Le surcoût de la production diminue, la compétitivité de l'entreprise appelée à maîtriser et à comprimer les différentes dépenses entrant dans le cadre de la fabrication d'un produit donné pour avoir une marge de manœuvre au niveau du prix de vente. En effet, le chef d'une entreprise exportatrice doit avoir assez de marge pour modifier les prix de vente, soit vers la baisse, soit vers la hausse compte tenu des prix pratiqués par les autres entreprises qui proposent les mêmes produits sur le même marché. L'entreprise qui a plus de chances de succès est celle qui parvient à mettre sur les étalages un produit dont le rapport qualité-prix est intéressant pour les consommateurs surtout ceux à revenu moyen. Cependant, il n'est pas question de sacrifier la qualité pour réduire le coût de production et donc le prix. C'est que les consommateurs sont de plus en plus exigeants côté qualité et vont jusqu'à s'assurer que le produit respecte l'environnement conformément aux standards mis en place à cet effet. Les matières premières ou les composants à utiliser pour la fabrication du produit fini doivent également être de premier choix et respecter la traçabilité. En effet, les producteurs sont tenus de préciser sur l'emballage le ou les lieux de production des matières premières, en plus des différents composants ou matières associés à la fabrication du produit, les informations de sécurité et les éventuels risques encourus lors de l'utilisation ou de la consommation du produit en question. Il n'est pas toléré de mettre en péril la sécurité et la santé des consommateurs. D'où la nécessité de respecter les normes grâce à la certification qui doit être intégrée dans toutes les entreprises et les unités de production. Une obligation pour tous Ces normes de base respectées, le producteur peut comprimer le coût en maîtrisant certaines pratiques anti-productives entrant dans le cadre du processus de fabrication. La masse salariale, les primes et les intéressements occupent une place de choix dans les dépenses de l'entreprise. La valeur de cette enveloppe consacrée à ces dépenses ne cesse de s'accroître d'une année à une autre, voire plus d'une fois en une seule année quand il s'agit d'effectuer une titularisation des agents temporaires ou de nouveaux recrutements. Il n'est pas possible d'espèrer diminuer la valeur de ces dépenses mais, au contraire, de les revoir régulièrement à la hausse. La sécurité sociale qui est devenue une obligation pour tous les chefs d'entreprise constitue une autre charge importante même si l'Etat avait accepté, pour sauver les entreprises de la faillite, de participer à une partie de ces dépenses. Il ne reste donc à agir qu'au niveau de la productivité et de l'énergie pour sortir de l'ornière et préserver la compétitivité. Les pertes de matières au sein du processus de fabrication doivent absolument être réduites pour ne pas dire éliminées. Le chef d'entreprise est appelé à mobiliser des experts pour examiner en profondeur les raisons qui sont à l'origine de ces pertes de matières premières. Les mauvaises habitudes et les méthodes de travail archaïques sont souvent responsables de ces pertes qui coûtent beaucoup à l'entreprise. Un agent qui est affecté à un poste inadapté à ses compétences et/ou à ses motivations peut être fatal pour l'entreprise. Il ne faut donc pas forcer un agent à travailler dans un poste pendant plusieurs jours car, à la fin, cela peut causer des pertes inestimables. La sécurité et la santé au travail et les cellules d'écoute jouent, dans ce cas, un rôle important pour vérifier si l'agent est en bonne santé et ne souffre d'aucun malaise dans son poste. Dans le cas contraire, il devient urgent de l'affecter vers un autre poste où il pourrait donner un meilleur rendement. Travailler avec le rendement souhaité Il s'est avéré, dans plusieurs entreprises tunisiennes, que le nombre des agents est en surplus à cause d'un mauvais redéploiement. Tous les agents peuvent travailler dans l'entreprise et améliorer ses performances à condition de savoir mettre chaque compétence à sa place. Avec le changement des méthodes de travail et l'intégration des nouvelles technologies, le redéploiement des agents devient parfois une nécessité à condition de tenir compte des résultats des études et des observations de l'unité de la médecine de travail et de la sécurité professionnelle et des cellules d'écoute. Ces dernières sont chargées, notamment, de traiter les problèmes d'ordre social et familial auxquels est confronté l'agent et qui l'empêchent de travailler avec le rendement souhaité. Soucis d'argent, impossibilité de satisfaire les besoins de la famille, affaires en justice en cours sont autant de problèmes qui se répercutent sur la disponibilité intellectuelle et physique de l'intéressé. Un traitement sur mesure de toutes ces lacunes – qui peut aller jusqu'à affecter l'agent vers une autre position – pourrait insuffler un sang neuf à l'entreprise et diminuer les pertes. L'énergie constitue aussi une source de perte pour l'entreprise. Une utilisation rationnelle de l'énergie avec recours aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique donne lieu à des gains substantiels pour l'entreprise. Au début, un investissement conséquent est à prévoir pour pouvoir faire des bénéfices à moyen et long terme. L'utilisation du gaz naturel – qui a déjà été raccordé à plusieurs unités de production – est essentielle vu son prix abordable et sa qualité en tant qu'énergie propre ne dégageant pas des fumées nuisibles. La cogénération et les énergies renouvelables permettent de réaliser, à terme, des gains qui se répercutent sur le coût de production et donnent une marge de manœuvre au chef d'entreprise à utiliser pour fixer les prix, compte tenu de la concurrence.