La Tunisie s'est engagée à mettre en place un mécanisme national de prévention contre la torture une année après la mise en œuvre du protocole facultatif à la convention contre la torture, a annoncé hier le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle. La Tunisie a ratifié le protocole facultatif à la convention des Nations unies contre la torture le 29 juin 2011. En vertu de ce traité, entré en vigueur le 28 juillet 2011, l'échéance pour la création d'un mécanisme de visites est le 28 juillet 2012. Le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle a organisé hier un dialogue pour discuter la démarche de création et de gestion de ce mécanisme. Le ministère vise à travers ce dialogue à associer l'ensemble des parties concernées à la réflexion sur les principales questions juridiques et scientifiques en rapport avec ce mécanisme et pour trouver un consensus concernant sa composition et les garanties nécessaires à son indépendance. «Ce mécanisme devrait être créé par l'Assemblée constituante et dont les responsables devraient être sélectionnés parmi les personnes compétentes, intègres et indépendantes et représentatives de toutes les parties impliquées dans ce domaine», a-t-il dit. Ce mécanisme aura la possibilité de visiter tous les lieux de détention dans les prisons et les postes de police de manière régulière. Il s'agit aussi d'établir des rapports et des recommandations pour améliorer les mesures préventives de la torture. De son côté M. Samir Dilou a indiqué que la volonté politique de lutte contre la torture doit se traduire au plan juridique et se hisser au niveau constitutionnel afin qu'elle ne soit pas de simples slogans. Le ministre n'a pas démenti que des cas de torture ont été enregistrés après la révolution dans les prisons rappelant la mise en place d'une commission d'enquête. Un rapport sera présenté prochainement à la présidence du gouvernement, a-t-il dit. La conférence s'est poursuivie en ateliers en présence d'experts étrangers.