Le ministre du Tourisme M. Slim Tlatli a tenu hier un point de presse dans lequel il a évoqué les réalisations du premier trimestre du tourisme tunisien, ainsi que les objectifs et défis du secteur. « Le programme présidentiel fixe deux objectifs dans le domaine du tourisme, vecteur important du développement socio-économique : optimiser le rendement et se rapprocher des 10 millions de touristes par an » a insisté le ministre. Il a d'ailleurs rappelé que la participation du secteur au PIB est proche de 12 – 14%. D'ici la fin de l'année il y aura la mise en œuvre du système de compte satellite afin d'avoir les résultats exacts. Il a noté que l'année 2009 a connu une baisse du pouvoir d'achat et des voyages touristiques suite à la crise de 2008. L'Organisation Mondiale du Tourisme enregistre d'ailleurs une baisse de 5.5%. Cette chute a été amortie en Tunisie qui n'a enregistré que 2.1%, alors qu'en Europe la baisse a été de 4%. Le premier trimestre de l'année 2010 a enregistré l'arrivée de 1100000 touristes, ce qui constitue une augmentation de 0.6% en comparaison à la même période de l'année 2009. Les nuitées passées en Tunisie sont quant à elles de 4.463.313, d'où une augmentation de 4.6%. M. Tlatli a par la même occasion rappelé que c'est entre Juin et Septembre que la Tunisie enregistre le taux le plus élevé, voire 40% des nombres des touristes et nuitées. Les recettes sont de 545 millions de dinars et le but est d'arriver à 5 milliards de dinars en 2014. Le volcan de l'Islande a contribué à l'annulation ou le report de 40.364 arrivées, mais a retenu 35000 touristes qui ont du prolonger leurs séjours dans les hôtels tunisiens. La crise a d'ailleurs été bien gérée selon le ministre. M. Tlatli souligne qu'il faut garder un optimise prudent en étudiant les indicateurs du secteur. Ainsi, il y a eu une augmentation des réservations par rapport à 2008 et 2009 ; Le deuxième indicateur étant les enquêtes auprès des Tours Opérateurs et les réservations. Il démontre une attente plutôt positive. Sauf en cas d'évènements imprévus comme ce fût le cas pour le volcan. Le paysage touristique connaît selon le ministre 4 mutations, rapides et profondes. La première est celle du client dont les exigences et attentes ont changé. D'ailleurs, 70% des touristes choisissent aujourd'hui leur destination via Internet. Cela a son impact, d'autant qu'un touriste partage ses impressions avec des millions d'internautes aux premiers moments de son séjour les publiant sur des sites connus. Les statistiques montrent qu'un client satisfait attire quelque trois personnes, et qu'un autre insatisfait en fait perdre 10. Il y a également une tendance vers le tourisme familial qui doit être pris en compte. La deuxième mutation est le circuit de distribution où on enregistre une sorte de monopolisation en Tunisie. En effet, seulement 4 Tours Opérateurs possèdent entre 70 et 80% de part du marché tunisien. Il y a aussi l'impact d'internet pour la réservation, ce qui constitue un nouveau réseau de distribution permettant au client de ne pas passer par le Tour Opérateur. L'aspect compétitif a également changé. Il y a quinze ans, des pays comme l'Espagne, la Grèce, l'Egypte, le Maroc ou la Turquie n'étaient pas aussi percutants comme ils le sont aujourd'hui. Le produit lui-même a changé, on n'est plus seulement le pays de « la plage et du soleil », mais les attraits de la Tunisie se diversifient et on passe au tourisme culturel, religieux, archéologique, écologique, événementiel, des congrès, et de la santé… L'orientation stratégique impose alors trois axes dont le développement de la qualité du produit offert, la mise en place d'une politique stratégique et l'amélioration de la distribution. Le ministre a également annoncé l'amélioration des cadres législatifs et les normes de classement (qui datent de 5 ans). Cela exige que plusieurs acteurs contribuent à la promotion du secteur, tels les restaurants, les commerces, les agences de location de voitures, les artisans… voire qu'ils se regroupent en une association, a appelé le ministre. Le deuxième axe est celui de l'utilisation des technologies modernes. Il faudra numériser et chaque hôtel devrait avoir son site. M. Tlatli a d'ailleurs attiré l'attention sur l'importance de chaque mot. Ainsi, des mots comme Couscous ou Jasmins sur une adresse web peuvent créer un lien pour promouvoir la Tunisie. Les internautes à la recherche d'une recette ou d'un produit national constituent en effet des clients potentiels. Une stratégie sera aussi mise au point afin de réussir les sept prochaines hautes saisons qui coïncideront avec le mois de Ramadan. Cette stratégie prendra en compte l'animation nocturne offerte aux touristes musulmans afin de les inviter à passer le Ramadan chez nous, mais ne négligera nullement le touriste occidental qui ne devrait pas se sentir privé. Tourisme intérieur M. Slim Tlatli insiste sur l'importance du tourisme intérieur. L'objectif concernant le tourisme intérieur est de doubler le nombre de nuitées et parvenir à 6 millions de nuitées avant 2014. Il est vrai que les quatre et cinq étoiles coûtent chers pour le Tunisien, mais ce dernier n'a pas également l'habitude de la réservation, ce qui explique souvent le fait qu'il ne puisse trouver de chambre lors de ses vacances. Le ministre a parlé du tourisme de plein air ou de camping comme une option à exploiter.