• Les organisations internationales choisissent souvent des associations suite à un appel à candidature pour la réalisation de projets d'actualité comme ceux qui concernent l'atténuation des effets sur les changements climatiques, la lutte contre la désertification, le soutien des personnes à besoins spécifiques, la création de micro-entreprises respectueuses de l'environnement • Les associations ne doivent pas se limiter à exécuter des travaux conçus dans les bureaux de l'administration ou se consacrer uniquement à la sensibilisation et l'éducation Le nombre des associations n'a pas cessé d'évoluer au cours des dernières années. C'était une occasion pour l'Etat de formuler sa fierté et sa satisfaction quant à ce développement du tissu associatif . Ces associations opèrent dans presque tous les domaines d'activités économiques et sociales : les handicapés, l'environnement, l'enfance, l'économie... Mais une grande partie de ces associations n'ont presque pas d'activités significatives dans la mesure où elles n'arrivent pas tout au long de l'année à réaliser des actions d'envergure au profit d'une catégorie de citoyens, d'un quartier ou d'une école. Lors de l'assemblée générale, chaque association présente, certes, les différentes activités menées dans le cadre du rapport moral. Mais ces activités sont limitées et ne répondent pas vraiment aux ambitions de la population. Le financement de ces associations se fait, généralement, par une subvention des autorités publiques, les dons et, bien sûr, la cotisation des adhérents. Malheureusement, les responsables de ces associations se plaignent souvent des ressources financières limitées qui ne sont pas en mesure de financer la réalisation de certains projets. Du coup, c'est la démotivation totale du bureau directeur et des adhérents qui tiennent, néanmoins, régulièrement des réunions pour examiner certaines propositions. Mettre en œuvre le programme préétabli Pourtant, les associations constituent de par le monde les structures les plus adaptées pour soutenir les efforts de l'Etat. D'ailleurs, les organisations internationales choisissent souvent des associations pour leur fournir des dons suite à un appel à candidature destiné à la réalisation de projets d'actualité brûlante comme, à titre d'exemple, ceux qui concernent l'atténuation des effets sur les changements climatiques, la lutte contre la désertification, le soutien des personnes à besoins spécifiques, la création de micro-entreprises respectueuses de l'environnement... Ces projets font l'objet d'un suivi de la part de ces organisations internationales qui sont soucieuses de l'entrée en fonction des projets, de leur réussite et de leur pérennité. Les projets de partenariat entre certains ministères et des associations n'ont pas toujours donné les résultats escomptés pour diverses raisons. En effet, les propositions formulées par ces organisations non-gouvernementales ne sont pas toujours prises en considération. L'Etat s'obstine toujours à mettre en œuvre le programme préétabli malgré la tenue de plusieurs réunions pour examiner les différentes étapes de réalisation du projet. Certains responsables d'associations nous ont affirmé que leur présence avait été décorative où ils jouaient le rôle de figurant dans la mesure où leurs propositions et leurs critiques n'étaient pas souvent suivis d'effet. Sur le terrain, et dans le domaine de l'environnement, par exemple, les projets de partenariat Etat-associations se limitaient à certains travaux simples comme l'entretien des espaces verts et la plantation d'arbustes. Le choix des associations chargées d'effectuer ces travaux en contrepartie d'une subvention était fait sur la base de critères fixés par le ministère qui était en mesure de favoriser une association aux dépens d'une autre. Certes, le travail associatif est, par définition, bénévole, se distinguant par le respect d'un groupe de personnes de certaines valeurs nobles comme l'entraide, la solidarité, le respect de l'environnement, la maîtrise de l'énergie... Certes, à la faveur de ce partenariat, nombre de projets ont pu se réaliser dans les différentes régions avec l'implication de la population et dans le cadre d'une approche participative dont on a tant parlé. Parmi les régions qui ont bénéficié de l'apport de ces associations, figure celle de Jendouba où des jeunes ont pu monter leurs propres projets dans le domaine de l'artisanat, des petits métiers, de l'apiculture, de l'élevage...Les projets financés par les organisations internationales comme le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds mondial pour la Nature tiennent compte des ambitions des associations qui reflètent celles de la population ciblée. Face au manque de moyens, le rôle de certaines associations dites de développement s'est limité à fournir des micro-crédits sur la base des ressources financières provenant de la Banque tunisienne de solidarité. Un tel travail est certes nécessaire vu son impact sur le développement des petits métiers dans une région donnée, mais les activités ne sont pas diversifiées et la discussion de sujets d'actualité avec les jeunes est presque absente. D'où la nécessité de revoir, à l'avenir, les activités des associations pour les rendre plus dynamiques et proches des préoccupations de la population. Ces associations ne doivent pas se limiter à exécuter des travaux conçus dans les bureaux de l'administration ou se consacrer uniquement à la sensibilisation et l'éducation. En contact direct et quotidien avec les gens, les associations sont mieux informées des problèmes qui rongent la société et sont en mesure de suggérer des solutions pertinentes à même de combler les lacunes constatées. La présence de spécialistes chevronnés et de cadres de l'administration au sein de ces structures ne fait que renforcer l'expertise pour le bien de la région et de la population. Les prestations fournies aux catégories ciblées sont gratuites — et doivent le rester — et n'exigent pas forcément une adhésion à l'association.