il n'a pas importée et qui n'a pas besoin de copier l'Occident, car on est capables d'inédit et de créativité.
La laïcité serait-elle la solution pour plusieurs problèmes ?
Il ne faut pas la présenter comme un slogan qui risque d'être contrecarré par le citoyen lambda. Il faut plutôt traduire la laïcité par un contenu pédagogique en disant plutôt la séparation du politique et du religieux, le Code du statut personnel, etc.
Comment voyez-vous l'avenir ?
Il faut tout remettre à plat, la révolution a été faite, mais les partis, la société civile, les indépendants n'ont pas fait la révolution et on ne peut pas aller vers l'Assemblée constituante avec les mêmes programmes, discours, rhétorique et querelles superflues. Il faut beaucoup de rationalité dans le paysage médiatico-politique et dépasser la langue de bois.
Ennahdha doit devenir un parti comme les autres, non religieux, qui a son programme, ses idées, sans représenter l'Islam.
50 partis politiques (Ndlr : 61 aujourd'hui), je ne comprends pas cette profusion. Est-ce qu'il y a 50 tendances dans le pays. Je ne comprends pas ce que veut dire protéger la Révolution, est-ce que vous-êtes plus révolutionnaires que les autres ? Il faudrait créer des fronts qui cassent l'atomisation généralisée et qui soient progressistes et modernistes.
Tout le monde politique devrait se recycler. Actuellement, il n'y a pas d'envoyés de Dieu sur terre.
Soyons efficaces et ouverts pour construire la démocratie car on ne peut pas construire avec des gens qui ne sont pas démocrates au sein de leur propre parti, qu'ils soient de gauche ou de droite Nos efforts consisteraient, maintenant, à créer une nouvelle direction nationale plurielle et modeste. Je suis fier d'un pays d'histoire, mais le maillon manquant est la démocratie. Est-ce que nous allons réussir à l'instaurer ? Pour ce , tout le monde doit faire preuve de modestie, je n'ai pas d'ambition politique, je n'attaque personne, mais je supplie les protagonistes de faire preuve d'humilité et de créativité.
Vous êtes optimiste ?
Un ami palestinien écrivain, le regretté Emile Habibi, a fait une contraction entre optimisme et pessimisme en parlant de «Moutachaïl», ni optimiste ni pessimiste, ça résume le sentiment de nombreux Tunisiens et Tunisiennes. Il faut donc conjurer le danger non pas par des positions mystiques mais par des actions réelles et convaincantes en dépassant les ego, les chapelles égoïstes et les partis patries.
Président d'honneur, n'auriez-vous pas aimé occuper une autre fonction au sein de votre parti?
J'aime la reconnaissance, je ne suis pas très narcissique, mais je suis choqué par la non-reconnaissance et l'ingratitude de certains. Je ne veux jeter la pierre à personne, mon histoire est là. Je demande qu'on me pardonne, moi-même j'ai pardonné à ceux qui ont raconté, en dehors du parti, des saloperies sur moi.
Comptez-vous écrire vos mémoires ?
Je ne veux pas écrire de mémoires car c'est romancé. Mais je vais essayer, à partir de mon parcours, de porter une réflexion à travers un essai. Je suis à fond dans ce travail.


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