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Mener une politique conjoncturelle active
Analyse
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 05 - 2012


Par Zouheïr El Kadhi (Dr en économie)
Sans tomber dans le catastrophique, la vérité est que l'économie tunisienne est presque au bord du gouffre. Aujourd'hui le doute s'installe sur la capacité de notre économie à passer dans une zone de reprise. Et en attendant celle-ci, l'année en cours doit déjà être meilleure. En tout état de cause, la situation actuelle appelle des mesures d'urgence même si les marges de manœuvre sont très limitées. Pour une année exceptionnelle comme celle en cours, le chiffre lui-même du taux de croissance compte peu et s'aventurer à avancer des chiffres positifs avant que les statistiques officielles ne le permettent est un pari trop risqué, car les faux départs d'une économie sont tout aussi probables qu'une vraie reprise. Le gouvernement doit savoir que ce qui manque à la politique économique actuelle, c'est un manque évident de lisibilité et il lui faudra apprendre à abandonner l'idéologie.
Les composantes de la demande extérieure et intérieure semblent fortement touchées. Du côté des exportations, nos partenaires commerciaux, essentiellement la zone euro, passent eux aussi par une période difficile et les perspectives économiques sont moroses. Faut-il souligner à cet égard que l'économie tunisienne a encaissé un double choc: celui du ralentissement de l'économie européenne auquel s'est ajouté celui de sa propre mauvaise performance.
Du côté de la demande intérieure, la situation de la consommation et de l'investissement privé n'est guère plus encourageante. En effet, côté entreprise, le manque de perspectives économiques rassurantes à long terme freine aujourd'hui l'investissement. Des coûts de financement très élevés n'encouragent pas non plus l'investissement et il faut d'ailleurs s'employer à abaisser ces coûts. Du côté de la consommation privée, la situation est bien plus sombre dans la mesure où le pouvoir d'achat ne cesse de se dégrader et risque même d'amplifier les mouvements sociaux. De plus, et sous l'angle monétaire et financier, les marges de manœuvre sont réduites alors que des freins à la croissance demeurent. Le léger rebond de l'activité qui se profile n'est donc pas encore le signal d'une vraie reprise économique.
Dans une telle situation, que doit faire le gouvernement ? Nul n'ignore que la situation est extrêmement difficile. Les responsables en place doivent surtout prouver qu'ils savent gérer une situation conjoncturelle difficile en adoptant leur programme à la réalité. Maintenant que la loi de finances est votée, il faut agir rapidement car la reprise dépend de façon cruciale des moteurs exogènes de croissance, autrement dit de la politique budgétaire. En effet, la politique budgétaire doit être intelligemment orientée pour remettre l'économie sur la voie de la reprise.
Les dépenses publiques et l'investissement public sont actuellement les seules composantes sur lesquelles le gouvernement peut agir, même si leur efficacité reste sujette à débat. Par ailleurs, il est largement admis que les investissements publics dans la construction sont le mécanisme de stabilisation de la conjoncture le plus efficace.
En revanche, cela nécessite des financements non négligeables. Dès lors, il faut retrouver de nouvelles formes de mobilisation de l'épargne et pourquoi pas hors de l'endettement public proprement dit. Les banques et les sociétés privées peuvent alors être sollicitées. A l'évidence, il importe de chercher des moyens de financement pour les dépenses supplémentaires. L'une des pistes à explorer est d'utiliser les sommes consacrées aux paiements du service de la dette. La solution de «first best» serait de négocier la reconversion de la dette en projet d'investissement. L'autre solution, de «second best», serait d'augmenter les capacités d'endettement du pays en sollicitant un rééchelonnement de la dette à l'occasion du G8 par exemple.
En définitive, les mesures conjoncturelles doivent être ciblées, rapidement, et judicieusement déployées aux niveaux économique et social. Aujourd'hui, il est inacceptable qu'un pays comme la Tunisie, qui dispose des capacités humaines qui sont les nôtres, ne parvienne pas à retrouver les chemins de la reprise. Dans le principe, il suffirait de peu : de la confiance, une ligne claire, une réhabilitation du travail, une bonne volonté de partage des fruits de la croissance, la rénovation des ascenseurs sociaux, pour que l'on sorte rapidement de la stagflation présente. Mais ce peu est très certainement le plus difficile à réaliser.


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