Vous savez ce qu'ont en commun Attouga, Tahar Chaïbi, Abdelmajid Ben Mrad et… Tarek Dhiab ? Vous allez nous répondre que les deux premiers et que les deux derniers ont évolué dans la même équipe (Club Africain et Espérance) ou alors qu'ils ont tous joué pour l'équipe nationale. Et ce n'est pas faux. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que ces quatre monstres sacrés ont un point qui les lie tous : ils ont été à une période de leur vie des supporters du… Stade Tunisien. Comment ne pas l'être quand toute une génération de Tunisiens, d'amoureux du football et de footballeurs, découvraient au lendemain de l'Indépendance le grand Stade Tunisien de Diwa, Braïek, Brahim Kerrit, Tchali, Mohieddine, Keffala, Abdelwahab Lahmar et d'autres encore… Fantastique formation qui a archi-dominé le football tunisien avec neuf titres à la clé lors des 10 premières années de l'Indépendance. Viennent par la suite de bonnes et surtout de moins bonnes années avec pour fil rouge l'inexorable descente aux enfers d'un club qui en a vu et qui en a fait voir de toutes les couleurs à ses pauvres supporters. Ou ce qu'il en reste car, aujourd'hui, ces supporters n'arrivent même plus à remplir une seule travée du stade d'El Menzah. Découragés, désespérés, dégoûtés par ce qu'on a fait de leur club. Cette fois, c'est sérieux ! Des chutes et des traversées du désert, le Stade Tunisien en a connu ces quarante dernières années. Mais jamais comme celle que vit aujourd'hui le club qui va tout droit vers la Ligue 2 et qui risque de connaître le sort d'autres clubs prestigieux tant en Tunisie, en Europe qu'à travers le monde. L'après-révolution? Le huis clos? Rien à voir avec l'actuelle chute vertigineuse du club pour cause d'extrême faiblesse du bureau directeur, de choix techniques calamiteux et du profil d'un président, Kamel Senoussi, qui n'a ni la légitimité, ni le poids et encore moins le charisme pour être le président d'un club. Encore moins du Stade Tunisien. Erreurs techniques et stratégiques, disions-nous, qui ont précipité la situation : la cabale organisée contre Patrick Liewig afin de le bouter hors du club après tout le travail accompli par le Français, le choix porté sur Kouki qui a déserté le ST pour le CSS et, enfin, l'arrivée de Khaled Ben Sassi qui ne connaît pas la maison et qui risque d'être rejeté par toute l'ambiance. A commencer par les joueurs... Mais quelle action possible après cette série incroyable d'erreurs et de maladresses?! Une chose est sûre : le Stade Tunisien est au bord du gouffre et cette ultérieure démarche risque de l'y précipiter. Depuis quelque temps déjà, les supporters multiplient les protestations, car ils ne veulent pas assister à la mort de leur équipe alors que les dirigeants (pas tous) s'enfoncent dans une fuite en avant qui risque de tout emporter sur son passage. Tous les autres Stadistes? Majorité réduite au silence par tant d'incompétence et de laisser-aller, mais qui doit tout de même avoir cet ultime réflexe de s'unir pour empêcher l'actuelle équipe dirigeante de commettre l'irréparable!