• Pour soutenir l'investissement de la Tunisie, les bailleurs de fonds offrent, selon les projets, des conditions de crédit avantageuses, notamment des intérêts qui ne dépasseront pas les 3% et des délais de grâce plus étendus • Un budget de 146 millions de dinars sera alloué à la construction du barrage de Mellègue supérieur, qui assure la protection des villes contre les inondations, le stockage de 195 millions de m3 d'eau et l'aménagement de 2000 ha de périmètres irrigués Plusieurs études de grands projets portant sur la gestion des ressources hydriques, la valorisation du potentiel national de gaz naturel et la formation des jeunes ont été présentées, hier, aux principaux bailleurs de fonds arabes et islamiques, au siège du ministère de l'Investissement et de la Coopération internationale. Lors de cette première rencontre de coordination, les bailleurs de fonds ont pris connaissance des enveloppes d'investissements nécessaires et du niveau d'avancement des études de certains projets prioritaires. Déjà engagées dans d'autres projets en Tunisie, ces institutions financières ont réitéré leur volonté indéfectible de soutenir la Tunisie dans cette phase de transition démocratique. Certains ont fait savoir que des conditions de crédit avantageuses seront offertes. On a appris que des taux préférentiels, inférieurs à 3%, et des délais de grâce sont au menu de ces institutions. Pour en arriver là, les bailleurs de fonds demandent, d'abord, des études de faisabilité détaillées qui montrent une rentabilité financière satisfaisante pour prendre les décisions . Et puis, leurs engagements évolueront au rythme des priorités du gouvernement tunisien. A cet égard, M. Riadh Bettaïeb, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale a rappelé que dans ce passage délicat, l'emploi des jeunes, le développement régional et l'amélioration des conditions de vie des citoyens sont les principaux défis à relever. Ce qui explique, en partie, la nature des projets présentés. Par ailleurs, il a rassuré les partenaires que le travail du gouvernement actuel s'inscrit dans la continuité et le respect des engagements. S'agissant des priorités, les dernières intempéries et les inondations dévastatrices qui ont ravagé plusieurs zones urbaines et agricoles du Nord-Ouest, de Bousalem à Jedaïda, suite à la crue de l'Oued Mejerda, ont mis en évidence la nécessité d'engager d'urgence des projets pour protéger les villes sinistrées. Dans ce cadre, les représentants du ministère de l'Agriculture ont présenté quatre études de barrages à Mellègue supérieur, Tassa, Khalled et Chafrou. Ainsi que deux canaux supplémentaires pour dévier, partiellement, les eaux de Mejerda des villes de Boussalem et de Mjez El bab, le tout pour une enveloppe de 725 millions de dinars. A cela s'ajoute un réservoir en eau potable, à Kalaâ Kébira, pour alimenter la région du Sahel, notamment en période estivale. Cet investissement de 26 millions de dinars assure une autonomie de 20 jours aux trois gouvernorats du Sahel. A l'ouest, l'étude du plus important barrage, celui de Mellègue supérieur, dégage un financement de l'ordre de 146 millions de dinars. Outre la protection des villes, ce barrage aura une capacité de stockage moyenne des eaux de 195 millions de m3. Avec ces ressources, les représentants comptent aménager 2.000 ha de périmètres irrigués. De même, les autres barrages assurent les villes contre les risques d'inondations et permettent d'aménager des périmètres irrigués. L'un des responsables assurent que les études ont montré une rentabilité moyenne de 14%. En plus du volet financier, les études ont pris en considération des variables environnementales et du niveau d'acceptation des citoyens. Avec ce dispositif qui s'étend tout au long de Mejerda, les services compétents seront en mesure d'optimiser les ressources hydriques du pays, considéré semi-aride. Pour ce qui est de la valorisation du potentiel national en gaz naturel, le représentant de la Steg a donné un aperçu sur le projet d'une centrale électrique , à cycle combiné, d'une capacité de 400 mégawatts. «Il s'agit de la troisième station du genre», précise l'un des directeurs de la Steg. Les bailleurs de fonds des autres stations sont favorables à ce projet familier, qui a montré ses preuves. Ainsi, trouver des fonds nécessaires pour cet investissement de 590 millions de dinars semble à la portée. En plus de cette centrale, la Steg prévoit l'élargissement du réseau du gaz naturel au nord, notamment Bizerte, et à l'ouest du pays.