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Scepticisme au palais du Bardo
Affaire Baghdadi Mahmoudi — Jebali auditionné par les constituants
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 06 - 2012

• Cheikh Habib présente les excuses d'Ennahdha au Dr Moncef Marzouki
Les explications données hier du haut de la tribune de l'Assemblée nationale Constituante, par Hamadi Jebali, chef du gouvernement à propos de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi aux autorités libyennes ont-elles convaincu les constituants ?
La motion de censure que plus de 70 constituants ont menacé de déposer en vue de faire tomber le gouvernement de la Troïka sera-t-elle maintenue ou délaissée à la lumière des résultats qui pourraient couronner la séance débat-gouvernement tenue hier au palais du Bardo ?
La Presse a sondé, hier, plusieurs constituants appartenant à divers partis et groupes parlementaires en vue d'éclairer l'opinion publique sur leurs réactions, sur leur lecture des dissensions que traverse actuellement le pouvoir exécutif au niveau du président de la République et du chef du gouvernement et sur les solutions qu'ils proposent afin que la Tunisie ne vive plus de crise pareille à l'avenir.
Si marché il y a, bye bye la morale et l'éthique
Pour Khemaïes Ksilla, constituant indépendant (dissident d'Ettakatol et s'apprêtant à rejoindre «Nida Tounès») «l'extradition de Baghdadi Mahmoudi constitue, quelles que soient les justifications du gouvernement et que Marzouki en soit informé à temps ou non constitue une erreur politique pour trois raisons principales:
— D'abord, la non garantie d'un procès juste et équitable pour Baghdadi Mahmoudi dans la mesure où il n'existe pas actuellement en Libye un système juridique fonctionnant conformément aux normes internationales en la matière.
— Ensuite, le respect des traditions de la Tunisie en matière d'accueil des personnalités politiques cherchant refuge chez nous. A l'époque de Bourguiba, plusieurs réfugiés se sont installés parmi nous et n'ont jamais été extradés malgré l'insistance des dirigeants de leurs pays.
— Enfin, la sécurité et la stabilité de notre pays qui sont actuellement menacées par les milices libyennes pro-Mahmoudi ainsi que nos concitoyens en Libye qui risquent de subir la vengeance de ces mêmes milices.
Et puis, si les rumeurs sur le marché conclu par le gouvernement s'avéraient justes, je dirais bye bye à la morale et l'éthique».
Le constituant estime que l'affaire Mahmoudi «nous a donné une image sur les dissensions qui règnent entre les deux premiers responsables du pouvoir exécutif, à savoir Hamadi Jebali et Moncef Marzouki, qui nous livrent, malheureusement, hebdomadairement, la preuve qu'il existe une crise de gouvernement dans le pays et je n'exclus pas l'Assemblée nationale constituante qui est aujourd'hui marginalisée parce que son président s'est révélé faible et incapable d'imposer la Constituante en tant qu'un partenaire incontournable dans la gestion des crises dont souffre le pays. Que faire maintenant ? Je pense qu'il faut instaurer un large consensus et que le gouvernement de la Troïka abandonne cette arrogance qui a caractérisé son comportement depuis les élections et s'ouvre sur d'autres compétences dont la Tunisie pullule».
Notre morale perdure toujours
Quant à Skander Allagui, constituant d'Al Aridha, il considère que l'extradition de Baghdadi Mahmoudi aux autorités libyennes est une décision catastrophique «pour la crédibilité de notre pays, l'image de notre révolution et les traditions de la Tunisie qui a toujours accueilli les réfugiés politiques, leur accordant la protection nécessaire».
«Sur le plan des principes, souligne-t-il, nous sommes contre l'extradition dans la mesure où la Libye n'offre, à l'heure actuelle, aucune garantie. Les organisations internationales spécialisées l'ont confirmé, à la suite de missions d'investigation sur place, sauf le gouvernement Jebali qui pense le contraire. Je voudrais faire remarquer au chef du gouvernement qui parle, au sujet de l'extradition de Ben Ali, des traditions de protection qu'offrent les Saoudiens à ceux qui demandent leur soutien que ces traditions ne sont pas l'apanage exclusif du Royaume saoudien. Nous, aussi, nous offrons notre protection à ceux qui la demandent. Le burlesque et l'inacceptable, ce sont les déclarations du ministre des Finances qui parle ouvertement d'un marché avec les Libyens et qui avance même le montant de cette transaction qui déshonore notre peuple et notre révolution».
Bouallagui martèle en conclusion : «Nous exigeons que Jebali présente ses excuses au peuple tunisien pour sa décision qui a porté une grave atteinte à notre hospitalité légendaire, à notre réputation et à tout ce qu'il y a de noble dans notre culture».
Les excuses d'Ennahdha
Tout en considérant que l'extradition de l'ex-Premier ministre libyen ne constitue, en effet, que «l'application d'une décision judiciaire par le gouvernement, décision prise à la majorité des membres du gouvernement», le constituant Habib Ellouze (Ennahdha) reconnaît qu'il y a eu «une erreur de procédure dans la mesure où le chef du gouvernement n'a pas informé le président de la République du jour de la mise à exécution de l'extradition de Baghdadi. Le mouvement Ennahdha s'en excuse auprès du président et exhorte les ministres nahdhaouis au gouvernement à s'excuser eux aussi auprès du Dr Marzouki qui constitue, il ne faut pas l'oublier, l'un de nos principaux alliés dans la Troïka».
De son côté, Mohamed Brahmi, secrétaire général du Mouvement Acchaâb, exprime son opposition à la thèse du gouvernement et à ses justifications pour ce qui est de l'extradition de Mahmoudi en Libye «qui vit actuellement une véritable guerre civile».
Pour ce qui est de la motion de censure, «elle sera déposée auprès du bureau de la présidence de la Constituante, en dépit de la version produite par le gouvernement. Sa valeur est symbolique. Il s'agit d'adresser un avertissement au gouvernement pour lui signifier qu'on ne peut pas gouverner la Tunisie d'une manière unilatérale et que notre pays a besoin de tous ses enfants pour résoudre ses problèmes».
Une idée que partage Samir Taïeb, porte-parole d'Al Massar, qui précise : «Nous avons l'ambition de aparvenir à imposer au gouvernement l'instauration d'un débat national sans exclusive en vue de sauver le pays».
Il est convaincu que la séance de dialogue aurait dû avoir lieu longtemps avant la journée d'hier. «Malheureusement, le gouvernement en a décidé autrement».
Rafik Tlili, constituant, membre du Mouvement Wafa, pense que «la décision de livrer Mahmoudi aurait dû être examinée par la Constituante bien avant son exradition. Le gouvernement a malheureusement pris la décision en question unilatéralement, sans même informer le président de la République. C'est un comportement que nous déplorons vivement et nous appelons le chef du gouvernement à s'en excuser publiquement devant le peuple et la Constituante».


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