• Situation de plus en plus critique des services sociaux et médicaux destinés aux enfants Médecins, juristes et société civile ont tous dénoncé le silence du gouvernement et de la Constituante envers la question des droits de l'enfant qui représentent à leurs yeux un gage de prospérité pour l'avenir du pays. Réunis hier lors d'un colloque organisé à la maison des jeunes du Kef, à l'initiative de l'Association de défense des droits de l'enfant, avec le concours précieux de l'Unicef, de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'enfant et de l'Institut arabe des Droits de l'Homme, les participants à ce colloque, au demeurant relevant de divers horizons, ont fustigé le silence du gouvernement et surtout des Constituants au sujet de la question de l'enfance et surtout l'absence totale de référence à ce sujet et le mutisme des Constituants à ces droits qui, pourtant, représentent selon le président de l'Association tunisienne des droits de l'enfant (Atdde), Moëz Chérif, un gage pour l'avenir du pays, l'enfant étant toujours «le père de l'homme». Le président de l'Atdde a même déploré, tout comme la secrétaire générale de l'Association, Mme Monia Ferchiou, professeur à la faculté de Médecine de Tunis, qui a remis en cause le système actuel de protection de l'enfance et surtout les difficultés que rencontrent les professionnels lors de l'exercice de leurs fonctions, précisant que la faculté de Médecine est sous la menace en ce qu'elle se vide de plus en plus de son personnel enseignant qui, a-t-elle reconnu, travaille bénévolement. Eh oui, contrairement aux idées reçues les enseignants de la faculté de Médecine sont tous bénévoles et ne reçoivent aucun sou pour les cours qu'ils donnent. Madame Salma Hafsia, pédiatre à l'hôpital Aziza Othmana, s'est dite à son tour consternée par la perte de vitesse qu'est en train de subir le secteur de l'enfance dans le pays, appelant à un examen approfondi en clinique des nouveau-nés, à une bonne éducation sanitaire aussi bien chez la femme que chez l'homme. Elle a aussi recommandé un renforcement des structures de base qui représentent à la fois le maillon faible et fort de la santé des enfants, dans la mesure où si ces structures, malheureusement, aujourd'hui mal exploitées, étaient renforcées, elles pourraient jouer un rôle prépondérant en matière de promotion de la condition de l'enfance dans le pays. Le président de l'Association des droits de l'enfance a même déploré l'envoi des blessés de la révolution au Qatar estimant que les Tunisiens sont beaucoup plus compétents que leurs homologues qataris qui relèvent de plusieurs autres nationalités, se disant déçu par l'attitude du gouvernement de Hamadi Jebali à ce sujet, en ce qu'il, a-t-il reconnu, privilégie la politique sur l'efficacité et l'intérêt national, d'autant comme l'a reconnu le docteur Mouldi Ouerghi, pédiatre, la médecine en Tunisie a évolué et qu'elle ne souffre que d'un problème structurel en ce que le privé l'emporte sur le public. Il va de soi que le colloque a aussi montré l'insouciance de la Constituante face à la question de l'enfance que ladite association s'emploie à inscrire dans la Constitution. Mais hélas, aucun politique ni constituant n'a assisté au colloque alors que des invitations personnelles ont été adressées à tous les constituants du district du Nord-Ouest. Allez comprendre cette insouciance que nos élus manifestent à l'égard de nos enfants qui représentent en fait l'avenir de notre pays. Les témoignages d'enfants abandonnés ou battus ont montré à quel point la question de l'enfance doit être traitée avec tous les soins par tout le monde, les constituants en premier lieu.