• Affaire de Bir Ali Ben Khélifa (investigations en cours): démantèlement d'un réseau de 12 terroristes en relation avec d'autres groupes armés en Libye qui seraient en liaison avec Al Qaïda, alors que 9 autres suspects ont pris la fuite probablement vers la Libye et l'Algérie • Arrestation de plus de 12.000 personnes depuis le 1er janvier 2012, et ce, lors des fréquentes campagnes des forces de sécurité intérieure • Décès de cinq personnes à cause de la première vague de froid qui s'est abattue sur les régions du nord-ouest du pays Lors d'une conférence de presse, tenue hier à Tunis, le ministre de l'Intérieur, Ali Laâridh, s'est attardé sur trois sujets d'actualité. Le premier volet a porté sur la situation sécuritaire dans le pays. Le ministre a précisé, à ce propos, qu'outre l'arrestation de plus de 70.000 personnes durant l'année 2011, les forces de sécurité intérieure, en collaboration avec l'Armée nationale, ont pu arrêter quelque 12.000 personnes depuis le début de l'année en cours. Il a affirmé que les campagnes sécuritaires sont assez fréquentes pour assurer la protection des citoyens et des propriétés publiques et individuelles tout en respectant les libertés. Ajoutant : «Les violences qu'ont subies les agents et les locaux de la police et de la Garde nationale depuis l'année dernière ont contribué à nourrir un certain sentiment de frayeur chez les citoyens. Ce sentiment a été favorisé par la négligence des lois de la part d'un certain nombre de citoyens qui ont exploité par exemple la situation pour engager des constructions anarchiques un peu partout. Dans ce sens, j'affirme que nos efforts porteront, lors des prochaines semaines, sur le respect et l'application des lois en vigueur. De même pour ceux qui essaient de provoquer des grèves et incitent les gens à arrêter la production des usines. Ces grèves ont affecté les décisions des investisseurs tunisiens et étrangers. D'autre part, je souligne l'importance des efforts fournis pour assurer la sécurité des frontières et l'apport considérable de l'Armée nationale avec laquelle le ministère de l'Intérieur a beaucoup collaboré pour réussir dans ses missions». Des terroristes entraînés en Libye Le deuxième volet de la conférence a porté sur l'affaire de Bir Ali Ben Khélifa. Le ministre a précisé que les investigations sont en cours et qu'on a pu démanteler un groupe de douze terroristes tunisiens dont l'âge de certains est de 21 et 22 ans. «La majorité de ces individus sont jugés dans des affaires de terrorisme, dont certains ont purgé leurs peines tandis que d'autres ont été libérés en marge de la dernière amnistie générale. Ils se sont entraînés en Libye, où ils ont des relations avec un ou deux groupes d'individus. Ces derniers sont en liaison avec Al Qaïda et on ignore encore quelle est la nature de cette liaison. Selon les données à notre disposition, neuf autres individus ont pris la fuite, fort probablement huit d'entre eux vers la Libye et un vers l'Algérie. De même, nous avons pu saisir quatorze pièces d'armes à feu, dont certaines qui ont été récupérées sur les lieux de la fusillade à Bir Ali Ben Khélifa et les autres qui ont été découvertes dans une maison de la région. De même, 2.275 cartouches de kalachnikov et 279 autres de pistolets ont été découvertes, ainsi que 62.200 dollars, 1.250 dinars libyens et 3.060 dinars tunisiens. Pour ce qui est des armes, elles ont fait l'objet d'opérations de contrebande en provenance du territoire libyen ouvert à toutes les formes de trafic», enchaîne le ministre. Le ministre a lancé un appel pour que tout citoyen tunisien en possession d'une arme sans autorisation, quel qu'en soit le motif, la rende. Un communiqué, qui sera publié aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur portant sur ce sujet, limite le délai à 15 jours à partir de la date de sa publication. Deuxième vague de froid Le ministre a enfin évoqué la vague de froid qui s'est abattue sur les régions du Nord-Ouest, indiquant que cinq personnes sont décédées et que les efforts des différents ministères et partenaires ont contribué à limiter les pertes en vies humaines et les dégâts matériels. «Il y a une coordination entre toutes les parties, explique-t-il, dans le cadre de la Commission supérieure de lutte contre les catastrophes depuis que les informations nous ont été transmises sur cette vague de froid». Il ajoute: «C'est la plus dure depuis 50 ans. Elle a touché quatre gouvernorats et son épicentre est la ville de Aïn Draham. L'infrastructure dans ces régions est assez fragile pour la supporter, ce qui a engendré d'importants dégâts. Plusieurs équipements ont été dépêchés pour subvenir aux besoins des secours dans diverses régions. Le ministère est actuellement en alerte en vue de la deuxième vague de froid qui a commencé à frapper la région».