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En fumée!
Emprise sur l'entreprise : Pour un nouveau modèle de développement
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 06 - 2012


Par Foued ALLANI
Dans gaspillage il y a pillage, même si le premier diffère du second par son caractère spontané et non intentionnel, car le résultat est le même : de précieuses ressources d'importance plus ou moins stratégique parties en fumée. Pertes qui souvent engendrent en cascade de nouveaux gaspillages, renforçant et accélérant ainsi le processus de mal-développement. Mal qui ronge notre pays depuis plusieurs décennies.
Disons d'emblée que la dictature est l'une des plus importantes sources de gaspillage. Exclusion et marginalisation des compétences, dépenses exagérées en communication du type propagande, faste entourant le pouvoir, frais exorbitants pour la sécurité du régime et surtout hésitations, changements de programmes et temps perdu.
Assez répandu, parfois excessif, le gaspillage s'est aggravé suite au rapide passage de notre société au stade de l'hyper-consommation en brûlant toutes les étapes dont celle de la production. Nous gaspillons en excès et nous le faisons pour des produits peu intégrés ou totalement exportés. Cela en plus des ressources vitales qui sont déjà limitées ou rares. Urbanisation explosive, nucléarisation de la famille, désir d'améliorer ses apparences, publicités abusives sont parmi les causes ayant exacerbé ce phénomène.
Sans politiques publiques sérieuses de gestion de la demande toujours croissante, nous sommes aussi poussés parfois au gaspillage à cause de la mauvaise qualité des produits achetés (faible pouvoir d'achat oblige) mais aussi par réaction à l'exclusion et à la marginalisation par le groupe dominant au pouvoir.
Ainsi, et dans tous les secteurs, nous sommes confrontés à des gaspillages monstres allant de la perte du temps à celle des vies humaines en passant par celle de l'énergie, des devises, des idées, etc.
Rares mais gaspillées
Ressource vitale, limitée et de plus en plus rare, l'eau est, par exemple, chez nous, consommée sans rationalisation aucune. Mobilisation incomplète en amont surtout pour les eaux pluviales dans les grandes agglomérations et consommation excessive en aval. Avec près de 80% pour l'agriculture qui tarde encore à adapter ses méthodes aux exigences de l'économie d'eau.
Malgré l'effort national visant à limiter au minimum les fuites dans le réseau d'eau potable, celles-ci restent assez élevées. Quant aux utilisateurs, ils continuent d'être gaspilleurs surtout sur les lieux de travail et ceux recevant le public. L'eau potable est, en plus, utilisée dans les chasses pour WC et ces dernières sont souvent défectueuses. Des factures de plus en plus salées représentent par ailleurs un gaspillage de ressources financières qui auraient pu bénéficier à d'autres activités essentielles, telles par exemple la culture, aussi bien au niveau des ménages qu'au niveau des entreprises et des administrations.
A côté du gaspillage flagrant de temps, de télécommunications, de papier, administrations et entreprises sont également sources de gaspillage d'énergie. A cause d'une architecture de plus en plus inadaptée à notre climat, on chauffe et on refroidit à des coûts exorbitants et certains n'hésitent pas à laisser la climatisation (chaude ou froide) fonctionner jusqu'au lendemain pour son confort le lendemain. Cela sans compter les appareils laissés tous en veilleuse, donc continuant à consommer de l'électricité.
La mauvaise programmation des déplacements et le travail mal planifié engendrant des urgences excessives font que la consommation de carburant augmente sensiblement. Soit par conséquent l'augmentation des sommes à compenser par l'Etat. Le manque d'entretien, l'absence d'esprit de maintenance et de suivi, les manipulations incorrectes et la multiplication des utilisateurs sont aussi des sources de gaspillages énormes en pièces détachées et en services de réparation. Hémorragie pour nos transports qui coûtent très cher aux particuliers, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté.
La mauvaise qualité de nos routes engendre, à ce propos, des gaspillages en cascade. Plus de carburant, plus de pièces de rechange, plus de temps, plus d'énergie humaine et psychologique, et surtout plus d'accidents. Traduire gaspillage de vies humaines, de soins médicaux avec, en plus, dégâts matériels, journées de travail perdues, ambiance générale moins motivante, l'image de tout un pays affecté, etc.
C'est ainsi que le travail bâclé, les fraudes, la mauvaise qualité des produits et des services possèdent la triste réputation d'être d'importants générateurs de gaspillages.
Ajoutons à cela les discussions inutiles et futiles, la facture téléphonique pléthorique, la procrastination, très répandue chez nous, les changements de programmes qui se multiplient sans fin, les hésitations, etc. Le compte sera… très mauvais.
Imaginez que nos élèves, par exemple, doivent utiliser plus de dix livres chaque année qu'ils jetteront à la fin des cours car devenus inutilisables (on écrit dessus et on change les titres chaque année).
Double perte
A cause d'une alimentation déséquilibrée, source de gaspillages monstres, une hygiène de vie défectueuse (stress, tabac, café, thé, mauvaise hygiène corporelle, mauvais sommeil, sédentarité…) la pollution, l'insouciance et une autre foule de facteurs évitables, la santé, notre capital le plus précieux, est dilapidé sans pitié. Atteinte à la productivité, certes, mais aussi et surtout des dépenses astronomiques qu'on aurait pu économiser. Surtout que notre production nationale en médicaments n'arrive à satisfaire que la moitié seulement de nos besoins toujours grandissants.
Des gaspillages qui alourdissent les factures à différents niveaux, puisque plusieurs de ces dépenses bénéficient de subventions de l'Etat qui aurait pu allouer ces ressources à d'autres activités productives.
C'est dans l'alimentation que le gaspillage est le plus visible, avec des effets dominos très coûteux. Le Tunisien mange en général plus qu'il n'en faut en termes d'énergie (trop de sucre et trop de graisse). Il produit une quantité monumentale d'ordures y compris les restes de repas, donc un gaspillage double.
On le pousse à acheter des emballages en plastique à ne plus en finir (conditionnement du lait, de l'huile, des yaourts, de l'eau minérale, des boissons gazeuses, des produits d'entretien, etc., ainsi que les sachets pour les courses). Des montagnes de plastique qu'il est obligé de payer pour les jeter après dans la nature. Soit d'énormes quantités de produits importés à prix forts.
Le déséquilibre alimentaire, source de gaspillages multiples, est aggravé par ses conséquences néfastes sur la santé. Elle-même cause de gaspillages en termes de soins, de médicaments et de manque de productivité, comme déjà dit.
Tout notre modèle actuel dit de développement, qui doit inévitablement changer, est ainsi basé sur le gaspillage des ressources. Il est dépourvu de toute vision durable, caractérisée par une surconsommation à forte composante improductive et basée en plus sur l'importation.


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