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Les pensées d'un citoyen de l'ombre
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 02 - 2012


Par Mahmoud Ben MAHMOUD*
Le 14 janvier 2011 dans la soirée le sinistre Zaba prend la fuite et le pays est livré aux émeutes, à la rapine et aux incendies. On commence alors à parler de révolution. Mais en fait, comme cela est expliqué dans mon article paru dans ce même journal le 17 septembre 2011 sous le titre suivant: «La révolution fantôme», je soutenais et je soutiens toujours aujourd'hui que nous étions devant une révolte spontanée de masses populaires humiliées, marginalisées et paupérisées à l'extrême. Cette révolte va verser dans la jacquerie, autrement dit dans une pagaille délictuelle par manque de conscience politique et par l'absence d'un parti à même de mener une révolution à bon port réalisant un programme qui rétablirait un équilibre socioéconomique longtemps attendu par des masses spoliées.
Cependant, cette révolution comme toute révolution ne pouvait être qu'épurative et sanguinaire. Des tribunaux populaires devaient se charger rapidement de l'épuration de l'administration et d'envoyer à la potence quelques-uns des malfrats qui nous ont trahi pendant des dizaine d'années. Une révolution est en quelque sorte une délivrance dans la douleur… Or cette révolution n'a pas été possible parce que nos masses populaires sans culture politique sont tombées après cinquante ans de dictature minable et mafieuse dans un sous-prolétariat qui n'a aucune vue lointaine, qui n'a aucun patriotisme et qui va enfoncer le pays dans l'ornière de la pagaille.
Cette situation n'a malheureusement jamais été comprise par la pléthore de partis politiques de ce début de l'année 2012.
Et alors on parle de la Révolution du Jasmin et on ne voit pas les usines incendiées, les usines qui ferment, les braquages sur les routes, la montée du tribalisme et j'en passe…
Arrivé le 23 octobre 2011, on passe au vote et nous avons notre troïka que beaucoup ont cru salvatrice; mais à l'usage, il va s'avérer que cette troïka ne va rien comprendre, pas plus que les autres partis politiques de l'opposition qui vont se déchirer sans penser au pays. Et, comme s'alarmait un sénateur de Rome alors que le sénat s'agitait devant la menace toute proche de Hannibal : l'ennemi est à nos portes et Rome délibère encore ! Nous pourrions à notre tour le constater en regardant les députés de notre Constituante marchander leur part du pouvoir pour le pouvoir alors que la patrie est en danger !
Tout cela parce que la troïka au gouvernement et les partis de l'opposition ne pensent qu'au pouvoir et rien qu'au pouvoir et sont de ce fait hermétiques, peu disponibles, fermés au dialogue et n'ont besoin que de clients mais pas de cadres militants valables, craignant des dépassements et la perte personnelle de leur position. Personnellement chaque fois que je poussais la porte d'un parti politique pour discuter, on me tendait une feuille d'adhésion. Le programme politique walou ! Et alors, au moment où le pays s'enfonce dans les difficultés, les partis ne comprennent pas et n'admettent pas qu'il faille asseoir un gouvernement d'union nationale sur un dénominateur commun indiscutable, à savoir la stabilité d'abord car on ne peut pas construire sur du sable mouvant. Ce gouvernement d'union nationale sera ouvert aux principaux partis politiques et ouvert aussi aux syndicats et à des militants de la société civile.
Malheureusement, nous constatons aujourd'hui que lorsque le gouvernement dit blanc, l'ooposition, syndicats compris, dit systématiquement noir tout en faisant du pied au gouvernement pour un cabinet de slaut public; nous l'avons remarqué lors de la décision judicieuse du renvoi de l'ambassadeur de Bachar, le bourreau de Homs.
Ces gens-là veulent le pouvoir… pour le pouvoir. De son côté, la troïka devrait partager un peu plus ce pouvoir pour que des décision difficiles puissent être prises à l'unanimité et en toute responsabilité dans l'intérêt du pays. Car il est temps de remettre le Tunisien au travail, ce Tunisien qui a désappris à travailler depuis l'époque des beys ignorants de Tunis. On parle de 6% de P.I.B. pour l'avenir mais ce n'est pas avec des bras cassés qu'on va y arriver car pour l'avenir du pays la productivité est vitale !
Cette productivité actuellement très basse le restera encore et encore tant qu'on n'expliquera pas à nos concitoyens qu'il faut travailler dans la discipline et leur montrer qu'en fin de compte, il y a la loi et la loi a son gourdin. Bien sûr qu'il y aura certainement des grincements de dents mais ce qui sera saisi a priori comme une aberration, rentrera dans les habitudes, dans les bonnes habitudes. Il faut un peu de temps pour cela car des siècles de décadence ne s'effacent pas par un coup de baguette magique, car il y a les mentalités à changer et pour ce faire, il faut du temps et du doigté. Par ailleurs, il revient au gouvernement de lancer aux côtés des P.M.E des projets à forte employabilité comme la construction navale, la construction métallique (wagons de chemins de fer par exemple), montage d'équipements intégrés dans le temps (les tracteurs par exemple), et j'en passe… En coopération avec les Arabes pour se garantir les marchés, et ce, bien sûr après la mise à niveau de l'université avec la création d'une école de construction navale, un institut national des métaux et des alliages, une participation à un projet maghrébin de grande aciérie en Mauritanie où se trouve le meilleur minerai de fer au monde etc… Mais il faut arriver à mettre le citoyen au travail et l'habituer au travail bien fait pour éviter les fiascos. C'est la condition sine qua non.
Et je ne terminerais pas mon article sans parler du gouvernement actuel qui, à part sa nonchalance, expose un profil de ministres qui nous donnent des sujets d'inquiétude, et je donnerais un exemple pour ne pas trop m'étaler car normalement ces problèmes se traitent dans des réunions au sein des partis ou dans des assemblées ou encore dans les médias. Mais les patrons des partis ne veulent pas discuter mais plutôt accaparer le pouvoir ou accéder au pouvoir.
Et pour ne pas me perdre voici l'exemple : dans sa parution du 23 décembre 2011, le ministre Moncef Ben Salem ministre de la troïka interviewé par Samira Dami déclare ceci : «Le premier dossier que nous allons traiter concerne les étudiants qui ont été privés de bourse sous prétexte qu'ils en ont bénéficié par népotisme». Autrement dit, le ministre Ben Salem doit défendre des pistonnés en priorité, des pistonnés qui ont profité de bourses qu'ils ne méritaient pas et dont d'autres plus méritants en ont été privés.
Je conseillerais plutôt monsieur le ministre de l'Enseignement supérieur moi, le citoyen de l'ombre, de repenser à la chaîne de tout notre enseignement national qui s'avère hétéroclite et sans valeur et d'arriver en fin de compte à une conclusion logique, à savoir qu'en l'état actuel des choses son ministère, qui ne récoltera que des déchets du secondaire, ne pourra nous fournir à son tour que des déchets et qu'on ne peut construire un pays avec des déchets. Et alors pour plus d'efficacité, il devrait revendiquer un ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur pour maîtriser toute la chaîne et nous donner en fin de compte des éléments susceptibles de relever le pays. Pour cela, il devra être secondé par des secrétaires d'Etat et avoir un programme de redressement national basé sur la discipline, l'enseignement des langues, la culture générale, les sports nobles comme l'équitation et l'aviron, la musique, la tenue et le maintien et, en fin de compte, l'amour de la connaissance et du travail bien fait ; le tout dans le respect de nos racines arabo-musulmanes. Ce qui va nous aider à retrouver l'estime perdue.
*(Ingénieur)


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