• Un véhicule privé d'un directeur de collège incendié par des salafistes pour avoir refusé à des élèves portant le niqab l'accès aux classes Décidément, les salafistes ont franchi un nouveau palier d'intolérance en s'attaquant aux symboles de l'institution éducative qui a toujours été préservée, jusque-là, contre tout dérapage idéologique ou religieux. Au cours de la nuit de mardi à mercredi, des inconnus qui seraient, selon des activistes syndicalistes, des salafistes se sont, en effet déchaînés contre le directeur du collège secondaire de Barnoussa, au Kef-Ouest, et ont incendié son véhicule en réaction à son refus d'accepter des jeunes filles portant le voile intégral, le niqab en l'occurrence, au collège. L'agression a provoqué une vive réaction chez les enseignants qui ont manifesté hier devant le siège du gouvernorat pour protester contre ces agissements irresponsables et malveillants qui ne font que «cultiver la haine et l'esprit d'intolérance et de vengeance», selon les déclarations d'un enseignant qui exige que les auteurs de cet acte odieux soient punis conformément à la loi. La réunion, tenue entre le gouverneur, la délégation de l'éducation et les représentants des enseignants, a toutefois permis d'apaiser les tensions après l'engagement pris par le gouverneur relatif à l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances de cet acte criminel et sécuriser les établissements scolaires tout au long des deux mois que nécessitera l'année scolaire. D'autant plus que l'on commence, sérieusement, à se préparer dans la région aux épreuves du baccalauréat. Les examens représentent cette année une échéance spéciale marquée par la volonté de toutes les parties d'améliorer les taux de réussite. Cela dit, les salafistes ne sont pas à leur première bévue. Ils ont obligé il y a une dizaine de jours les établissements touristiques à fermer leurs portes le vendredi, ce qui a provoqué un tollé général chez la population et nourri un esprit de vengeance parmi elle. Même si la situation semble revenir au calme, la peur est toujours là d'autant plus qu'aucune action sérieuse n'a été menée contre ce bastion de l'intolérance dans cette ville qui a toujours plaidé en faveur de la tolérance, de la culture et du brassage des civilisations. Une enquête a fort heureusement été ouverte pour retrouver les coupables de ce crime odieux.