Au cours des petites vacances scolaires d'automne et celles d'hiver, les parents n'ont pas pu concocter un programme de détente pour leurs enfants. Comme chacun le sait, les conditions météo ont obligé la majorité d'entre nous à renoncer à des moments de repos tant attendus. Ceux qui sont passés outre l'ont fait à leurs risques et périls. Rappelons-nous ces dizaines de «naufragés» de la neige dans le Nord-Ouest. Le froid glacial dans toutes les autres régions a, lui aussi, découragé plus d'un à faire des déplacements ailleurs que dans le périmètre où il habite. Pour ces vacances de printemps, beaucoup de gens pensent sérieusement au dépaysement même si les moyens ne sont pas toujours au rendez-vous. Dimanche dernier, on a assisté au rush des familles sur tous les parcs urbains. Le beau temps aidant, des centaines de familles ont quitté leurs maisons pour respirer le plein air et libérer une énergie longtemps retenue chez leurs enfants. C'est le premier jour de vacances et les jeunes attendaient avec une grande impatience de se sentir libres dans la nature printanière. Certaines familles, qui ont des parents dans l'intérieur ont plié bagages et se sont dirigés vers leurs régions natales. Mais la plupart semble se contenter d'un moment de répit non loin de chez eux. Ils craignent pour leurs enfants. Ils imputent cette crainte au manque de sécurité et à l'absence de garantie pour le retour. Ils ont peur qu'on leur joue des tours avec des blocages de routes, des sit-in ou des grèves de cars ou de trains comme cela s'est fait récemment sur le tronçon sud de la Sncft. Il y a des risques que certains en profitent pour prendre en otage les vacanciers sur les routes pour réaliser leurs nombreuses revendications. Les plus audacieux ont pris leur courage à deux mains et sont, déjà, en vacances dans beaucoup de régions du pays. Les hôteliers font des offres alléchantes pour des séjours à prix «raisonnables». La qualité des prestations reste à prouver. Mais ces opérateurs auraient pu consentir plus d'avantages pour dynamiser encore plus le secteur du tourisme intérieur et se réconcilier avec le Tunisien. Or, ces campagnes sont restées timides et limitées. Le public ciblé, quant à lui, est demeuré dubitatif même si certains ont réservé sans trop se poser de questions. On espère qu'ils ne seront pas déçus. Et, c'est une occasion en or pour le tourisme tunisien de réinstaurer, sur des bases nouvelles, le tourisme intérieur. On reprocherait, toutefois, aux hôteliers leur manque d'imagination. Ils n'ont pas prévu des programmes ciblés pour ces touristes particuliers que sont les jeunes élèves ou étudiants et leurs parents. Tout au plus, avons-nous les formules classiques de pension et de séjour sans les programmations culturelles et d'animation appropriées qui vont avec. Dorénavant, les responsables intéressés pourraient prendre ces paramètres en compte et s'apprêter comme il se doit à de tels rendez-vous. Le créneau est porteur à condition qu'on y réfléchisse bien. Tourisme de proximité Ceux qui ont choisi de ne pas s'éloigner de leurs maisons ont, néanmoins, prévu des activités. Des sorties quotidiennes dans les banlieues non loin de leurs habitations ou dans des espaces en pleines nature. Les parcs urbains dont le nombre dépasse la vingtaine couvrent toutes les régions du pays. Les citoyens y trouvent un refuge contre les nuisances de la ville et un moyen de détente pour les habitants des cités. Des attractions diverses gratuites ou payantes sont mises à la disposition des visiteurs. Des jeux pour enfants, des espaces de restauration, des aires de sports sont aménagées pour les amateurs ainsi que des espaces de pique-nique pour les familles. D'autres vacanciers choisissent des sorties au jour le jour pour déjeuner ou dîner avec les enfants dans des restaurants. Les parcs de loisirs ne sont pas exclus du circuit. Celui du Lac a toujours la cote en cette période quoiqu'il soit un peu dépassé par les événements sur certains aspects. Jusqu'ici, on voit bien, que les Tunisiens n'ont que l'embarras du choix. En attendant des jours meilleurs, ils devront composer avec la réalité actuelle. Sans, toutefois, oublier les révisions. Certes, les vacances sont faites pour se reposer mais aussi pour se repositionner. Elèves et parents en sont conscients. Si certains d'entre eux pensent qu'il ne faut pas arrêter les révisions tout au long des vacances, d'autres jugent que rien ne doit être fait pendant la première semaine. Les enfants doivent se laisser aller au repos total. Un retour progressif peut être entamé dès le début de la deuxième semaine. Il faut profiter du temps actuel car on ne sait pas ce que peut nous réserver Dame Nature pour les prochains jours.