• Une enveloppe d'une valeur de 511 MD a été allouée pour financer le programme de l'emploi au lieu des 420 MD prévus par la loi de finances initiale • Les structures de la formation professionnelle bénéficieront d'une restructuration. Une enveloppe d'une valeur de 511 MD a, à cet effet, été allouée Le chômage constitue l'un des problèmes épineux en Tunisie, dans la mesure où dans chaque région on compte de nombreux jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle sans travail depuis des années. Cette situation est le résultat d'un système de formation et d'enseignement inadapté aux besoins réels de l'économie nationale et des entreprises. Les diplômés sont souvent obligés de frapper à toutes les portes pour dénicher un emploi compatible avec leur formation. Même les initiatives personnelles destinées à monter des projets à son propre compte n'ont pas toujours abouti à des résultats positifs. Le problème se pose avec plus de gravité dans les régions intérieures. L'Etat a décidé, encore une fois, d'examiner cette question en profondeur en mettant en place un programme d'envergure de lutte contre le chômage. En effet, pour faire face au chômage avec efficacité et améliorer le rythme de création de postes d'emploi, il a été décidé de relancer les investissements intérieurs publics et privés et extérieurs dans les secteurs à forte employabilité. Il s'agit aussi de promouvoir le travail indépendant et de favoriser les projets de partenariat entre les secteurs public et privé. Les programmes de développement régional feront l'objet, de leur côté, d'une dynamisation. Parallèlement, le rendement des programmes de renforcement de l'emploi sera optimisé pour une meilleure complémentarité entre eux et un rendement parfait. Révision des critères de recrutement Par ailleurs, le créneau du travail à l'étranger sera exploité davantage en mettant en place, en même temps, un système moderne de formation professionnelle répondant aux besoins de l'économie. Toutes ces orientations feront l'objet d'une consultation nationale sur l'emploi sous forme d'un congrès national. Ce dernier se penchera sur lesdites orientations pour les examiner et les élaborer en vue de les exploiter à moyen terme dans le cadre d'un programme d'emploi. Même les structures de la formation professionnelle bénéficieront d'une restructuration. Une enveloppe d'une valeur de 511 MD a été allouée pour financer ledit programme au lieu des 420 MD prévus par la loi de finances initiale. Concrètement, pour créer des postes d'emploi supplémentaires, l'Etat a programmé le recrutement de 25.000 personnes dans le secteur public en révisant les critères de recrutement sur la base de la compétence. Il est tenu compte également de deux critères importants, à savoir ceux de l'âge du candidat et l'année de l'obtention du diplôme. Les premiers candidats seront invités à effectuer des tests oraux ou d'application, et ce, dans le but de préserver la capacité de l'administration dans la gestion du service public. D'autre part, un programme supplémentaire sera mis en œuvre en vue d'intégrer 10.000 jeunes diplômés de l'enseignement supérieur dans la Fonction publique selon la formule « un jeune en cours de formation » en leur octroyant une prime de 200 dinars pendant une année. Ils seront maintenus dans leurs postes dans le secteur public au titre des recrutements de 2013 en tant que procédure anticipée pour occuper les postes vacants des fonctionnaires qui partent à la retraite. Des actions promotionnelles seront engagées en vue de faire connaître la Tunisie, à large échelle, comme destination d'excellence pour les activités à haute valeur ajoutée. Notre pays peut ainsi accueillir les activités d'out-sourcing, secteur qui peut créer, selon les études élaborées, jusqu'à 15.000 postes d'emploi annuellement au profit des diplômés de l'enseignement supérieur. Collaboration avec les associations professionnelles Un programme national mis en place permettra d'attirer ces activités d'out-sourcing. Il se base essentiellement sur le renforcement des compétences des demandeurs d'emploi dans le cadre de sessions de formation qui seront couronnées par une approbation des compétences acquises. Les candidats auront donc un diplôme homologué et reconnu au niveau international dans les domaines des langues, des technologies de l'information et de la communication. Cette formation garantira une intégration dans les entreprises opérant dans ce secteur en collaboration avec les associations professionnelles. L'Etat prendra en charge le coût de cette formation en octroyant une prime aux demandeurs d'emploi faisant partie dudit programme pour les aider à subvenir à certains besoins. Le partenariat entre les secteurs public et privé permettra de créer des projets dans les régions sur la base d'une loi de partenariat couvrant les différents secteurs et simplifiant les procédures. A noter que six projets pilotes entrant dans le cadre de ce partenariat entre les deux secteurs ont déjà été définis, ce qui va créer près de 1.200 emplois au profit des diplômés de l'enseignement supérieur. Les secteurs ciblés relèvent de l'économie numérique. Mais le programme sera élargi pour porter le nombre des projets à 15 dans le même secteur. Le travail indépendant et le micro-financement auront une place de choix dans ce programme d'emploi. Une ligne de crédit de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises et de la Banque tunisienne de solidarité sera destinée aux promoteurs disposant de la compétence requise et qui s'engagent à se consacrer totalement à la gestion de leurs entreprises. Les personnes voulant s'installer à leur propre compte pourront bénéficier d'un financement avec des conditions avantageuses, et ce, pour créer des projets dans les secteurs de l'environnement, de la culture, des technologies de l'information et de la communication pour un investissement ne dépassant pas les 50.000 dinars. Une prime d'une valeur oscillant entre 10 et 40% du montant total de l'investissement – en fonction de la région et du secteur – sera accordée au promoteur qui aura droit à un crédit bancaire avec des conditions avantageuses, remboursable sur sept années avec deux années de délai de grâce. Il est possible d'exonérer les équipements et matériel de travail de la TVA et les bénéfices des impôts. Ces bénéfices peuvent être exploités dans l'investissement ou dans le capital. Une autre ligne de crédit sera disponible – des mêmes banques – pour un investissement ne dépassant pas les 8.000 dinars.