BRUXELLES (AP) — Le trafic aérien a repris hier à un rythme plus soutenu en Europe après une semaine de pagaille causée par le nuage de cendres issu d'un volcan islandais. La quasi-totalité des 28.000 vols habituellement programmés devaient être assurés, mais des aéroports ont dû être refermés en Scandinavie à cause des vents changeants. Les dernières restrictions concernaient le nord de l'Ecosse et certaines parties de la Suède et de la Finlande, a précisé Kyla Evans, porte-parole d'Eurocontrol, l'Agence européenne pour la sécurité de la navigation aérienne. Pratiquement tous les vols habituellement programmés en semaine vont être assurés, dont plus de 300 sur les lignes transatlantiques, très lucratives. Les avions affichaient tous complets, et les compagnies essayaient de trouver une solution pour les centaines de milliers de passagers bloqués depuis près d'une semaine. Selon les compagnies, il n'y a aucun moyen rapide de réduire le nombre de personnes en attente, la plupart des vols étant déjà pratiquement complets. «En toute franchise, nous n'avons pas de réponse à cela», a déclaré David Henderson, porte-parole de l'Association des compagnies aériennes européennes, selon laquelle il faudra peut-être plusieurs jours pour rapatrier tous les voyageurs. «Nous ne savons pas où ils sont et leur nombre, donc nous pouvons penser que cela s'étalera jusqu'au début de la semaine prochaine». Certains passagers vont pouvoir rentrer chez eux en paquebot de luxe : le Celebrity Eclipse devait récupérer 2.200 touristes à Bilbao (Espagne) pour les ramener en Angleterre. Un navire de la Royal Navy est par ailleurs arrivé à Portsmouth mercredi soir, transportant 440 soldats de retour d'Afghanistan et 280 civils récupérés à Santander. De nombreux vols entre les Etats-Unis et l'Europe empruntent des corridors situés au-dessus du nuage de cendres, qui recouvre toujours l'Est de l'Islande. Ils volent à plus de 35.000 pieds d'altitude, soit bien au-dessus des 20.000 pieds du nuage. La totalité de l'espace aérien britannique était ouvert et les compagnies espéraient assurer un programme quasiment normal. Elles demandaient néanmoins aux passagers de vérifier si leur vol était bien assuré. L'espace aérien norvégien a été rouvert hier après-midi et devait le rester jusqu'à au moins 20h00 (18h00 GMT). En Suède, l'aéroport de Göteborg a rouvert après une fermeture de quelques heures. En revanche, l'aéroport de Malmö, dans le sud du pays, ainsi que le nord de l'espace aérien norvégien restaient fermés. Le nuage de cendres du volcan islandais a causé une vaste pagaille dans le ciel européen, entraînant plus de 100.000 annulations de vols avec plus de deux milliards de dollars (1,5 milliard d'euros) de pertes pour les compagnies. En Islande même, les ingénieurs des services météorologiques ont rapporté que le volcan Eyjafjallajökull produisait désormais très peu de cendres, avec un nuage s'élevant à moins de 10.000 pieds. L'un d'entre eux, Steinunn Jakobsdottir, a précisé que les cendres devraient retomber vers le sud et le sud-ouest du cratère dans les prochains jours, mais qu'elles ne devraient pas perturber le trafic aérien entre l'Europe et l'Amérique du Nord. En réponse à la pagaille, l'UE va accélérer la mise en place du «ciel unique européen», qui doit permettre une utilisation optimale de l'espace aérien européen. La crise «a démontré de sérieuses failles et c'est une chose qu'on ne peut ignorer plus longtemps», a noté une porte-parole de l'UE, Helen Kearns. Eurocontrol, qui regroupe 38 pays, a ainsi annoncé qu'elle mettait en place une équipe d'experts chargée de tirer les leçons de la fermeture de l'espace aérien européen à la suite de l'éruption du volcan islandais.