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Sur la trace de Sid'Ali
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 03 - 2012


Par Khaled TEBOURBI
Nous entamons dans trois semaines la célébration du centenaire de Ali Riahi. Le monde de la musique s'y prépare depuis un moment, le ministère de la Culture aussi. Il y a fort à parier, malgré les difficultés du contexte, que l'évènement va également compter pour les Tunisiens.
Ce ne sera pas, d'abord, un centenaire comme les autres. On en a déjà célébré qui ne correspondaient pas tout à fait à l'esprit des centenaires. Les centenaires de musiciens s'évaluent à des «ruptures historiques», à des apports nouveaux à partir desquels l'art musical s'engage sur des voies inusitées, propose des formes différentes, inaugure des époques où «rien ne sera plus comme avant». Après Sayyed Derwish en Egypte, la chanson arabe prit la tournure qu'on lui connaît encore aujourd'hui. Elle faussa compagnie au «dawr», au «quassid» et au «moachchah» anciens pour revêtir les moules et les structures plus dynamiques, plus concis du monologue et de la «taqtouquâ».
Ali Riahi fut, certes, un adepte de cette école dominante; il eut, cependant, la grande particularité, tout en se conformant à ses modèles , d'en «extraire» une chanson tunisienne spécifique, typique où influences orientales et influences locales convergaient presque miraculeusement. Avant Ali Riahi la chanson tunisienne allait ou dans ce sens ou dans l'autre. Elle était ou complètement inspirée des modes orientaux (effet de l'expansion du disque égyptien dans les années 30-40) ou strictement rattachée aux «touboûs» tunisiens (dans le sillage du répertoire de la Rachidia naissante). Avec Ali Riahi, la synthèse était faite. Les deux sensibilités s'exprimaient dans une communion parfaite. On en est même venu à parler d'un «charqui» tunisien, du «rasd» et du «bayati» chantés à notre façon. «Fi dhaw el Koumaïra», par exemple, composée sur un «saba» pur terroir d'Egypte, mais qui avait des accents nôtres dans la voix de Sid'Ali. Ou encore «Ya chaghla bali» et «Yalli dhalemni», orientales de mélodie, prodigieusement tunisiennes d'expression.
Et «l'inverse» était aussi vrai. Des chansons, strictement tunisiennes au départ, se ponctuaient ou se concluaient de subtils «glissements» dans les «maqams charqis».
Ali Riahi fit de cette synthèse une école. C'est ce qui le distingua de ses illustres contemporains. Et c'est ce qui fait, à notre avis, qu'il marque beaucoup plus qu'eux les mémoires. C'est ce qui fait qu'il s'inscrit davantage dans l'histoire. Un centenaire de musicien ne se mérite et ne justifie qu'à ces conditions.
Jamais pareilles !
Sid'Ali eut surtout le génie de la composition. Ce n'était sans doute pas une voix exceptionnelle. Ce n'était pas, non plus, un musicien de formation. Il ignorait le solfège et ne savait jouer que du «târ». Mais il fut un créateur à nul autre pareil, doté d'un imaginaire et d'un savoir-faire par-delà toute limite. On lui compte aujourd'hui près de 500 chansons, identifiables à leur style, à leur atmosphère propre, ne ressemblant quasiment jamais les unes aux autres toutefois. Composer en si grand nombre et trouver toujours la mélodie originale, le motif à part, sont l'attribut des grands de la musique. Ils sont rares, très rares dans la chanson arabe. Chose édifiante : ils se reconnaissent toujours entre eux. Le regretté Ali Sriti nous racontait le voyage au Caire de Ali Riahi et la soirée qu'ils passèrent en compagnie de Mohamed Abdelwahab et de Farid Latrech : «Les deux n'arrêtaient pas de l'écouter et de lui commander des chansons de son répertoire, surpris, admiratifs à chaque fois. Jamais un artiste tunisien n'impressionna par ses compositions personnelles des maîtres compositeurs de la dimension de Abdelwahab et de Farid!».
Souhaitons que tout cela soit bien mis en évidence lors des manifestations du centenaire. Pas toutes les 500 chansons (ce ne sera possible qu'à travers une compilation sur internet) mais toutes celles qui demeurent et toutes celles que l'on connaît plus ou moins. Le «rabâchage» seul de quelques succès d'écoute a déjà fait du mal aux centenaires de Jouini et de Jamoussi. Là, on sera sur la trace d'une icône, d'une figure emblématique de la chanson tunisienne. On part à la (re)découverte d'un monument!


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