Le défi est de répondre au mieux aux besoins grandissants de connexion des industriels au réseau de la haute tension, ainsi que le raccordement des ménages au gaz naturel, particulièrement les résidents des régions intérieures, afin de faire face à la baisse du mercure en hiver Cinquante ans de service continu. Depuis 1962 la société nationale a gardé son statut d'entreprise publique et de monopole de production, de transport et de distribution de l'électricité en Tunisie, au moment où d'autres sociétés ont été cédées partiellement ou totalement, et parfois farouchement, à des investisseurs privés dont les apports ne remontent pas à la hauteur des retombées. Sans parler des multiples dérives sociales inhérentes à ces cessions, sous couvert de plan de réorganisation et de réformes. En effet, loin de toute recherche acharnée de rentabilité financière, «la Steg a pour mission principale de fournir et d'assurer le courant électrique 24 heures sur 24 à tous ses clients», a rappelé M. Ridha Ben Mosbah, P.-d.g. de la Steg, à l'occasion de son 50e anniversaire, célébré, hier, au siège de la société. Plusieurs personnalités étaient présentes à la salle des conférences, notamment le ministre de l'Industrie, M. Mohamed Lamine Chakhari, le fondateur de la société, M. Ahmed Ben Salah, des anciens P.-d.g. de la société, un représentant de la centrale ouvrière, ainsi que les employés de la société. Dans son allocution, le P.-d.g. a insisté que cet anniversaire est une occasion pour dresser les bilans d'activités, les recouper avec la conjoncture énergétique en vue d'élaborer les plans appropriés pour continuer la marche. Il est à préciser, à cet égard, que l'orientation citoyenne, conjuguée à la flambée des cours du pétrole, a pesé lourd sur l'équilibre financier de la société. Pour sa part, M. Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie et du Commerce, a salué les efforts consentis par toutes les forces de l'entreprise nationale, depuis sa création, et particulièrement pendant la conjoncture délicate des premiers mois de la révolution. «Assurer la continuité des services, dans ces circonstances, ou on a même constaté des agressions physiques contre certains employés, dans quelques régions est un effort louable», ajoute-t-il. Mais ce n'est qu'une démonstration de plus des performances et de l'abnégation des compétences de la société. En effet, sur un autre plan, l'expertise acquise dans ces cinq décennies d'activité a attiré l'attention de plusieurs opérateurs dans d'autres pays qui ont sollicité les services de la Steg pour le conseil, l'assistance et la réalisation des projets d'envergure. «Plusieurs demandes le confirment», approuve le ministre. Sous nos cieux, la Steg est en mesure de relancer un cercle vertueux d'investissements, d'emplois et de développement entretenu. «Les investisseurs exigent, entre autres, un approvisionnement fiable en énergie, notamment électricité et gaz», relève le ministre. Ainsi, la Steg est appelée à répondre au mieux aux besoins grandissants des industriels en haute tension, ainsi qu'à élargir le réseau de distribution du gaz naturel aux ménages, particulièrement les résidents des régions intérieures afin de faire face à la baisse du mercure en hiver. Pour ce faire, la nouvelle centrale électrique de Sousse, avec les autres centrales prévues dans la liste des grands projets, sont de nature à faire face au pic de consommation de la période allant de 2014 à 2015. Par ailleurs, les énergies renouvelables constituent un vecteur de développement de la société. D'ailleurs, «le développement des énergies renouvelables et propres est l'une des orientations du gouvernement actuel», rappelle-t-il. L'invité d'honneur, le père fondateur de la Steg, M. Ahmed Ben Salah, qui fut le ministre de la Planification, des Finances et de l'Economie à cette époque, a rappelé que le projet s'inscrit dans le cadre de la «tunisification» des quelques entreprises françaises qui produisaient de l'électricité dans des régions limitées et à des coûts exorbitants. Ces efforts ont été sabotés par les bailleurs de fonds, assimilant cette opération à une nationalisation de ces entreprises. Face à ce refus de financement, il a sollicité le Koweït qui a fourni les fonds nécessaire pour monter le projet de la Steg. Conformément à ses principes socialistes, il vante : «C'est un modèle de l'entreprise publique pérenne». Et de renchérir : «Après une tendance de farouche privatisation, n'est il pas le moment d'étendre les services publics sur certaines entreprises et activités». Cette proposition a interpellé les présents à la salle qui semblaient réticents à toute forme de privatisation. En visionnaire, il a prévenu les responsables que le potentiel énergétique du Sahara, alléchant pour plusieurs pays qui cherchent un substitut au pétrole, constituera la prochaine cause des Tunisiens. «On risque une nouvelle forme d'occupation», a-t-il conclu.