Indispensable modernisation et développement des moyens d'attraction et des circuits de distribution touristiques Penser à la diversification du produit touristique et à l'instauration d'un tourisme populaire M. Slim Tlatli, ministre du Tourisme, a tenu, hier, à Tunis une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté les plus récents indicateurs et enjeux capitaux du secteur dans le cadre d'un contexte mondial à dominante concurrentielle des plus ardues. Il a éclairé l'audience sur les axes d'attaque à privilégier durant le quinquennat 2009/2014 afin de combler les lacunes ralentissant jusque-là le développement du secteur et le hisser au rang escompté. Dès l'abord, le ministre a rappelé l'intérêt croissant dont bénéficie le secteur du tourisme depuis le Changement, chose qui lui a permis de franchir des étapes considérables en matière de développement. En effet, ce secteur est classé troisième en matière de participation au PIB puisqu'il y contribue à hauteur de 12 à 14%. Alors que le tourisme mondial a régressé de 5,5% et celui européen de 4%, le secteur touristique tunisien n'a régressé que de 2,1%. Cette situation ne peut que prouver l'efficience du système. La performance du tourisme tunisien est palpable à travers, en outre, les récents indicateurs. En effet, pour ce qui est de l'année en cours, les indicateurs relatifs au premier trimestre s'annoncent satisfaisants. "Nous avons enregistré, durant les trois premiers mois de cette année, l'affluence de 98.000 touristes; soit une croissance de 0,6% par rapport à la même période de l'année qui vient de s'écouler. Le nombre des nuités a lui aussi connu une nette augmentation avec 4.463.318 nuités; soit une croissance de 4,6%", indique le ministre. Le ministre a ajouté que le rendement des trois premiers mois de l'année présente s'élève déjà à 545 millions de dinars. "L'objectif étant d'atteindre les cinq milliards de dinars à l'horizon 2014", a-t-il précisé. Certes, ces indicateurs sont de bon augure. Toutefois, ils méritent d'être consolidés, car "dans le domaine du tourisme, rien n'est vraiment sûr", note le ministre. Par contre, plusieurs autres indicateurs laissent prédire la remontée de la pente pour le secteur tant à l'échelle internationale que nationale. Les prévisions de l'Organisation mondiale du tourisme anticipent sur le redressement de la courbe de croissance du secteur; un redressement estimé entre 3 et 4% de la croissance globale. "Selon le P.-d.g. de Tunisair, le nombre des réservations s'annonce positif. Par ailleurs, nous avons élaboré une enquête auprès des hôteliers qui nous ont confirmé la croissance perpétuelle des allotements", indique le ministre. Et d'ajouter que l'aspect positif sous lequel débute l'année n'exclut point une certaine prudence. L'incident dû récemment à l'éruption du volcan islandais en est la preuve. Le ministre indique que cet incident a empêché 40.364 clients de venir en Tunisie et 50.675 de repartir vers leurs pays. Pour un tourisme au diapason des NTIC Aujourd'hui, deux objectifs majeurs ont été fixés pour ce secteur notamment pour la période 2009/ 2014, à savoir améliorer la rentabilité et atteindre 10 millions de visiteurs étrangers. Pour relever ces défis, le secteur touristique tunisien est appelé à prendre encore plus au sérieux les mutations radicales que connaît le secteur à l'échelle internationale. Il faut dire que les exigences des clients ont remarquablement évolué. Les moyens d'information et de réservation ainsi que les circuits de distribution touristique doivent beaucoup au développement technologique. "70% des touristes choisissent leur destination via Internet. D'autant plus que le nombre des tour-opérateurs (TO) qui assurent l'orientation de 80% des visiteurs étrangers de notre pays ne compte plus que quatre alors qu'ils étaient au nombre de dix", indique M. Tlatli. Le ministre souligne, par ailleurs, que la concurrence des destinations méditerranéennes les plus prisées, comme l'Espagne, la Grèce, le Maroc, la Turquie et l'Egypte devient de plus en plus agressive, chose qui nous incite à faire preuve de plus de performance et de veiller à ce que notre tourisme résiste et prospère à l'échelle internationale. Il faudrait user des mêmes outils de communication et d'attraction qui ont permis à nos concurrents d'avancer à pas sûrs et à s'imposer en tant que destinations intéressantes de par la qualité des prestations et la richesse du produit touristique. "Le produit touristique devrait être culturel, environnemental, religieux, sanitaire, événementiel, familial. L'émergence de nouvelles formes d'hébergement, notamment les gîtes ruraux et les maisons des hôtes est à encourager", indique le ministre. La bonne communication est un vecteur à consolider dans ce sens. Pour persister et briller sur le marché touristique international, il importe plus que jamais de veiller sur le développement et l'enrichissement de la panoplie des produits touristiques, ainsi que l'amélioration de leur qualité. Le ministre insiste également sur le développement et la modernisation de la politique de distribution touristique. "Nous devons miser sur le cachet tunisien pour attirer le plus grand nombre de visiteurs et donner une image fidèle et positive de notre tourisme, sachant qu'un visiteur déçu peut nous faire perdre jusqu'à 10 visiteurs potentiels", note le ministre. Aussi, insisterons-nous sur le développement du tourisme web. L'amélioration du secteur implique toutes les parties concernées. Nous procéderons également au développement et à la révision des normes de classement vieilles de cinq ans. Les agences de voyages sont appelées à développer les sites sur le tourisme et les circuits touristiques, et ce, afin d'attirer le plus grand nombre de visiteurs. Le ministère a réalisé récemment une première campagne publicitaire, comptant 7.056 panneaux qui seront présents pendant près de deux semaines dans les pays européens. Une seconde campagne sera programmée prochainement. M. Tlatli a également indiqué que le tourisme interne figure parmi les choix stratégiques. L'objectif étant d'atteindre 6 millions de nuités avant la fin de 2011. Le problème, en revanche, c'est que les prestations ne sont pas appropriées aux exigences et aux budgets des tunisiens d'où l'indispensable diversification des produits touristiques pour que chacun puisse bénéficier des prestations touristiques. Pour ce qui est du mois de Ramadan, qui coïncidera durant les sept années à venir avec la haute saison, le ministre a indiqué que toutes les dispositions sont prises pour que la Tunisie soit une destination de rêve tant pour les étrangers que pour les visiteurs musulmans. Aussi, l'animation culturelle et commerciale sera entamée dès le premier jour du mois saint. Les cafés et restaurants situés dans les zones touristiques seront ouverts de jour comme de nuit. "Nous avons également pensé à assurer le transport des touristes, et ce, grâce à la permanence à tour de rôle des taxis, surtout dans les zones touristiques. Nous avons traité avec le ministre du Commerce de l'indispensable approvisionnement durant cette période pour répondre aux besoins et des touristes et des jeûneurs", ajoute le ministre. Par ailleurs, le ministre informe qu'une étude portant sur le secteur est actuellement en cours d'élaboration. Elle s'achèvera sur la mise en place d'un plan d'actions détaillées, cernant les actions à réaliser et fixant les rôles et les missions de chaque partie concernée.