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Le jeune homme et la mort
Vendanges
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 03 - 2012


Par Hamma HANACHI
Minuit, émission exceptionnelle sur Radio Classique. Ancien diplomate, corédacteur de la Déclaration des Droits de l'homme, résistant, humaniste et indigné permanent, c'est toujours avec une curiosité exquise qu'on accompagne Stéphane Hessel dans ses envolées exaltantes. Hessel passe bien dans les médias. Didactique, ses phrases sont simples, désossées, elles sonnent vrai. Lundi, le jeune homme de 95 ans était l'invité d'Olivier Bellamy dans Passion classique. Une gourmandise qui se partage comme le bonheur qu'il communique.
Retour sur son petit livre Indignez-vous qui grimpe encore sur les hauteurs du succès. Au passage, l'ouvrage recueille aussi quelques volées de bois vert ? «Il y a trois pages où je prends à partie la politique du gouvernement israélien, ce qui a incité des lecteurs juifs français à me traiter d'antisémite, il y a des inconditionnels de la politique d'Israël, des membres du CRIF(Conseil Représentatif des Institutions juives de France), qui trouvent que je suis partial, pourtant je n'ai pas cessé d'affirmer mes convictions philosémites». L'ouvrage a été traduit en 30 langues «Je suis surtout heureux de savoir que des indignés israéliens ont manifesté contre la politique injuste de leur gouvernement. Heureux aussi quand des anonymes le reconnaissent et lui disent dans la rue “monsieur indignez-vous, merci”»
Premier choix musical : La jeune fille et la mort, de Franz Schubert. Commentaire: «C'est l'une des rares musiques qui me fait pleurer, évidemment, je suis plus proche de la mort que de la jeune fille. Il y a chez Schubert une acceptation naturelle de la mort. Sa musique, c'est aussi une sollicitation du destin de l'homme, qui n'est pas un malheur mais un passage. Quand on atteint cet âge canonique qui est le mien, on attend la mort avec une certaine gourmandise».
Et d'où lui vient son dégoût, son refus obstiné de l'injustice? «Le fait d'avoir été un petit Berlinois puis un petit Parisien avant l'Occupation, qui a vu surgir l'horreur de la guerre m'a fait comprendre que les sociétés humaines ont besoin de liberté, bien sûr, mais de justice aussi». S'il se trouve un domaine qui l'a conduit à s'insurger ensuite, c'est le Proche-Orient: «Je n'arrive pas à admettre qu'un peuple qui a tant souffert, fait souffrir un autre peuple». Il cite en passant les figures courageuses qui militent pour la paix au Moyen-Orient: les musiciens, Miguel Angel Estrella et Daniel Barenboïm, etc.
Deuxième morceau : Lili Marleen, par Marlène Dietrich, chanson d'amour, transformée par les nazis en marche de guerre, interdite par Goebbels pour qui «elle sentait la danse macabre». Hessel a connu Dietrich, son père a écrit un petit livre sur elle «Grande actrice, femme courageuse qui a su choisir son camp».
Un nouvel ouvrage Le rescapé et l'exilé (éd. Don Quichotte, mars 2012), coécrit avec Elias Sanbar, intellectuel, ambassadeur palestinien auprès de l'Unesco, le rescapé et l'exilé — on devine qui est qui — débattent et s'interpellent sur le Proche-Orient, dialogue entre deux penseurs unis par le besoin de justice et de liberté. Arguments élémentaires, mais vigoureux, exemple : Israël a été implanté au Proche-Orient par le Droit international, raison capitale pour que cet Etat respecte ce Droit. Hessel énumère toutes les résolutions sans suite du Conseil de sécurité. La dernière partie du livre traite de la poésie. Pourquoi la poésie ? «Les hommes politique visionnaires sont nourris de poésie, Churchill, Senghor, De gaule». Il cite Valéry : «C'est par la poésie que l'on atteint la vérité du monde».
Troisième madeleine, l'Opéra des Quat' sous «1929, mon père a connu le musicien et le dramaturge, il a été aussi l'ami de Kafka, c'est grâce à lui que j'ai découvert Kurt Weil et Brecht». Hessel est ainsi, il évoque les gloires sans fatuité, commente ses choix musicaux avec un plaisir évident, Charles Trenet, Beethoven, Mozart. Sa mémoire est intacte, robuste, de ceux qui n'oublient pas leur enfance et le temps qui passe. Et sa mère ? «C'était une femme libre, à l'époque, on disait libre avec une certaine inquiétude». Jeanne Moreau a incarné le rôle de sa mère dans le film Jules et Jim de François Truffaut. «Je lui dois tout ce qui est positif en moi, il faut être heureux, me disait-elle, c'est la façon de rendre les autres heureux, le bonheur est contagieux».
Hessel respire le bonheur, nous l'avons constaté lors d'une rencontre, il est l'un des premiers à saluer le printemps tunisien. A l'invitation de l'éphémère association Averti, il a accepté de venir insuffler de l'optimisme à ceux qui l'écoutaient et manifester haut sa solidarité avec un peuple qui réclamait le pain, la liberté et la dignité. Que sont devenues ces valeurs ?


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