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Le turc, le chinois ou l'hindou ? L'éducation, une ligne rouge
Commentaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 06 - 2012


Par Soufiane Ben FARHAT
Enseigner la langue turque à nos élèves, pourquoi pas ? Cela pourrait aussi bien concerner le danois que l'ourdou. Toute langue étrangère est la bienvenue, somme toute. Seulement, en annonçant cela dimanche dernier, le ministre de l'Education a semé le trouble. Plusieurs personnes se sont interrogées. Pourquoi le turc ? Pourquoi d'une manière aussi impromptue ? Pourquoi l'avoir annoncé un dimanche de fin d'année scolaire, à quatre jours des épreuves du baccalauréat ?
Les commentaires vont bon train depuis. On y décela une manifestation de la turcophilie ambiante depuis peu. C'est-à-dire depuis qu'Ennahdha et ses alliés ont accédé au pouvoir suite aux élections du 23 octobre 2011.
En gros, on nous dit qu'Ennahdha prend pour modèle l'AKP, parti de la mouvance islamiste modérée au pouvoir à Ankara depuis 2002. Soit. Mais comme toute orthodoxie présuppose l'hérésie, tout modèle enfante une caricature. Et M. Abdellatif Abid, ministre de l'Education, a frisé la caricature par ses propos dominicaux mal cadrés. Raison pour laquelle il a tenté avant-hier, via l'agence TAP, de lever un tant soit peu un coin de l'équivoque. Parce qu'équivoque il y a.
Le ministre a précisé qu'outre l'arabe, le français et l'anglais, le turc s'ajoutera aux cinq langues étrangères dispensées dans nos écoles (l'allemand, le chinois, le russe, l'espagnol et l'italien). Il ajoute que la décision du département d'augmenter les langues étrangères enseignées en Tunisie s'inscrit dans l'ouverture sur l'extérieur, “notamment les pays proches culturellement et historiquement”. A l'en croire, inscrire le turc au système éducatif vise plutôt à consolider les connaissances linguistiques des élèves, loin de toute considération politique.
L'esprit des propos ministériels favorise plutôt l'introduction des langues swahilies. Pourquoi pas ? Il s'agit bien d'un groupe de langues bantoues de l'Afrique de l'Est, fruit d'un métissage de langues africaines, d'arabe et de persan. Ce faisant, nous honorerions “les pays proches culturellement et historiquement”.
Soyons sérieux. Des décisions de cette envergure devraient faire l'objet d'un débat approfondi. Les citoyens sont concernés au premier degré. Les affinités brusques ou latentes des hauts responsables ne sont guère décisives à ce propos. L'intérêt supérieur du pays prime. Et non point les inclinaisons fortuites et autres vocations découvertes sur le tard à la faveur de jeux d'alliance autour du pouvoir ou du jeu de renvois d'ascenseurs.
Depuis cent-soixante-quatorze ans, l'éducation a fait la Tunisie moderne. Les réformes éducatives mises en branle à l'époque husseinite ont été décisives, depuis 1838. Soit près d'un demi-siècle avant l'irruption brutale du colonialisme français. En 1838, la régence de Tunis avait créé la première Ecole polytechnique dans tout le bassin méditerranéen. Les premières générations de réformateurs tunisiens et dans tout le monde musulman en furent issues. Tel fut le cas du formidable trio Kheireddine Ettounsi, Rostem et le général Hassine notamment. Et grâce à l'encadrement du père de l'Ecole réformiste tunisienne, l'illustre Mahmoud Qabadou. Pour la petite histoire, ce dernier enseignait la philosophie politique à Istanbul dans les années 30 du dix-neuvième siècle. S'ensuivirent la réforme de l'enseignement de la Grande mosquée de la Zitouna et la création du collège Sadiki en 1875. Puis vinrent la Khouldouniyya et l'Université populaire.
Ces établissements prestigieux enfantèrent les trois générations de réformateurs dont le labeur successif présida à l'indépendance en 1956.
Les questions de l'éducation en Tunisie sont une ligne rouge. Toute légèreté, improvisation ou extravagance en la matière peut s'avérer lourde de conséquences. Département ministériel ou pas, toute décision doit faire l'objet d'un large débat, voire d'un consensus national. On a déjà observé les insanités annoncées à l'occasion de la réouverture de l'université de la Zitouna. Comme prétendument l'étude escomptée de la médecine dans la mosquée.
Le turc, oui, pourquoi pas ? Mais auparavant n'y a-t-il pas lieu d'envisager de rendre obligatoire l'enseignement du chinois ou de la langue hindoue (parlés par deux milliards et demi de personnes) ?
Une simple suggestion M. le Ministre.


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