«La situation économique et sociale en Tunisie est aujourd'hui difficile», souligne M. Tarek Cherif, président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect). Intervenant lors d'un meeting, organisé samedi soir par le bureau régional de la Conect à Sfax, avec les hommes d'affaires de la région, il a cependant affiché un grand optimisme quant à l'aptitude de notre pays à s'en sortir de cette crise. La seule solution, à son avis, est de conjuguer les efforts de tous les partenaires sociaux sans exclusion ni marginalisation. La Tunisie a plus que jamais besoin de tous ses enfants qui doivent travailler ensemble pour assurer le taux de croissance escompté et améliorer la qualité de vie de tous les citoyens où ils se trouvent. Labeur et consensus Notre pays n'a pas d'autres choix. Les grèves et les sit-in anarchiques doivent disparaître pour permettre à l'entreprise, mais aussi aux travailleurs de reprendre leur souffle et participer réellement, non seulement à soutenir la création de l'emploi, mais aussi à permettre à tous les Tunisiens de tirer profit de la création de richesse. A ce niveau, le patron de la Conect ne mâche pas ses mots : l'Etat seul ne sera pas capable de résoudre le problème numéro 1 de la Tunisie, à savoir le chômage. Quelle que soit l'aptitude du secteur public à recruter les chômeurs, le secteur privé est appelé à s'engager davantage dans la création de l'emploi à travers la création d'entreprises capables de recruter les demandeurs d'emploi qu'ils soient diplômés ou pas. Cependant, précise M. Tarek Chérif, la création de nouvelles entreprises n'est pas suffisante. Il faut d'abord penser à sauvegarder celles qui existent, mais qui connaissent des difficultés tous azimuts. Des difficultés dus essentiellement aux grèves anarchiques, à l'environnement des affaires et à la faible compétitivité de nos entreprises aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale. Par ailleurs, la réussite de l'entreprise tunisienne est tributaire de facteurs internes notamment la bonne gouvernance et la consolidation continue des fonds propres. L'objectif étant de créer des entreprises pérennes, compétitives et à même de créer de la valeur ajoutée. Or, la création de la valeur ajoutée est une condition essentielle pour lutter contre le chômage. La création de la richesse est tributaire de la création d'entreprise. C'est ainsi que la nouvelle centrale patronale s'est fixé un objectif de taille : être à côté de l'entreprise citoyenne qui paie ses impôts et préserve son capital humain. Ainsi, l'ancrage de la culture d'entrepreneuriat citoyenne ne peut être que bénéfique pour l'ensemble de l'économie nationale car il crée l'emploi, enracine la paix sociale et consolide les recettes de l'Etat. Pour venir en aide à nos entreprises, il est temps de mieux maîtriser les coûts de facteurs de production pour favoriser davantage les facteurs de compétitivité. Le traitement de ce problème est la responsabilité de tous, y compris de l'Etat qui doit prendre des mesures courageuses en la matière. L'Etat n'est pas appelé à être employeur, sa vraie mission est d'améliorer davantage le climat des affaires et de réviser le Code des investissements afin d'encourager le secteur privé à s'impliquer davantage dans le développement du pays. Politique de cohésion Un développement dans le cadre d'une politique de cohésion où tous les citoyens dans les quatre coins du pays peuvent bénéficier de la même qualité de vie, comme le souligne l'ex-ministre du Développement, M. Abderrazk Zouari, dans son intervention aux travaux de ce meeting. Il a ajouté que les régions doivent jouer pleinement leur rôle en matière de développement régional appelant les pouvoirs publics à permettre aux différentes régions du pays de travailler dans le cadre d'une démocratie locale. Ainsi, les dépenses de l'Etat en matière de développement doivent être réparties sur l'ensemble des gouvernorats selon des critères objectifs. Auparavant, M. Kamel Kammoun, président de la Conect à Sfax, a lancé un appel, au nom des hommes d'affaires de la région, au dialogue entre les différents partenaires sociaux. Rappelons que la Conect est une nouvelle organisation patronale qui ambitionne de répondre aux attentes des chefs d'entreprise sur les plans économique, social, juridique et fiscal, et ce, quel que soit leur domaine d'activité ou le contexte dans lequel ils évoluent, national ou international.