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Impardonnables ratages
Emprise sur l'entreprise : Pour un nouveau modèle de développement
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 06 - 2012


Par Foued ALLANI
Gaspillage des ressources, mais aussi des opportunités. Ce sont là deux parmi les nombreuses causes du mal-développement dont souffre notre pays et qui participent à le renforcer.
Nous avons effectué un petit survol dans notre précédent article sur l'hémorragie des ressources et sur son impact négatif sur le développement. Nous nous proposons ici et maintenant un aperçu sur celui des opportunités.
Sachant que le mal-développement qui a frappé notre pays est, à l'image de bon nombre d'autres pays souffrant ou ayant souffert de ce fléau, le fruit d'une dictature n'ayant pas réussi la décolonisation, ayant donné naissance à l'anti-citoyen, à des institutions fonctionnant contre l'intérêt général, à une économie fragile, dépendante et à faible valeur ajoutée, à des inégalités profondes et multiples, à une rurbanité monstrueuse puis à l'Etat-mafia, etc.
N'ayant jamais prétendu établir un diagnostic exhausif et profond des causes ayant conduit à ce mal-développement, nous avons essayé tant bien que mal de décrire et de constater l'étape incontournable de tout travail rigoureux et méthodique. Le constat est déjà inquiétant.
Nous nous contenterons, ici, de citer quelques exemples afin d'illustrer en quelque sorte nos propos.
Une économie «enchaînée»
Parler de gaspillage des opportunités, c'est attirer l'attention sur de mauvais choix ou des pistes intéressantes négligées ou non suivies.
Dans tous les domaines de la vie sociale, politique, économique ou culturelle, nous avons assisté à un gaspillage d'opportunités souvent flagrant.
En plus des pertes considérables dues au non-Maghreb et à la non-complémentarité arabe, notre pays est en train de rater d'énormes opportunités économiques et culturelles offertes par les pays africains subsahariens ainsi que bon nombre de régions pouvant s'avérer intéressantes un peu partout dans le monde.
Avec une économie «enchaînée» à celle de la France et de l'Europe «européenne», nous nous sommes créé notre propre dépendance, pire, notre fermeture pour finir comme simples sous-traitants d'une industrie dont la technologie nous échappe et les récepteurs d'un tourisme de masse plus consommateur que productif. Cela sans parler des ressources humaines chèrement formées qui, au lieu de plonger leurs racines aux Etats-Unis ou au Japon, traînent encore les pieds dans une France en récession qui a entamé sa régression sur le plan scientifique et technologique.
Que d'opportunités perdues aussi à cause de ce monopole de la langue française, elle aussi à la traîne sur le plan international, dans notre vie culturelle et surtout scientifique. Langue qui participe à notre enchaînement à ce pays et nous empêche d'explorer d'autres marchés nettement plus prometteurs. Plusieurs décennies de perdues à cause de notre attachement à ce système renforçant la dépendance et favorisant notre incompétence dans tous les domaines sur le plan international (IDE non concrétisés à cause du problème de la langue).
A cause d'un système éducatif stérile, nous avons produit par ailleurs des chômeurs diplômés certes, mais ne pouvant être vraiment opérationnels qu'après de longues années d'expérience.
Un système qui a produit une pléthore de diplômés dans les humanités négligeant ainsi les filières technologiques tant moyennes que supérieures.
Improvisation, cercles vicieux et impasses
Attaquées par l'érosion, nos terres cultivables souffrent également de problèmes fonciers, devenus de véritables freins pour l'agriculture. Un casse-tête, certes, de taille, mais pouvant être résolu, auquel s'ajoute une incapacité flagrante à gagner d'autres terres dans les régions arides, à cause d'une très mauvaise répartition de l'eau. A part l'oasis de Rejim Maâtoug, aucune autre n'a été créée. Pourtant et grâce à une meilleure mobilisation des eaux pluviales du Nord, d'autres oasis de ce genre auraient pu voir le jour. En contrepartie, le Sud est capable de fournir l'électricité à bon marché à l'ensemble du pays grâce à l'énergie solaire.
Entre-temps, le Cap Bon, le Sahel et bientôt le Kairouannais, puis les régions de Bizerte et de Jendouba commencent à s'essouffler à cause de cultures non adaptées, très gourmandes en eau.
Toujours dans le domaine de l'agriculture, notons l'expérience catastrophique du développement du secteur avicole-chair aux dépens de celui cunicole. Ce dernier qui produit mieux et plus, n'est pas dépendant côté alimentation des humeurs, toujours désagréables du marché mondial du maïs et du soja.
De meilleure qualité nutritive, la viande de lapin est produite grâce à une alimentation locale et accessible (tous les restes des fanes des légumes destinés aux marchés et la luzerne). Un exemple parmi tant d'autres. Idem pour la pêche en crise, à cause d'une suractivité aux côtes-Est du pays aux dépens des côtes-Nord poissonneuses et plus fournies en espèces à haute valeur marchande.
Industries culturelles, le grand oublié
Notre économie a aussi négligé le commerce international basé sur la réexportation. Une activité pourtant plusieurs fois millénaire sous nos cieux. Nécessitant du souffle et de solides réseaux d'écoulement basés sur la confiance et la fiabilité, cette activité et celle annexe du conditionnement des marchandises, auraient pu être développées car si elles nécessitent au départ des fonds non négligeables, elle possède l'avantage d'être très rentable souvent à très court terme.
D'énormes opportunités sont également parties en fumée en l'absence d'industries culturelles chez nous. Nous avons raté au moins trois décennies dans ce domaine très rentable, alors que nous avions et avons encore tous les ingrédients pour y réussir. En contrepartie, ce sont des sommes faramineuses gaspillées à financer et soutenir des films que personne ne regarde, des livres que personne ne lit, car chers et mal diffusés (surtout à l'extérieur). Pire, nous sommes devenus les plus grands importateurs dans ce domaine, alors que les pays à économies avancées possèdent tous des industries culturelles très performantes.
Avec un système de financement des entreprises basé sur les banques, dont la quasi-totalité est frileuse, la multiplication des intrus dans tous les domaines (agriculture, pêche, tourisme et promotion immobilière en tête) que de temps perdu, que de projets qui trébuchent, que de secteurs saturés, que d'opportunités perdues pour les professionnels plus aptes à réussir dans leurs domaines respectifs que ces parasites déjà cités. Ce sont donc des politiques sociales, économiques et de management public non claires, mal conçues et mal conduites qui nous ont fait perdre d'énormes opportunités, Procéder à l'inventaire de tout ce gâchis est pour nous une urgence afin d'en tenir compte dans la mise nécessaire au point d'un nouveau modèle de développement.


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