Le ministre du Tourisme, Elyès Fakhfakh, s'est déclaré «déçu» en constatant, mercredi, au terme d'une visite à l'Institut des hautes études touristiques (Ihet), de l'état de délabrement de cette structure «censée jouer un rôle stratégique pour l'avenir et la pérennité du tourisme tunisien». «Cette structure est actuellement en panne», a-t-il constaté, après avoir rencontré le corps enseignant de l'Institut et pris connaissance des doléances de ses responsables et de son fonctionnement en génaral. D'après M. Fakhfakh, l'Ihet de Sidi Dhrif est censée «être une locomotive pour l'ensemble du dispositif de formation dans le secteur hôtelier et touristique en général». Pour M. Mejdi Korbi, enseignant de psychologie, le mal réside dans le fait que l'Institut, de par son fonctionnement actuel et le contenu pédagogique de ses programmes, «demeure encore distant des véritables besoins et des attentes de la profession». L'enseignant dénonce, à cet effet, l'insuffisance des équipements qui handicapent la formation pratique des étudiants, «tant nécessaire», d'après lui, pour leur garantir des emplois. Lors du débat, les questions soulevées ont porté, essentiellement, sur la crise de confiance à l'égard de la formation dans le secteur, la formation continue des enseignants et les difficultés de placement des stagiaires au sein des unités hôtelières. Les participants ont également souligné la nécessité d'asseoir les meilleures conditions de relève face aux départs à la retraite de plusieurs acteurs de l'Institut. Le ministre du Tourisme a insisté sur la rigueur pour tirer le meilleur profit des formations. «La formation exige une rigueur pareille parfois à celle dispensée par les institus militaires comme c'est le cas dans les grandes écoles touristiques de renommée internationale», a-t-il dit à ce sujet. Il a en outre ajouté que la stratégie globale de réforme devrait permettre à cet institut de reprendre sa place dans la zone méditerranéenne en tant que structure digne de la notoriété tunisienne en matière touristique.