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Une police au service des citoyens et non aux ordres du pouvoir en place...
Réforme du système sécuritaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 01 - 2012

En l'absence de sécurité, il est impossible de réaliser la croissance économique dans la mesure où les investisseurs ne sont pas intéressés de créer des projets dans un pays où la stabilité et la paix sociales sont inexistantes, comme ce fut le cas il y a quelque temps dans notre pays. La situation sécuritaire s'est certes quelque peu améliorée, mais des dérives sont de temps en temps enregistrées dans certaines régions où les protestataires barrent les routes, occupent les lieux de travail pour empêcher aussi bien les entreprises publiques que privées de fonctionner, ce qui a eu pour conséquence directe des pertes sèches et un manque à gagner qui a obligé certaines entreprises – étrangères – de se délocaliser ou de mettre la clé sous la porte.
D'où l'importance de la conférence-débat organisée hier dans un hôtel de la place par le Mouvement démocratique de l'édification et de la réforme qui a invité M. Mohamed Lazhar Akremi, qui a été chargé par l'ancien gouvernement d'effectuer les réformes nécessaires dans le système de sécurité afin de rétablir la confiance entre le citoyen et l'agent de l'ordre.
Selon Mme Emna Mansour El Karoui, présidente du Mouvement, «nous passons par une période sensible et difficile après la révolution marquée par la tension et le manque de sécurité. Nous respectons l'agent de sécurité car sans lui, il est impossible d'avoir des investissements, de promouvoir le tourisme et de rendre aux citoyens leur dignité et le droit au travail».
Un service d'intérêt public
L'oratrice est favorable à un Etat civil garantissant le droit des citoyens dans les domaines du travail, de la santé et de l'éducation et préservant ses droits matériels et moraux, son humanité et sa dignité. «Ce sont des demandes populaires, estime la présidente du Mouvement, qui ne peuvent se réaliser sans le changement des mentalités, l'élargissement des réformes en reconnaissant la capacité du Tunisien de faire face aux problèmes et de dépasser les difficultés sur la base d'une volonté politique qui tient compte de la souffrance du peuple et fait en sorte de concrétiser ses ambitions pour une vie décente».
M. Mohamed Lazhar Akremi a rappelé, de son côté, que le thème de la sécurité n'était pas traité, par le passé, et ne faisait même pas l'objet d'une évaluation. En effet, durant les années 60 et 70, à titre d'exemple, des dispositifs sécuritaires secrets étaient à l'œuvre et personne n'avait le droit d'examiner leur travail. Les rapports entre le citoyen et l'agent de sécurité, jusqu'au régime déchu, étaient marqués par la tension et le manque de confiance. Le citoyen évite de se rendre à un poste de police même pour obtenir un extrait de l'état civil, même si cette structure rend, en principe, un service d'intérêt public. L'agent de service ne rend pas le salut adressé par le citoyen et cherche toujours à savoir quelle est la raison qui l'a amené. En plus, le poste de police est souvent lugubre avec des murs gris, des chaises cassées. «Pourquoi un poste de police ne ressemble-t-il pas à un centre postal ?», s'interroge M. Akremi. D'où la nécessité de changer les rapports entre l'agent de sécurité et le citoyen dans le cadre du respect mutuel.
L'orateur a indiqué que les instructions données à l'agent de sécurité ont fait de lui une personne qui agit en fonction de ce qu'on demande de lui et non de ce que la loi autorise. La sécurité ne doit pas se baser sur la haine ou sur les allégations . Sinon on risque de vivre des dérives graves comme celles vécues en Somalie ou en Irak. Pour M. Akremi, «la sécurité doit être impartiale, s'acquittant convenablement de sa mission principale, à savoir la préservation de l'ordre public».
Situation sociale et familiale
L'orateur a comparé le service de sécurité à tout autre service public comme ceux qui relèvent de la médecine ou de la pharmacie. Et les citoyens ont le droit d'évaluer ce service public. La Constitution de 1959 a pourtant garanti la sécurité des citoyens, mais les lois promulguées par la suite ont réduit la signification du texte constitutionnel. Les instructions ont fait aussi leur apparition dans le corps de la sécurité, ce qui a donné lieu à certains agissements abusifs comme le fait d'interdire des réunions – même si celles-ci constituent un droit légal –, voire de prévenir les organisateurs de la tenue d'une réunion sous la menace. C'est le cas, par exemple, quand les réunions en question traitaient des droits de l'Homme. Le dispositif de la sécurité est décliné en trois composantes, à savoir le comité d'exécution, le comité de conception et de tutelle et le mécanisme d'ordre public qui reçoit les instructions qui sont à l'origine de l'autoritarisme au lieu de l'impartialité.
L'orateur a indiqué qu'un Livre blanc a été élaboré lors de sa mission de réforme du système sécuritaire. Celui-ci définit, entre autres, les critères de recrutement de l'agent de sécurité qui était formé pendant neuf mois. Pour parer aux insuffisances, on a recruté massivement des jeunes pour une période de formation de trois mois seulement. «Les défaillants du système scolaire étaient souvent orientés vers le corps des agents de sécurité, estime M. Akremi. Cela doit changer pour que ce corps soit ouvert à ceux qui réussissent!» Des instituts supérieurs pourraient former les agents de sécurité avec une formation en tronc commun avec d'autres corps et une spécialisation pendant six mois pour bien assimiler les connaissances, notamment en matière de droits de l'Homme, de communication avec le public. L'agent de sécurité a besoin aussi, selon l'orateur, d'une amélioration de sa situation sociale et familiale pour qu'il puisse s'acquitter convenablement de sa tâche. D'où la nécessité de mettre en place une académie d'agents de sécurité bien équipée et dotée de toutes les commodités nécessaires. «En plus, chaque région devrait disposer d'un directeur régional de la sécurité», recommande l'orateur. Le citoyen qui demande des secours doit bénéficier des services rapides et efficaces grâce à un système d'information performant mis à sa disposition avec possibilité de réduire les postes de police. La réforme du système de sécurité doit se faire parallèlement avec la réforme de l'administration et de l'appareil judiciaire qui travaillent en symbiose.
Les interventions de participants ont porté notamment sur l'importance d'instaurer une police municipale comme c'est le cas dans certains pays développés et notamment en Suisse et les effets positifs sur la vie universitaire après avoir retiré la police des institutions universitaires. Un intervenant a mis en cause certaines chaînes de télévision dans l'incitation au trouble en donnant la parole constamment à des personnalités connues et en évitant d'inviter d'autres personnalités qui peuvent proposer des solutions aux problèmes de sécurité. Certains journalistes présents ont défendu leur chaîne, indiquant que certains hommes politiques veulent porter leur échec sur les organes d'information.
Mme Samah Yahyaoui, du Mouvement démocratique de l'édification et de la réforme, estime qu'elle n'est pas contre les sit-in qui peuvent inciter le gouvernement à prendre des mesures dans les plus brefs délais, mais ces mouvements sociaux ne doivent pas être organisés de façon anarchique et considérés comme un principe de nature à porter atteinte à la marche de l'économie.


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