…souligne Samir Dilou Le ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, a reçu, hier, au Bardo, une délégation franco-suisse de la Commission internationale contre la peine de mort (Cipm), composée de Mme Ruth Dreifuss, première femme présidente de la Confédération suisse, et de M. Robert Badinter, ancien ministre de la Justice français sous François Mitterrand. L'entrevue a permis d'évoquer la situation des droits de l'Homme en Tunisie et plus particulièrement l'abolition de la peine de mort. Dans une déclaration à l'agence TAP, M. Badinter a souligné que sa visite en Tunisie aux côtés de Mme Dreifuss, s'inscrit dans le cadre des efforts de la Commission internationale contre la peine de mort visant à encourager la Tunisie à inscrire l'abolition de la peine de mort dans la future Constitution tunisienne. Il a cité à ce propos la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne adoptée par 27 pays dont l'article 2 proclame: «Nul ne sera condamné à mort, ni exécuté». L'ancien garde des Sceaux, ministre français de la Justice (1981-1986) a relevé que les membres de la Cipm souhaitent que «la Tunisie de la révolution adhère à ce principe». «Il faut souligner que les temps sont nouveaux et marquer la rupture avec les temps anciens», a-t-il dit, ajoutant qu'au regard des rapports antérieurs, la Tunisie n'applique pas la peine de mort dans la pratique, même si elle est prévue dans la législation tunisienne. «Une proclamation dans ce sens serait alors une abolition de droit», a-t-il estimé. Pour sa part, M. Samir Dilou a indiqué que la Tunisie reste à l'écoute de toutes les parties nationales et internationales concernées par cette question aussi bien les abolitionnistes de la peine de mort que les antiabolitionnistes, ajoutant que la question est toujours en débat et n'a pas été définitivement tranchée.