Le questionnaire a été adressé à 139 entreprises exportatrices à capital allemand ou à participation allemande. Les entreprises participant à l'enquête emploient ensemble plus de 30. 000 personnes et sont représentatives, au niveau de leurs tailles respectives, de l'ensemble des entreprises à participation allemande en Tunisie. Heureusement pour l'économie tunisienne, «aucune entreprise allemande opérant sur le sol tunisien n'a pris la décision de partir», assure Mme Natascha Boussiga, directrice générale-adjointe de la Chambre tuniso-allemande de commerce et d'industrie, lors d'une conférence de presse organisée récemment à Tunis, pour la présentation des résultats de la situation et les perspectives des entreprises exportatrices allemandes implantées en Tunisie. Ces résultats dévoilent les impressions des entreprises allemandes installées sur le site tunisien, et ce, dans le cadre d'une enquête menée annuellement par la chambre mixte, reposant sur un questionnaire envoyé à ses entreprises exportatrices membres et dont les réponses sont ensuite évaluées et analysées. Une méthode qu'emprunte la Chambre, pour aider ces entreprises à mieux travailler. Selon Mme Dagmar Ossenbrink, directrice générale de l'AHK Tunisie, «les résultats de cette enquête ont toujours suscité un grand intérêt auprès des institutions et autorités en Tunisie dont l'objectif est l'amélioration continue des conditions d'investissement et de travail des entreprises étrangères». La directrice de la Chambre a parlé en plus des résultats de l'enquête, des efforts déployés par ses départements pour l'encadrement des membres. Ferdinand Terburg, vice-président de l'AHK et homme d'affaires depuis près d'une quarantaine d'années en Tunisie (directeur général du groupe «Van Laack» Tunisie), s'est chargé de présenter les résultats de l'enquête. Il a précisé que pour cette année, le questionnaire a été adressé à 139 entreprises exportatrices à capital allemand ou à participation allemande au capital. Les entreprises participant à l'enquête emploient ensemble plus de 30.000 personnes et sont représentatives, au niveau de leurs tailles respectives, de l'ensemble des entreprises à participation allemande en Tunisie. Bonne évolution des affaires Pour ce qui est de la représentation de ces entreprises par secteur, les secteurs électrotechnique et textile et confection représentent les groupes les plus importants, parmi les entreprises exportatrices en Tunisie avec la participation allemande au capital ayant répondu au sondage. En effet, 39.4% des entreprises participantes appartiennent au secteur électrotechnique contre 36% en 2011. Quant à celui du secteur textile et confection, il est représenté cette année par 35.2% des sociétés exportatrices participantes. D'autres secteurs industriels comme ceux de l'industrie chimique et plastique... sont représentés pour cette étude à hauteur de 25.4%. Une lecture par région montre que près de 86% des entreprises exportatrices allemandes participantes, sont implantées dans les quatre régions suivantes: Nabeul-Hammamet, Sousse-Monastir, Tunis et Bizerte. L'enquête montre aujourd'hui que les petites et moyennes entreprises représentent 69% de l'échantillon et environ 70% des entreprises participantes gèrent d'autres sites en dehors de la Tunisie. 28.2% des entreprises de l'échantillon qualifient l'évolution de leurs affaires de bonne, et ce, au cours de l'année 2011, alors que ce taux a été de 30% durant l'année 2010, qualifié de référence par M. Terburg et 26.8% de plutôt satisfaisante contre 46% en 2010. Le total positif passe donc de 76% en 2010 à 55% en 2011. Concernant les appréciations négatives (mauvaise et plutôt insatisfaisante) qui étaient de 22% en 2010, passent aujourd'hui à 45% (5.6% mauvaise et 39.4% plutôt insatisfaisante). «Les remarques positives diffèrent totalement d'un secteur d'activité à l'autre. En effet, malgré une faible baisse, le niveau de satisfaction dans l'électrotechnique s'élève à 67,8% contre 78% en 2010 alors que les secteurs du textile ont, quant à eux, connu une baisse significative, puisque 32% des réponses sont positives. Celles-ci étaient de 76% en 2010», note le vice-président de la Chambre. Au niveau des exportations, et après l'année 2010 où la situation s'était nettement améliorée, une baisse a été notée. Aujourd'hui, la proportion des entreprises qui ont vu leur chiffre d'affaires à la hausse est passée de 66% en 2010 à 55% pour 2011. Cette hausse a concerné plus les entreprises œuvrant dans le secteur électrotechnique que celui du textile. En 2011, 39.5% des entreprises quel que soit le secteur d'activité ont augmenté leurs effectifs contre 62% en 2010. Pour 35.2% des sociétés, les effectifs restaient stables. D'après les résultats de l'enquête les perspectives d'exportation pour les entreprises allemandes travaillant en Tunisie sont relativement optimistes pour 2012 : presque la moitié des entreprises ayant participé à l'enquête envisagent une augmentation de leur exportation. Les prévisions concernant l'évolution des effectifs pour l'exercice en cours, sont, elles aussi, relativement positives. Ces entreprises se montrent relativement optimistes quant à l'évolution des investissements en 2012. Avantages et inconvénients du site Les avantages comparatifs de la Tunisie en tant que site de production sont les suivants ; la proximité géographique par rapport à l'Europe (77.5%), les avantages fiscaux consentis aux entreprises exportatrices (57.7%) et le coût de production compétitifs (49.3%). Les entreprises affirment que la Tunisie présente certains inconvénients ; le manque de stabilité politique et sociale (76.1%), la faible productivité des salariés (38%), le manque de personnel qualifié (36.6%) et la réglementation excessive et la rigidité de l'administration (35.2%). Il est à signaler, par ailleurs, que l'enquête met en évidence les impacts positifs de l'après-révolution (évolution du taux de change (34.8%), engagement des employés (24.6%), enthousiasme (23.2%) et la coopération avec l'AHK Tunisie (23.2%)). Cette étude fait aussi ressortir certaines difficultés, comme le coût de transport élevé en Méditerranée et l'évolution sur les marchés d'écoulement en Europe. Concernant l'évolution de la confiance en le gouvernement tunisien pour les conditions économiques, depuis la révolution, pour la majorité des entreprises elle serait négative pour 67.2% d'entre elles. L'enquête présente même des suggestions d'amélioration des conditions de travail et exprime le besoin des entrepreneurs dans le domaine de la formation qualifiée.