Les associations humanitaires et caritatives se sont multipliées en Tunisie après le 14 janvier 2011. Elles ont confirmé l'élan de solidarité qui existe entre les différentes couches sociales, en rendant de nobles services aussi bien aux réfugiés libyens et africains, au Sud-Est, qu'aux sinistrés des inondations et des chutes de neige, au Nord-Ouest, de notre pays. Parmi ces associations, «Alhayet» a fait beaucoup parler d'elle . D'ailleurs, elle existait bien avant la révolution. Elle fonctionnait en toute discrétion et notamment pendant les cérémonies réligieuses et le mois saint de Ramadan. Elle cherchait à répondre à des besoins divers, sous forme de solidarité et de charité, destinés essentiellement aux familles nécessiteuses, dans les gouvernorats de Médenine et Tataouine. Elle était gérée en cachette par un jeune gestionnaire , un diplômé de l'Ihec, un apolitique qui souhaitait s'impliquer concrètement dans des actions de solidarité dans un esprit de générosité, sans plus. Et, en dépit de la pression et des contraintes dont il était la cible, sous l'ancien régime, il n'avait pas abdiqué. Juste, par précaution, il avait poursuivi sa mission avec la collaboration et sous l'égide de «Attaâoun», association autorisée, présidée par le fils du Dr Hamed Karoui et installée à Sousse. Une fois le visa obtenu, le 12 juillet 2011, M. Lassaâd Souei, son président, et une pléiade de bénévoles ont redoublé d'effort, solennellement, comme pour rattraper le temps perdu. Le bureau directeur de cette association se compose actuellement de quatorze membres, hommes et femmes. Il s'est fixé comme objectifs d'assurer des cours de rattrapage et de soutien aux nécessiteux, prendre en charge les orphelins, sauver des vies et alléger les souffrances, améliorer les conditions de vie des familles pauvres, dans l'intention de maintenir la dignité humaine. Financée sur fonds propres (cotisations, dons, opérations diverses) ainsi que des contributions de plusieurs organismes, ONG, associations humanitaires internationales (Amérique, Angleterre, France, Canada, Emirats Arabes Unis, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite, Hollande...), son budget a atteint 2.953 MD dont 1.034 MD de l'Unhcr. Gérée par un personnel bénévole, elle a utilisé également 436 employés rétribués. Avec la prise d'assaut du Sud par le flux massif des Libyens et Africains, Alhayet, dont le siège est à Zarzis, a commencé par avoir une banque de données, afin de bien gérer la situation et accomplir sa mission sans difficulté. Elle avait pris en main la sous-traitance des camps Choucha 1 du groupe Loukil et Choucha 2 et Rémada de l'Unhcr ainsi que la centrale qui fournit le ravitaillement à 12 points de distribution au Sud-Est. Actions entreprises et perspectives Les actions de solidarité, les dons et les interventions entrepris par Alhayet sont innombrables et diversifiés comme, par exemple : — la distribution de 25.699 corbeilles de ravitaillement, moyennant 707 MD. — L'hébergement de 9.770 familles. — La prise en charge de 223 orphelins , avec une prime de 50 D par mois. — La construction d'un logement , à Médenine-Sud , pour une valeur de 10.700 MD. — La réfection d'une dalle pour 6 MD à Zarzis. — Des centaines d'auscultations médicales et l'octroi de médicaments. — Des cours de soutien et de perfectionnement au profit de 40 élèves, dont 23 orphelins. — La coordination entre des ONG locales et nationales. — Des visites organisées en faveur de 35 familles nécessiteuses… L'ambition des membres de cette association demeure grande et M. Lassaâd projette la construction d'un centre culturel et islamique, ainsi qu'une école privée pour les orphelins et ceux dont les parents vivent à l'étranger. Il exprime le vœu de ne plus voir, avec le temps, un orphelin nécessiteux et il tient absolument à poursuivre ces actions pour améliorer les conditions de vie de ceux qui en ont besoin, en Tunisie et ailleurs (Libye, Syrie, Palestine...).