• «Ferme volonté du gouvernement italien de conclure un partenariat stratégique agissant avec la Tunisie», souligne le Dr Ben Jaâfar, président de l'ANC «La Tunisie a donné des espoirs au monde entier et a démontré qu'il est possible de passer de l'autocratie vers un Etat de droit et des institutions», a déclaré hier le président italien Giorgio Napolitano à l'adresse des constituants réunis en séance spéciale au siège de l'Assemblée constituante. «Notre pensée va à ceux qui continuent de se battre pour la liberté dans cette région», a-t-il dit citant en particulier la Syrie. Il est inconcevable, a-t-il ajouté, «de vouloir étouffer la lutte pour la liberté par les armes et en utilisant la force contre son peuple», a clamé M. Napolitano, exprimant le souhait de voir d'autres processus de démocratisation suivre dans le monde arabe «dans le respect des spécificités de chaque pays», a-t-il soutenu. «Vous êtes les architectes de l'Etat de droit», a-t-il relevé. L'Italie, a-t-il dit à l'adresse des constituants tunisiens, a connu ce même chemin après la chute du fascisme en juin 1946. Les constituants italiens élus ont pu rédiger, au terme d'une année et demie, la Constitution italienne «fruit d'un débat haut et approfondi et d'un exercice d'écoute réciproque». «Vous avez le même défi et la même capacité pour faire naître une démocratie qui consacre des valeurs universelles de liberté et d'égalité entre hommes et femmes, et où tous les citoyens se reconnaissent dans la participation à la chose publique», a soutenu M. Napolitano, assurant du soutien de l'Union européenne et du monde entier à la Tunisie qui fait face à d'importants défis économiques et sociaux, a-t-il reconnu. «L'Italie, traditionnellement partenaire et ami de la Tunisie, ne manquera pas d'apporter un soutien à la Tunisie», a affirmé M. Napolitano, citant à cet égard la signature mercredi d'une déclaration conjointe entre la Tunisie et l'Italie pour l'instauration d'un partenariat stratégique qui permettra, a-t-il dit, de rendre «notre dialogue plus structuré et plus développé». Impulser les échanges bilatéraux Soulignant la dimension symbolique de la visite du président italien en Tunisie, le président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaâfar, a relevé que l'Italie a été parmi les pays amis de la Tunisie qui a apporté son appui aux aspirations légitimes du peuple tunisien pour la liberté et le développement social et économique. «Nous avons trouvé chez le gouvernement italien une ferme volonté pour conclure un contrat de partenariat stratégique agissant avec la Tunisie dans tous les domaines», a dit M. Ben Jaâfar. L'Italie est le deuxième investisseur étranger et le troisième marché touristique en Tunisie. Pour ce qui est de la question de l'émigration clandestine, particulièrement vers l'Italie, M. Ben Jaâfar a affirmé sa profonde conviction que les solutions sécuritaires ne peuvent être la réponse à ce problème. L'appui à l'investissement, le développement des PME, l'encouragement de la coopération technique, la création d'opportunités d'emploi pour les jeunes et le développement des zones déshéritées «sont la solution adéquate», a soutenu M. Ben Jaâfar, citant l'expérience italienne pour réduire les écarts entre les régions. «Nous voulons tirer profit de l'expérience italienne en matière de décentralisation et impulser les échanges économiques entre les régions tunisiennes et italiennes à travers la création de projets de forte employabilité», a-t-il soutenu, appelant par ailleurs l'Italie à soutenir la demande de la Tunisie pour accéder au statut de partenaire privilégié.