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Nous sommes tous des femmes tunisiennes !
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 11 - 2011


Par Khaled Kchir
La recherche anthropologique confirme... que les cultures ont été jusqu'ici massivement androcentrées; que partout a régné une hiérarchie masculin/féminin et que le type mâle s'est généralement posé comme le modèle unique de l'humain. Selon cette structure hiérarchique, la femme n'est ni l'autre ni la différente, mais seulement un être incomplet, inférieur ou mutilé.
S. Agacinski, Politique des sexes,
Paris, Seuil, 2001, 2ème éd., pp.9-10.
L'heure est grave, notre société est menacée. Ce que je vais exposer, je l'ai déjà exprimé à maintes reprises, non par féminisme acharné ou quelque autre phénomène de mode. Si la moitié de notre société est menacée, nous le sommes tous.
Après la chute de la dictature, toutes nos revendications et aspirations se nouent autour de la femme. Liberté, démocratie, égalité, justice sociale ... tous ces principes et idéaux concernent en premier lieu la femme tunisienne, dont la citoyenneté n'est pas intégralement accomplie.
L'idéologie qui règne aujourd'hui est fondamentalement misogyne, elle est entretenue et stimulée par une culture fondamentaliste pseudo-religieuse, fondée sur une prétendue infériorité naturelle et ontologique de la femme, d'après des dogmes dits religieux, forgés et interprétés par des hommes au fil des siècles ! Personne n'a le droit de s'instituer en avocat de Dieu, pour imposer une conception sexiste qui appréhende la femme comme être « suspect » et « graine de Satan»! Ce jugement-dicton n'a certes rien de religieux, mais il complète indéniablement un hadîth (dont l'authenticité est contestée) selon lequel les femmes manqueraient de raison et de piété !
Les agressions perpétrées contre des femmes universitaires sont un épiphénomène d'une agressivité latente et d'une violence diffuse, généralisées dans notre quotidien : dans les esprits des citoyens –y compris les politiques- et dans les gestes des acteurs sociaux. Une violence rentrée et comprimée pendant plusieurs décennies, est en train d'exploser ici et là et d'être infléchie contre la société elle-même; les cartes sont tellement brouillées que certains ne reconnaissent plus leurs «ennemis» !
Négliger le statut de la femme –je déteste les termes «cause» ou «question» de la femme- en tant que citoyenne appelée à se conformer à un «idéal» pathologiquement fondé, c'est céder à la pression des contre-révolutionnaires et réactionnaires de tous bords. Non, je ne crois pas qu'il n'y ait que des intégristes du Tahrîr derrière ces lâches manigances. De larges franges de notre société -femmes comprises- sont « convaincues de l'infériorité ontologique du sexe dit faible » ! Si on cède aux intimidations traduites par des actes violents ou « pacifiques » insidieux, on renonce à notre liberté, chèrement payée en vies humaines.
Si le corps universitaire est menacé, la société l'est aussi. Baisser les bras dans ce contexte chaotique est un suicide, une abdication et un renoncement à un demi-siècle d'acquis et de particularismes tunisiens. Enfermer la femme dans un corps, objet de plaisir et de procréation, c'est nier sa part d'humanité. Déclarer la femme comme un objet interdit «âwra» est une atteinte à son intégrité. La femme est avant tout un être humain, libre, sans contraintes ni devoirs exceptionnels que ceux qui répondent à ses droits universels !
Le terme «dhakar» désigne l'homme et son organe sexuel. Les hommes mâles acceptent-ils d'être réduits à leur organe ? N'ont-ils pas une intelligence, une sensibilité, une spiritualité, une pensée ?
Dans le contexte post-électoral que nous traversons, des forces contre-révolutionnaires, jouant la carte du chaos réveillent les démons pour jeter les Tunisiens dans des impasses, les fourvoyer dans les faux débats, faire diversion et diviser le pays. Tout est bon pour ces forces occultes « les fameux Atrâf » diraient nos responsables. Pourvu qu'on s'attache au faux, au futile et au dérisoire !
Tout donne à croire que les élections, passées sans grosses bavures, ont déplu à ceux dont «les cœurs sont malades». Sortant de vielles recettes, ils se concertent pour semer la zizanie, en agitant de nouveau l'épouvantail intégriste, qui a déjà fait des dégâts en secouant le pays, au lendemain de la projection d'un film...
S'attaquer aux femmes dans l'espace universitaire c'est transmettre indirectement à la société, que rien n'est gagné ni acquis, une tentative de faire regretter «le bon vieux temps» de l'avant-14 janvier.
Nous devons tous faire face, avec sérénité et sagesse, à ces tentatives de faire échouer la Révolution. La société tunisienne, édifiée et vaccinée, s'opposera à l'axe du mal qui essaye de se reconstituer; la bonne volonté et le bon sens triompheront des manœuvres malveillantes, le corps social ayant donné des preuves, en chassant la dictature, qu'il reste sain. Son système immunitaire se mettra à nouveau en branle avec anticorps, globules rouges et blancs pour chasser les virus, condamnés à la décrépitude. Laissons du temps au temps, la sagesse tunisienne vaincra.
Nous sommes tous des femmes tunisiennes !


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